HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les guêpes

ἐρεῖς



Texte grec :

[700] ὅστις πόλεων ἄρχων πλείστων ἀπὸ τοῦ Πόντου μέχρι Σαρδοῦς
οὐκ ἀπολαύεις πλὴν τοῦθ᾽ ὃ φέρεις ἀκαρῆ· καὶ τοῦτ᾽ ἐρίῳ σοι
ἐνστάζουσιν κατὰ μικρὸν ἀεὶ τοῦ ζῆν ἕνεχ᾽ ὥσπερ ἔλαιον.
βούλονται γάρ σε πένητ᾽ εἶναι· καὶ τοῦθ᾽ ὧν οὕνεκ᾽ ἐρῶ σοι,
ἵνα γιγνώσκῃς τὸν τιθασευτήν, κᾆθ᾽ ὅταν οὗτός γ᾽ ἐπισίξῃ
705 ἐπὶ τῶν ἐχθρῶν τιν᾽ ἐπιρρύξας, ἀγρίως αὐτοῖς ἐπιπηδᾷς.
εἰ γὰρ ἐβούλοντο βίον πορίσαι τῷ δήμῳ, ῥᾴδιον ἦν ἄν.
εἰσίν γε πόλεις χίλιαι αἳ νῦν τὸν φόρον ἡμῖν ἀπάγουσι·
τούτων εἴκοσιν ἄνδρας βόσκειν εἴ τις προσέταξεν ἑκάστῃ,
δύο μυριάδ᾽ ἂν τῶν δημοτικῶν ἔζων ἐν πᾶσι λαγῴοις
710 καὶ στεφάνοισιν παντοδαποῖσιν καὶ πυριάτῃ,
ἄξια τῆς γῆς ἀπολαύοντες καὶ τοῦ ᾽ν Μαραθῶνι τροπαίου.
νῦν δ᾽ ὥσπερ ἐλαολόγοι χωρεῖθ᾽ ἅμα τῷ τὸν μισθὸν ἔχοντι.
(Φιλοκλέων)
οἴμοι τί πέπονθ᾽; ὡς νάρκη μου κατὰ τῆς χειρὸς καταχεῖται,
καὶ τὸ ξίφος οὐ δύναμαι κατέχειν, ἀλλ᾽ ἤδη μαλθακός εἰμι.
715 (Βδελυκλέων) ἀλλ᾽ ὁπόταν μὲν δείσωσ᾽ αὐτοί, τὴν Εὔβοιαν διδόασιν
ὑμῖν καὶ σῖτον ὑφίστανται κατὰ πεντήκοντα μεδίμνους
ποριεῖν· ἔδοσαν δ᾽ οὐπώποτέ σοι πλὴν πρώην πέντε μεδίμνους,
καὶ ταῦτα μόλις ξενίας φεύγων ἔλαβες κατὰ χοίνικα κριθῶν.
ὧν οὕνεκ᾽ ἐγώ σ᾽ ἀπέκλῃον ἀεὶ
720 βόσκειν ἐθέλων καὶ μὴ τούτους
ἐγχάσκειν σοι στομφάζοντας.
καὶ νῦν ἀτεχνῶς ἐθέλω παρέχειν
ὅ τι βούλει σοι,
πλὴν κωλακρέτου γάλα πίνειν.
725 (Χορός)
ἦ που σοφὸς ἦν ὅστις ἔφασκεν, πρὶν ἂν ἀμφοῖν μῦθον ἀκούσῃς,
οὐκ ἂν δικάσαις. σὺ γὰρ οὖν νῦν μοι νικᾶν πολλῷ δεδόκησαι·
ὥστ᾽ ἤδη τὴν ὀργὴν χαλάσας τοὺς σκίπωνας καταβάλλω.
ἀλλ᾽ ὦ τῆς ἡλικίας ἡμῖν τῆς αὐτῆς συνθιασῶτα,
πιθοῦ πιθοῦ λόγοισι, μηδ᾽ ἄφρων γένῃ
730 μηδ᾽ ἀτενὴς ἄγαν ἀτεράμων τ᾽ ἀνήρ.
εἴθ᾽ ὤφελέν μοι κηδεμὼν ἢ ξυγγενὴς
εἶναί τις ὅστις τοιαῦτ᾽ ἐνουθέτει.
σοὶ δὲ νῦν τις θεῶν παρὼν ἐμφανὴς
ξυλλαμβάνει τοῦ πράγματος,
735 καὶ δῆλός ἐστιν εὖ ποιῶν·
σὺ δὲ παρὼν δέχου.
(Βδελυκλέων)
καὶ μὴν θρέψω γ᾽ αὐτὸν παρέχων
ὅσα πρεσβύτῃ ξύμφορα, χόνδρον
λείχειν, χλαῖναν μαλακήν, σισύραν,
πόρνην, ἥτις τὸ πέος τρίψει
740 καὶ τὴν ὀσφῦν.
ἀλλ᾽ ὅτι σιγᾷ κοὐδὲν γρύζει,
τοῦτ᾽ οὐ δύναταί με προσέσθαι.
(Χορός)
νενουθέτηκεν αὑτὸν ἐς τὰ πράγμαθ᾽, οἶς
τότ᾽ ἐπεμαίνετ᾽· ἔγνωκε γὰρ ἀρτίως,
745 λογίζεταί τ᾽ ἐκεῖνα πάνθ᾽ ἁμαρτίας
ἃ σοῦ κελεύοντος οὐκ ἐπείθετο.
νῦν δ᾽ ἴσως τοῖσι σοῖς λόγοις πείθεται
καὶ σωφρονεῖ μέντοι μεθιστὰς
ἐς τὸ λοιπὸν τὸν τρόπον
πιθόμενός τέ σοι.
(Φιλοκλέων) ἰώ μοί μοι.
(Βδελυκλέων) οὗτος τί βοᾷς;

Traduction française :

[700] Tu règnes sur une foule de villes, depuis le Pont jusqu'à la Sardaigne, et tu n'as
pour toute jouissance que ce misérable salaire ; encore te le dispensent-ils avec
parcimonie et goutte à goutte, comme l'huile qu'on exprime d'un flocon de laine.
Car ils veulent que tu sois pauvre, et je t'en dirai la raison : c'est pour
que tu sentes la main qui te nourrit, et qu'au moindre signe, lorsqu'ils te lancent
contre un de leurs ennemis, tu fondes sur lui avec fureur. S'ils le voulaient,
assurer la subsistance du peuple serait chose facile. Il y a mille villes qui
nous payent le tribut : que l'on enjoigne à chacune d'elles d'entretenir vingt
citoyens, vingt mille hommes seront dans les délices ; ils auront en abondance
du lièvre, des couronnes, du lait le plus doux ; enfin, tous les biens dont notre
patrie et les vainqueurs de Marathon sont dignes de jouir. Loin de là, vous
quêtez votre salaire, comme les mercenaires qui cueillent des olives.
PHILOCLÉON. - Hélas! quel froid subit engourdit ma main ! Je ne puis tenir
mon épée, mes forces m'abandonnent.
BDÉLYCLÉON. -- Mais ces hommes, lorsqu'ils craignent pour eux-mêmes, vous
donnent l'Eubée, et vous promettent cinquante médimnes de froment, eux qui
ne t'ont jamais donné que cinq médimnes d'orge ; encore tu ne les reçus qu'à
grand'peine, par chénice (121), et en te justifiant de l'accusation d'être
étranger. C'est pour cela que je t'ai toujours tenu renfermé, dans l'intention de
te nourrir moi-même, et de te soustraire à leurs insolentes risées. Et
maintenant je suis résolu à te donner tout ce que tu désireras, hors le lait du
payeur publie.
LE CHOEUR. - Certes, c'était un sage, celui qui a dit : « Entends les deux
parties avant de juger! » Car c'est toi maintenant qui me parais avoir gagné la
cause. Ma colère se calme, je jette ces bâtons. O toi, notre confrère, du même
âge que nous, cède à ces raisons ; ne fais preuve ni de folie ni d'opiniâtreté
inflexible. Que n'ai-je eu moi-même un ami, ou un parent, qui me donnât de
tels avis ! Aujourd'hui une divinité t'apparaît, vient à ton secours et t'offre ses
faveurs ; accepte-les sans hésiter.
BDÉLYCLÉON. - Oui, je le nourrirai, et lui donnerai tout ce qui convient à un
homme de son âge ; il aura du gruau à savourer, une tunique moelleuse, un
manteau bien fin, une courtisane qui lui frottera les reins... Mais il garde le
silence et ne souffle mot : cela ne peut me plaire.
Le CHOEUR. - Il revient à la raison sur les points où il extravaguait ; il a déjà
reconnu sa folie, et se reproche de n'avoir pas suivi tes conseils. Peut-être que,
devenu plus sage, il se dispose à conformer désormais sa conduite à tes désirs.
PHILOCLÉON. - Hélas ! hélas !
BDÉLYCLÉON. - Eh bien ! qu'as-tu à crier ?





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Dernière mise à jour : 23/09/2005