HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les grenouilles

ᾤμωξε



Texte grec :

[700] ἀλλὰ τῆς ὀργῆς ἀνέντες ὦ σοφώτατοι φύσει
πάντας ἀνθρώπους ἑκόντες συγγενεῖς κτησώμεθα
κἀπιτίμους καὶ πολίτας, ὅστις ἂν ξυνναυμαχῇ.
εἰ δὲ ταῦτ᾽ ὀγκωσόμεσθα κἀποσεμνυνούμεθα,
τὴν πόλιν καὶ ταῦτ᾽ ἔχοντες κυμάτων ἐν ἀγκάλαις,
705 ὑστέρῳ χρόνῳ ποτ᾽ αὖθις εὖ φρονεῖν οὐ δόξομεν.
εἰ δ᾽ ἐγὼ ὀρθὸς ἰδεῖν βίον ἀνέρος ἢ τρόπον ὅστις ἔτ᾽
οἰμώξεται,
οὐ πολὺν οὐδ᾽ ὁ πίθηκος οὗτος ὁ νῦν ἐνοχλῶν,
Κλειγένης ὁ μικρός,
710 ὁ πονηρότατος βαλανεὺς ὁπόσοι κρατοῦσι κυκησιτέφρου
ψευδολίτρου κονίας
καὶ Κιμωλίας γῆς,
χρόνον ἐνδιατρίψει· ἰδὼν δὲ τάδ᾽ οὐκ
715 εἰρηνικὸς ἔσθ᾽, ἵνα μή ποτε κἀποδυθῇ μεθύων ἄνευ
ξύλου βαδίζων.
πολλάκις γ᾽ ἡμῖν ἔδοξεν ἡ πόλις πεπονθέναι
ταὐτὸν ἔς τε τῶν πολιτῶν τοὺς καλούς τε κἀγαθοὺς
720 ἔς τε τἀρχαῖον νόμισμα καὶ τὸ καινὸν χρυσίον.
οὔτε γὰρ τούτοισιν οὖσιν οὐ κεκιβδηλευμένοις,
ἀλλὰ καλλίστοις ἁπάντων, ὡς δοκεῖ, νομισμάτων
καὶ μόνοις ὀρθῶς κοπεῖσι καὶ κεκωδωνισμένοις
ἔν τε τοῖς Ἕλλησι καὶ τοῖς βαρβάροισι πανταχοῦ
χρώμεθ᾽ οὐδέν, ἀλλὰ τούτοις τοῖς πονηροῖς χαλκίοις
χθές τε καὶ πρώην κοπεῖσι τῷ κακίστῳ κόμματι.
τῶν πολιτῶν θ᾽ οὓς μὲν ἴσμεν εὐγενεῖς καὶ σώφρονας
ἄνδρας ὄντας καὶ δικαίους καὶ καλούς τε κἀγαθοὺς
καὶ τραφέντας ἐν παλαίστραις καὶ χοροῖς καὶ μουσικῇ,
730 προυσελοῦμεν, τοῖς δὲ χαλκοῖς καὶ ξένοις καὶ πυρρίαις
καὶ πονηροῖς κἀκ πονηρῶν εἰς ἅπαντα χρώμεθα
ὑστάτοις ἀφιγμένοισιν, οἷσιν ἡ πόλις πρὸ τοῦ
οὐδὲ φαρμακοῖσιν εἰκῇ ῥᾳδίως ἐχρήσατ᾽ ἄν.
ἀλλὰ καὶ νῦν ὦνόητοι μεταβαλόντες τοὺς τρόπους
735 χρῆσθε τοῖς χρηστοῖσιν αὖθις· καὶ κατορθώσασι γὰρ
εὔλογον, κἄν τι σφαλῆτ᾽, ἐξ ἀξίου γοῦν τοῦ ξύλου,
ἤν τι καὶ πάσχητε, πάσχειν τοῖς σοφοῖς δοκήσετε.
(Ἄιακος)
νὴ τὸν Δία τὸν σωτῆρα γεννάδας ἀνὴρ
ὁ δεσπότης σου.
(Ξανθίας)
πῶς γὰρ οὐχὶ γεννάδας,
740 ὅστις γε πίνειν οἶδε καὶ βινεῖν μόνον;
(Ἄιακος)
τὸ δὲ μὴ πατάξαι σ᾽ ἐξελεγχθέντ᾽ ἄντικρυς,
ὅτι δοῦλος ὢν ἔφασκες εἶναι δεσπότης.
(Ξανθίας) ᾤμωξε μέντἄν.
(Ἄιακος)
τοῦτο μέντοι δουλικὸν
εὐθὺς πεποίηκας, ὅπερ ἐγὼ χαίρω ποιῶν.
745 (Ξανθίας) χαίρεις, ἱκετεύω;
(Ἄιακος)
μἀλλ᾽ ἐποπτεύειν δοκῶ,
ὅταν καταράσωμαι λάθρᾳ τῷ δεσπότῃ.
(Ξανθίας)
τί δὲ τονθορύζων, ἡνίκ᾽ ἂν πληγὰς λαβὼν
πολλὰς ἀπίῃς θύραζε;
(Ἄιακος) καὶ τοῦθ᾽ ἥδομαι.
(Ξανθίας) τί δὲ πολλὰ πράττων;
(Ἄιακος) ὡς μὰ Δί᾽ οὐδὲν οἶδ᾽ ἐγώ.

Traduction française :

[700] Relâchez-vous de votre colère, hommes d'une nature très sage ;
faisons de bon gré nos parents et nos concitoyens honorés tous
les hommes qui ont pris part à nos combats sur mer. Si nous
sommes si arrogants et si renchéris sur ce point, au moment où
la ville est à la merci des flots, dans l'avenir nous ne semblerons
pas avoir gardé notre bon sens.
Si j'ai l'esprit assez juste pour voir la vie et le caractère de ceux
qui auront bientôt à gémir, c'est le tour de ce singe, qui trouble
maintenant la ville, du petit Cligène, le pire de tous les
baigneurs, qui emploient un mélange de sable, de cendre, de
pseudonitre et de craie de Cimolos : il n'attendra pas longtemps.
Voyant cela, il n'a rien de pacifique; car de peur d'être dépouillé,
quand il est ivre, il ne marche jamais sans bâton.
Souvent la ville nous a paru en user à l'égard des citoyens beaux
et bons, comme pour la vieille monnaie et la nouvelle. Les
premières ne sont pas falsifiées : ce sont les plus belles de toutes
les monnaies, à ce qu'il semble, les seules frappées au bon coin et
d'un son légal ; et cependant, nulle part, ni chez les Hellènes, ni
chez les Barbares, nous n'en faisons usage, préférant ces
méchantes pièces de bronze, frappées hier ou avant-hier au plus
mauvais coin. Il en est de même pour ceux des citoyens que
nous savons bien nés, modérés, hommes justes, beaux et bons,
nourris dans les palestres, dans les choeurs, dans la musique,
nous les couvrons de boue, tandis que les hommes faits de
bronze, étrangers, aux cheveux roux, méchants issus de
méchants, nous en usons pour tout derniers venus dont jadis la
ville n'eût pas facilement voulu pour victimes expiatoires. Du
moins aujourd'hui, insensés, changez de conduite, usez de
nouveau de ceux qui sont utiles : si vous réussissez, on vous
donnera raison ; et, si vous tombez, ce sera d'une branche
respectable ; si vous avez quelque chose à souffrir, vous
paraîtrez aux sages avoir honorablement souffert.
EAQUE. Par Zeus Sauveur ! c'est un brave homme que ton maître.
XANTHIAS. Comment ne serait-ce pas un brave homme, lui qui
ne sait que boire et faire l'amour ?
EAQUE. Pourquoi ne t'a-t-il pas battu, lorsqu'il t'a pris en
flagrant délit de dire, toi esclave, que tu étais le maître ?
XANTHIAS. Il aurait eu à en gémir.
EAQUE. Tu t'es montré bon esclave en faisant ce que je me plais
à faire moi-même.
XANTHIAS. Tu te plais à cela ? Comment, je t'en prie ?
EAQUE. II me semble que je suis épopte, quand je maudis mon
maître en cachette.
XANTHIAS. Et lorsque, en grognant, roué de coups, tu t'en vas
vers la porte ?
EAQUE. Je suis également ravi.
XANTHIAS. Et quand tu te mêles de mille affaires ?
EAQUE. De par Zeus ! je ne sache rien au-dessus.





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Dernière mise à jour : 14/07/2005