HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les grenouilles

μοι



Texte grec :

[1350] κνεφαῖος εἰς ἀγορὰν
φέρουσ᾽ ἀποδοίμαν·
ὁ δ᾽ ἀνέπτατ᾽ ἀνέπτατ᾽ ἐς αἰθέρα
κουφοτάταις πτερύγων ἀκμαῖς·
ἐμοὶ δ᾽ ἄχε᾽ ἄχεα κατέλιπε,
δάκρυα δάκρυά τ᾽ ἀπ᾽ ὀμμάτων
1355 ἔβαλον ἔβαλον ἁ τλάμων.
ἀλλ᾽ ὦ Κρῆτες, Ἴδας τέκνα,
τὰ τόξα λαβόντες ἐπαμύνατε,
τὰ κῶλά τ᾽ ἀμπάλλετε κυκλούμενοι τὴν οἰκίαν.
ἅμα δὲ Δίκτυννα παῖς Ἄρτεμις καλὰ
1360 τὰς κυνίσκας ἔχουσ᾽ ἐλθέτω διὰ δόμων πανταχῇ,
σὺ δ᾽ ὦ Διὸς διπύρους ἀνέχουσα
λαμπάδας ὀξυτάτας χεροῖν Ἑκάτα παράφηνον
ἐς Γλύκης, ὅπως ἂν
εἰσελθοῦσα φωράσω.
(Διόνυσος) παύσασθον ἤδη τῶν μελῶν.
(Αἰσχύλος)
κἄμοιγ᾽ ἅλις.
1365 ἐπὶ τὸν σταθμὸν γὰρ αὐτὸν ἀγαγεῖν βούλομαι,
ὅπερ ἐξελέγξει τὴν ποίησιν νῷν μόνον.
τὸ γὰρ βάρος νὼ βασανιεῖ τῶν ῥημάτων.
(Διόνυσος)
ἴτε δεῦρό νυν, εἴπερ γε δεῖ καὶ τοῦτό με
ἀνδρῶν ποιητῶν τυροπωλῆσαι τέχνην.
1370 (Χορός) ἐπίπονοί γ᾽ οἱ δεξιοί.
τόδε γὰρ ἕτερον αὖ τέρας
νεοχμόν, ἀτοπίας πλέων,
ὃ τίς ἂν ἐπενόησεν ἄλλος;
- - -
μὰ τὸν ἐγὼ μὲν οὐδ᾽ ἂν εἴ τις
1375 ἔλεγέ μοι τῶν ἐπιτυχόντων,
ἐπιθόμην, ἀλλ᾽ ᾠόμην ἂν
αὐτὸν αὐτὰ ληρεῖν.
(Διόνυσος)
ἴθι δὴ παρίστασθον παρὰ τὼ πλάστιγγ᾽,
(Αἰσχύλος) καί (Εὐριπίδης) ἰδού.
(Διόνυσος)
καὶ λαβομένω τὸ ῥῆμ᾽ ἑκάτερος εἴπατον,
1380 καὶ μὴ μεθῆσθον, πρὶν ἂν ἐγὼ σφῷν κοκκύσω.
(Αἰσχύλος) καὶ (Εὐριπίδης) ἐχόμεθα.
(Διόνυσος)
τοὔπος νῦν λέγετον ἐς τὸν σταθμόν.
(Εὐριπίδης) ”εἴθ᾽ ὤφελ᾽ Ἀργοῦς μὴ διαπτάσθαι σκάφος“.
(Αἰσχύλος) ”Σπερχειὲ ποταμὲ βουνόμοι τ᾽ ἐπιστροφαί“.
(Διόνυσος) κόκκυ, μέθεσθε· καὶ πολύ γε κατωτέρω
1385 χωρεῖ τὸ τοῦδε.
(Εὐριπίδης) καὶ τί ποτ᾽ ἐστὶ ταἴτιον;
(Διόνυσος)
ὅτι εἰσέθηκε ποταμόν, ἐριοπωλικῶς
ὑγρὸν ποιήσας τοὔπος ὥσπερ τἄρια,
σὺ δ᾽ εἰσέθηκας τοὔπος ἐπτερωμένον.
(Εὐριπίδης) ἀλλ᾽ ἕτερον εἰπάτω τι κἀντιστησάτω.
1390 (Διόνυσος) λάβεσθε τοίνυν αὖθις.
(Αἰσχύλος) καί (Εὐριπίδης) ἢν ἰδού.
(Διόνυσος) λέγε.
(Εὐριπίδης)
”οὐκ ἔστι Πειθοῦς ἱερὸν ἄλλο πλὴν λόγος“.
(Αἰσχύλος)
”μόνος θεῶν γὰρ Θάνατος οὐ δώρων ἐρᾷ“.
(Διόνυσος)
μέθεσθε μέθεσθε· καὶ τὸ τοῦδέ γ᾽ αὖ ῥέπει·
θάνατον γὰρ εἰσέθηκε βαρύτατον κακόν.
1395 (Εὐριπίδης) ἐγὼ δὲ πειθώ γ᾽ ἔπος ἄριστ᾽ εἰρημένον.
(Διόνυσος)
πειθὼ δὲ κοῦφόν ἐστι καὶ νοῦν οὐκ ἔχον.
ἀλλ᾽ ἕτερον αὖ ζήτει τι τῶν βαρυστάθμων,
ὅ τι σοι καθέλξει, καρτερόν τε καὶ μέγα.
(Εὐριπίδης)
φέρε ποῦ τοιοῦτον δῆτά μοὐστί; ποῦ;
(Διόνυσος)
φράσω·

Traduction française :

[1350] pour le porter de grand matin à l'Agora et pour le
vendre. Pour lui, il s'envolait, il s'envolait dans l'air, sur les
pointes rapides de ses ailes. Et à moi il ne m'a laissé que les
douleurs, les douleurs, et les larmes, les larmes coulant, coulant
de mes yeux. Infortunée ! Allons, Crètois, fils de l'Ida, prenez
vos flèches, venez à mon aide, donnez l'essor à vos pieds,
investissez la maison. Toi, Dictynna, déesse virginale, belle
Artémis, parcours, avec tes chiens, la demeure entière. Et toi,
fille de Zeus, Hécate, prends deux torches dans tes mains agiles,
et éclaire-moi jusque chez Glyca, afin que j'y découvre son
larcin."
DIONYSOS. Laissez là les chants.
ESCHYLE. J'en ai moi-même assez. Je veux maintenant le mettre
en face de la balance, qui, seule, fera connaître la valeur de notre
poésie et déterminera le poids de nos expressions.
DIONYSOS. Approchez donc, puisque je dois apprécier le génie
des deux poètes en marchand de fromage.
LE CHOEUR. Les habiles sont inventifs; car voici une merveille
singulière, neuve, pleine d'étrangeté, et quel autre l'eût imaginée ?
Réellement, moi, si l'on m'eût dit quelque chose de ce qui
arrive, je ne l'aurais pas cru, mais j'aurais pensé que c'était une
plaisanterie.
DIONYSOS. Voyons, maintenant, mettez-vous près des balances.
ESCHYLE et EURIPIDE. Voici.
DIONYSOS. Que chacun de vous, en les tenant, récite un vers,
et ne lâchez pas avant que j'aie crié : « Coucou ! »
ESCHYLE et EURIPIDE. Nous y sommes.
DIONYSOS. A présent récitez un vers, la main sur la balance.
EURIPIDE. "Plût aux dieux que le navire Argo n'eût jamais volé
sur les flots !"
ESCHYLE. "Fleuve Sperchios, gras pâturages des génisses."
DIONYSOS. Coucou ! lâchez ! Ce dernier vers descend bien
plus bas que celui de l'autre.
EURIPIDE. Quelle en est la cause ?
DIONYSOS. Parce qu'il a mis un fleuve dans le plateau et qu'il
a rendu son vers humide selon le procédé des vendeurs de laine.
Toi, tu as mis dans le plateau un vers ailé.
EURIPIDE. Eh bien, qu'il en dise un autre et qu'il le fasse peser.
DIONYSOS. Prenez encore la balance.
ESCHYLE et EURIPIDE. Voici.
DIONYSOS. Parle.
EURIPIDE. "La Persuasion n'a pas d'autre temple que l'éloquence."
ESCHYLE. « Seule parmi les divinités, la Mort est insensible aux
présents. »
DIONYSOS. Lâchez, lâchez ! C'est celui-ci qui l'emporte encore
sur l'autre: il a mis au plateau la Mort, le plus lourd des maux.
EURIPIDE. Et moi la Persuasion ; mon vers est excellent.
DIONYSOS. Mais la Persuasion est légère et elle n'a pas de
sens. Cherche un autre vers, qui emporte la balance du côté
favorable pour toi, un vers vigoureux, grand.
EURIPIDE. Voyons, où en ai-je un de cette espèce ? Où ?
DIONYSOS. Je te le dirai :





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Dernière mise à jour : 14/07/2005