HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les grenouilles

ἐγχέων



Texte grec :

[600] ταῦτ᾽ ἀφαιρεῖσθαι πάλιν πειράσεταί
μ᾽ εὖ οἶδ᾽ ὅτι.
ἀλλ᾽ ὅμως ἐγὼ παρέξω
᾽μαυτὸν ἀνδρεῖον τὸ λῆμα
καὶ βλέποντ᾽ ὀρίγανον.
δεῖν δ᾽ ἔοικεν, ὡς ἀκούω
τῆς θύρας καὶ δὴ ψόφον.
605 (Ἄιακος) ξυνδεῖτε ταχέως τουτονὶ τὸν κυνοκλόπον,
ἵνα δῷ δίκην· ἀνύετον.
(Διόνυσος) ἥκει τῳ κακόν.
(Ξανθίας) οὐκ ἐς κόρακας; μὴ πρόσιτον.
(Ἄιακος)
εἶεν, καὶ μάχει;
ὁ Διτύλας χὠ Σκεβλύας χὠ Παρδόκας
χωρεῖτε δευρὶ καὶ μάχεσθε τουτῳί.
610 (Διόνυσος) εἶτ᾽ οὐχὶ δεινὰ ταῦτα, τύπτειν τουτονὶ
κλέπτοντα πρὸς τἀλλότρια;
(Ἄιακος) μἀλλ᾽ ὑπερφυᾶ.
(Διόνυσος) σχέτλια μὲν οὖν καὶ δεινά.
(Ξανθίας)
καὶ μὴν νὴ Δία
εἰ πώποτ᾽ ἦλθον δεῦρ᾽, ἐθέλω τεθνηκέναι,
ἢ ᾽κλεψα τῶν σῶν ἄξιόν τι καὶ τριχός.
615 καί σοι ποιήσω πρᾶγμα γενναῖον πάνυ·
βασάνιζε γὰρ τὸν παῖδα τουτονὶ λαβών,
κἄν ποτέ μ᾽ ἕλῃς ἀδικοῦντ᾽, ἀπόκτεινόν μ᾽ ἄγων.
(Ἄιακος) καὶ πῶς βασανίσω;
(Ξανθίας)
πάντα τρόπον, ἐν κλίμακι
δήσας κρεμάσας ὑστριχίδι μαστιγῶν, δέρων,
620 στρεβλῶν, ἔτι δ᾽ ἐς τὰς ῥῖνας ὄξος ἐγχέων,
πλίνθους ἐπιτιθείς, πάντα τἄλλα, πλὴν πράσῳ
μὴ τύπτε τοῦτον μηδὲ γητείῳ νέῳ.
(Ἄιακος)
δίκαιος ὁ λόγος· κἄν τι πηρώσω γέ σου
τὸν παῖδα τύπτων, τἀργύριόν σοι κείσεται.
625 (Ξανθίας) μὴ δῆτ᾽ ἔμοιγ᾽. οὕτω δὲ βασάνιζ᾽ ἀπαγαγών.
(Ἄιακος)
αὐτοῦ μὲν οὖν, ἵνα σοὶ κατ᾽ ὀφθαλμοὺς λέγῃ.
κατάθου σὺ τὰ σκεύη ταχέως, χὤπως ἐρεῖς
ἐνταῦθα μηδὲν ψεῦδος.
(Διόνυσος)
ἀγορεύω τινὶ
ἐμὲ μὴ βασανίζειν ἀθάνατον ὄντ᾽· εἰ δὲ μή,
630 αὐτὸς σεαυτὸν αἰτιῶ.
(Ἄιακος) λέγεις δὲ τί;
(Διόνυσος)
ἀθάνατος εἶναί φημι Διόνυσος Διός,
τοῦτον δὲ δοῦλον.
(Ἄιακος) ταῦτ᾽ ἀκούεις;
(Ξανθίας) φήμ᾽ ἐγώ.
καὶ πολύ γε μᾶλλόν ἐστι μαστιγωτέος·
εἴπερ θεὸς γάρ ἐστιν, οὐκ αἰσθήσεται.
635 (Διόνυσος) τί δῆτ᾽, ἐπειδὴ καὶ σὺ φῂς εἶναι θεός,
οὐ καὶ σὺ τύπτει τὰς ἴσας πληγὰς ἐμοί;
(Ξανθίας)
δίκαιος ὁ λόγος· χὠπότερόν γ᾽ ἂν νῷν ἴδῃς
κλαύσαντα πρότερον ἢ προτιμήσαντά τι
τυπτόμενον, εἶναι τοῦτον ἡγοῦ μὴ θεόν.
640 (Ἄιακος) οὐκ ἔσθ᾽ ὅπως οὐκ εἶ σὺ γεννάδας ἀνήρ·
χωρεῖς γὰρ ἐς τὸ δίκαιον. ἀποδύεσθε δή.
(Ξανθίας) πῶς οὖν βασανιεῖς νὼ δικαίως;
(Ἄιακος) ῥᾳδίως·
πληγὴν παρὰ πληγὴν ἑκάτερον.
(Ξανθίας) καλῶς λέγεις.
(Ἄιακος) ἰδού.
(Ξανθίας)
σκόπει νυν ἤν μ᾽ ὑποκινήσαντ᾽ ἴδῃς.
645 (Ἄιακος) ἤδη ᾽πάταξά σ᾽.
(Ξανθίας) οὐ μὰ Δί᾽.
(Ἄιακος) οὐδ᾽ ἐμοὶ δοκεῖς.
ἀλλ᾽ εἶμ᾽ ἐπὶ τονδὶ καὶ πατάξω.
(Διόνυσος) πηνίκα;
(Ἄιακος) καὶ δὴ ᾽πάταξα.
(Διόνυσος) κᾆτα πῶς οὐκ ἔπταρον;
(Ἄιακος)
οὐκ οἶδα· τουδὶ δ᾽ αὖθις ἀποπειράσομαι.
(Ξανθίας) οὔκουν ἀνύσεις τι; ἀτταταῖ.
(Ἄιακος) τί τἀτταταῖ;

Traduction française :

[600] il essaiera de nouveau de me dépouiller, je le sais.
Mais je n'en montrerai pas moins un courage viril, un
regard pénétrant comme l'origan. Il va le falloir, car j'entends le
bruit d'une porte.
EAQUE, à ses esclaves. Garrottez vite ce voleur de chiens, afin
qu'on le punisse ! Dépêchez !
DIONYSOS. Cela va mal pour quelqu'un.
XANTHIAS. Allez aux corbeaux ! N'approchez pas !
EAQUE. Hé ! hé ! Tu veux te battre ? Ditylas, Scéblyas, Pardocas,
venez ici, marchez contre cet homme !
DIONYSOS. N'est-ce pas une indignité que celui-là batte les
gens, qui a l'habitude de les voler ?
XANTHIAS. Cela dépasse toutes les bornes !
DIONYSOS. Oui, c'est une indignité, une monstruosité.
XANTHIAS. J'en atteste Zeus, si jamais je suis venu ici, je
consens à mourir, ou si je t'ai volé la valeur d'un cheveu. Et je
t'en donnerai une preuve tout à fait éclatante. Mets à la question
l'esclave que voici, et, si tu me trouves coupable, tue-moi sans hésiter.
EAQUE. Et quel genre de question ?
XANTHIAS. N'importe laquelle : garrottage à l'échelle,
pendaison, étrivières à pointes, écorchure, torture, infusion de
vinaigre dans les narines, entassement de briques, tout le reste,
sauf le fouet avec des poireaux et de l'ail nouveau.
EAQUE. Bien dit ; et si j'estropie ton esclave en le frappant, on te
comptera de l'argent.
XANTHIAS. A moi, pas du tout : mets-le à la question, emmène-le.
EAQUE. Ici même, pour qu'il parle sous tes yeux. Toi, dépose
ton paquet tout de suite ; et, quoi que tu dises, pas un mensonge.
DIONYSOS. Je dis qu'on ne doit pas me mettre à la question,
moi, un Immortel : autrement, ne t'en prends qu'à toi-même.
EAQUE. Que dis-tu ?
DIONYSOS. Je dis que je suis un Immortel, Dionysos, fils de
Zeus, et que voici l'esclave.
EAQUE. Tu l'entends ?
XANTHIAS. Oui, j'entends. Et c'est pour cela qu'il faut fouetter
beaucoup plus fort. Étant dieu, il ne le sentira pas.
DIONYSOS. Quoi donc ? Puisque tu prétends être dieu,
pourquoi ne reçois-tu pas les mêmes coups que moi ?
XANTHIAS. C'est juste. Celui de nous deux que tu verras
pleurer le premier ou se montrer sensible aux coups, conclus que
celui-là n'est pas dieu.
EAQUE. Non, on ne saurait nier que tu ne sois un brave. Tu vas
au-devant de ce qui est juste. Allons, déshabillez-vous !
XANTHIAS. Comment donc nous appliqueras-tu la question
d'une façon équitable ?
EAQUE. Aisément: coup par coup à chacun.
XANTHIAS. Bien dit. Tiens, regarde si tu me vois remuer.
EAQUE. Voilà, je t'ai frappé.
XANTHIAS. Non, de par Zeus !
EAQUE. En effet, je ne le croirais pas. Mais je vais à celui-ci, et je
frappe.
DIONYSOS. Quand donc ?
EAQUE. Mais j'ai frappé.
DIONYSOS. Comment se fait-il que je n'aie pas éternué !
EAQUE. Je ne sais. Je vais recommencer sur l'autre.
XANTHIAS. Finis-en. Iattatai !
EAQUE. Que signifie ce "Iattatai" ?





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 14/07/2005