HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les guêpes

σκορδινᾶται



Texte grec :

[650] (Βδελυκλέων)
χαλεπὸν μὲν καὶ δεινῆς γνώμης καὶ μείζονος ἢ ᾽πὶ τρυγῳδοῖς
ἰάσασθαι νόσον ἀρχαίαν ἐν τῇ πόλει ἐντετοκυῖαν.
ἀτὰρ ὦ πάτερ ἡμέτερε Κρονίδη --
(Φιλοκλέων)
Παίςαι καὶ μὴ πατέριζε.
εἰ μὴ γὰρ ὅπως δουλεύω ᾽γώ, τουτὶ ταχέως με διδάξεις,
οὐκ ἔστιν ὅπως οὐχὶ τεθνήξεις, κἂν χρῇ σπλάγχνων μ᾽ ἀπέχεσθαι.
655 (Βδελυκλέων) ἀκρόασαί νυν ὦ παππίδιον χαλάσας ὀλίγον τὸ μέτωπον·
καὶ πρῶτον μὲν λόγισαι φαύλως, μὴ ψήφοις ἀλλ᾽ ἀπὸ χειρός,
τὸν φόρον ἡμῖν ἀπὸ τῶν πόλεων σνλλήβδην τὸν προσιόντα·
κἄξω τούτου τὰ τέλη χωρὶς καὶ τὰς πολλὰς ἑκατοστάς,
πρυτανεῖα μέταλλ᾽ ἀγορὰς λιμένας μεσθοὺς καὶ δημιόπρατα.
660 τούτων πλήρωμα τάλαντ᾽ ἐγγὺς δισχίλια γίγνεται ἡμῖν.
ἀπὸ τούτου νυν κατάθες μισθὸν τοῖσι δικασταῖς ἐνιαυτοῦ
ἓξ χιλιάσιν, κοὔπω πλείους ἐν τῇ χώρᾳ κατένασθεν,
γίγνεται ἡμῖν ἑκατὸν δήπου καὶ πεντήκοντα τάλαντα.
(Φιλοκλέων)
οὐδ᾽ ἡ δεκάτη τῶν προσιόντων ἡμῖν ἄρ᾽ ἐγίγνεθ᾽ ὁ μισθός.
665 (Βδελυκλέων) μὰ Δί᾽ οὐ μέντοι.
(Φιλοκλέων) καὶ ποῖ τρέπεται δὴ ᾽πειτα τὰ χρήματα τἄλλα;
(Βδελυκλέων)
ἐς τούτους τοὺς “οὐχὶ προδώσω τὸν Ἀθηναίων κολοσυρτόν,
ἀλλὰ μαχοῦμαι περὶ τοῦ πλήθους ἀεί”. σὺ γὰρ ὦ πάτερ αὐτοὺς
ἄρχειν αἱρεῖ σαυτοῦ τούτοις τοῖς ῥηματίοις περιπεφθείς.
κᾆθ᾽ οὗτοι μὲν δωροδοκοῦσιν κατὰ πεντήκοντα τάλαντα
670 ἀπὸ τῶν πόλεων ἐπαπειλοῦντες τοιαυτὶ κἀναφοβοῦντες,
“δώσετε τὸν φόρον, ἢ βροντήσας τὴν πόλιν ὑμῶν ἀνατρέψω”.
σὺ δὲ τῆς ἀρχῆς ἀγαπᾷς τῆς σῆς τοὺς ἀργελόφους περιτρώγων.
οἱ δὲ ξύμμαχοι ὡς ᾔσθηνται τὸν μὲν σύρφακα τὸν ἄλλον
ἐκ κηθαρίον λαγαριζόμενον καὶ τραγαλιζοντα τὸ μηδέν,
675 σὲ μὲν ἡγοῦνται Κόννου ψῆφον, τούτοισι δὲ δωροφοροῦσιν
ὕρχας οἶνον δάπιδας τυρὸν μέλι σήσαμα προσκεφάλαια
φιάλας χλανίδας στεφάνους ὅρμους ἐκπώματα πλουθυγιείαν·
σοὶ δ᾽ ὧν ἄρχεις, πολλὰ μὲν ἐν γῇ πολλὰ δ᾽ ἐφ᾽ ὑγρᾷ πιτυλεύσας,
οὐδεὶς οὐδὲ σκορόδου κεφαλὴν τοῖς ἑψητοῖσι δίδωσιν.
680 (Φιλοκλέων)
μὰ Δί᾽ ἀλλὰ παρ᾽ Εὐχαρίδου καὐτὸς τρεῖς γ᾽ ἄγλιθας μετέπεμψα.
ἀλλ᾽ αὐτήν μοι τὴν δουλείαν οὐκ ἀποφαίνων ἀποκναίεις.
(Βδελυκλέων)
οὐ γὰρ μεγάλη δουλεία ᾽στὶν τούτους μὲν ἅπαντας ἐν ἀρχαῖς
αὐτούς τ᾽ εἶναι καὶ τοὺς κόλακας τοὺς τούτων μισθοφοροῦντας;
σοὶ δ᾽ ἤν τις δῷ τοὺς τρεῖς ὀβολούς, ἀγαπᾷς· οὓς αὐτὸς ἐλαύνων
685 καὶ πεζομαχῶν καὶ πολιορκῶν ἐκτήσω πολλὰ πονήτας.
καὶ πρὸς τούτοις ἐπιταττόμενος φοιτᾷς, ὃ μάλιστά μ᾽ ἀπάγχει,
ὅταν εἰσελθὸν μειράκιόν σοι κατάπυγον, Χαιρέου υἱός,
ὡδὶ διαβὰς διακινηθεὶς τῷ σώματι καὶ τρυφερανθείς,
ἥκειν εἴπῃ πρῲ κἀν ὥρᾳ δικάσονθ᾽, ὡς ὅστις ἂν ὑμῶν
690 ὕστερος ἔλθῃ τοῦ σημείου, τὸ τριώβολον οὐ κομιεῖται·
αὐτὸς δὲ φέρει τὸ συνηγορικὸν δραχμήν, κἂν ὕστερος ἔλθῃ·
καὶ κοινωνῶν τῶν ἀρχόντων ἑτέρῳ τινὶ τῶν μεθ᾽ ἑαυτοῦ,
ἤν τίς τι διδῷ τῶν φευγόντων, ξυνθέντε τὸ πρᾶγμα δύ᾽ ὄντε
ἐσπουδάκατον, κᾆθ᾽ ὡς πρίονθ᾽ ὁ μὲν ἕλκει ὁ δ᾽ ἀντενέδωκε·
695 σὺ δὲ χασκάζεις τὸν κωλακρέτην, τὸ δὲ πραττόμενόν σε λέληθεν.
(Φιλοκλέων)
ταυτί με ποιοῦσ᾽; οἴμοι τί λέγεις; ὥς μου τὸν θῖνα ταράττεις,
καὶ τὸν νοῦν μου προσάγεις μᾶλλον, κοὐκ οἶδ᾽ ὅ τι χρῆμά με ποιεῖς.
(Βδελυκλέων)
σκέψαι τοίνυν ὡς ἐξόν σοι πλουτεῖν καὶ τοῖσιν ἅπασιν
ὑπὸ τῶν ἀεὶ δημιζόντων οὐκ οἶδ᾽ ὅπῃ ἐγκεκύκλησαι,

Traduction française :

[650] BDÉLYCLÉON. - Il est vrai, c'est une entreprise difficile, hardie, et supérieure
aux forces d'un poète comique, de guérir une maladie invétérée dans un État.
Mais, ô mon père, fils de Saturne ...
PHILOCLÉON, - Cesse d'invoquer ce nom de père. Si tu ne me prouves à
l'instant que je suis esclave, rien ne pourra te sauver de la mort, dût-on
m'exclure du festin des sacrifices !
BDÉLYCLÉON. - Mon père, écoute-moi d'un air un peu moins sévère ; fais
d'abord un calcul bien simple, non avec des cailloux, mais sur tes doigts, de
tous les tributs qui nous sont payés par les villes alliées ; compte en outre les
impôts personnels, les centièmes, les prytanies, le produit des mines, les
droits des marchés et des ports, les salaires, le produit des confis-cations : la
somme de tous ces revenus est environ de deux mille talents. Compte
maintenant ce qui revient pour les honoraires annuels des juges, au nombre de
six mille, car il n'y en eut jamais davantage ici : cela fait pour vous cent
cinquante talents.
PHILOCLÉON. - Nous n'avons donc pas même le dixième des revenus publics ?
BDÉLYCLÉON, - Non, certes.
PHILOCLÉON. - Mais où va donc le reste ?
BDÉLYCLÉON. - A ces gens qui ne cessent de crier : « Je ne trahirai jamais la
multitude des Athéniens ; je combattrai toujours pour le régime populaire. » Et
toi, mon père, abusé par leurs paroles, tu te soumets à leur empire. Ils
extorquent des villes des cinquantaines de talents, en les effrayant de leurs
menaces : « Vous payerez le tribut, disent-ils, ou je foudroie votre ville. » Toi,
tu te contentes de ronger les restes de ta royauté. Les alliés, voyant votre
bande se contenter de brouet et de la nourriture la plus chétive, ne font pas
plus de cas de toi que du suffrage de Connos. C'est à ces démagogues
qu'ils apportent des écuelles de salaison, du vin, des tapis, du fromage, du miel,
du sésame, des oreillers, des fioles, des manteaux précieux, des couronnes, des
colliers, des coupes, les richesses enfin compagnes du bien-être. Et toi, aucun
de ceux que tu gouvernes, après tant de fatigues sur terre et sur mer, ne te
donne même une tête d'ail pour assaisonner de petits poissons.
PHILOCLÉON. - Il est vrai, il m'a fallu envoyer chercher trois gousses d'ail chez
Eucharidès. Mais tu m'assommes, en ne me prouvant pas cette prétendue
servitude.
BDÉLYCLÉON. - Et n'est-ce pas une vraie servitude, de voir tous ces intrigants
investis de magistratures, et leurs flatteurs richement salariés ? tandis que toi
tu te contentes des trois oboles qu'on te donne, toi qui par mille combats sur
terre, sur mer, et au siège des villes, leur as valu tous ces biens ? Mais ce qui
m'indigne encore plus, c'est que tu sois obligé de te rendre à l'assemblée sur
l'ordre d'autrui, alors qu'un jeune débauché, le fils de Chéréas aux jambes
écartées, à la démarche efféminée et lascive, t'enjoint de venir juger de bon
matin et à l'heure prescrite ; car quiconque se présentera après le signal ne
touchera pas les trois oboles. Mais lui, il reçoit une drachme en qualité d'orateur
public, quelque tard qu'il vienne. Si un accusé lui fait quelque présent, il le
partage avec un de ses collègues ; ils s'entendent tous deux pour arranger
l'affaire, et se la renvoient de l'un à l'autre comme deux scieurs de long ; tandis
que toi, la bouche béante, tu regardes le payeur public, sans t'apercevoir
du manège.
PHILOCLÉON. - Quoi! c'est ainsi qu'ils me traitent ? Hélas ! que dis-tu ? Tu me
bouleverses l'esprit! Voilà qui me donne bien à penser ; je ne sais réellement
plus où j'en suis.
BDÉLYCLÉON. - Considère donc que tu pourrais t'enrichir, ainsi que tous les
autres ; mais ces éternels flatteurs du peuple t'en ôtent le moyen.





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Dernière mise à jour : 23/09/2005