HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les grenouilles

νέος



Texte grec :

[800] καὶ πλαίσια ξύμπτυκτα --
(Ξανθίας) πλινθεύσουσι γάρ;
(Ἄιακος)
καὶ διαμέτρους καὶ σφῆνας. ὁ γὰρ Εὐριπίδης
κατ᾽ ἔπος βασανιεῖν φησι τὰς τραγῳδίας.
(Ξανθίας)
ἦ που βαρέως οἶμαι τὸν Αἰσχύλον φέρειν.
(Ἄιακος)
ἔβλεψε γοῦν ταυρηδὸν ἐγκύψας κάτω.
805 (Ξανθίας) κρινεῖ δὲ δὴ τίς ταῦτα;
(Ἄιακος)
τοῦτ᾽ ἦν δύσκολον·
σοφῶν γὰρ ἀνδρῶν ἀπορίαν ηὑρισκέτην.
οὔτε γὰρ Ἀθηναίοισι συνέβαιν᾽ (Αἰσχύλος) --
(Ξανθίας)
πολλοὺς ἴσως ἐνόμιζε τοὺς τοιχωρύχους.
(Ἄιακος)
λῆρόν τε τἄλλ᾽ ἡγεῖτο τοῦ γνῶναι πέρι
810 φύσεις ποιητῶν· εἶτα τῷ σῷ δεσπότῃ
ἐπέτρεψαν, ὁτιὴ τῆς τέχνης ἔμπειρος ἦν.
ἀλλ᾽ εἰσίωμεν· ὡς ὅταν γ᾽ οἱ δεσπόται
ἐσπουδάκωσι, κλαύμαθ᾽ ἡμῖν γίγνεται.
(Χορός)
ἦ που δεινὸν ἐριβρεμέτας χόλον ἔνδοθεν ἕξει,
815 ἡνίκ᾽ ἂν ὀξύλαλον παρίδῃ θήγοντος ὀδόντα
ἀντιτέχνου· τότε δὴ μανίας ὑπὸ δεινῆς
ὄμματα στροβήσεται.
ἔσται δ᾽ ἱππολόφων τε λόγων κορυθαίολα νείκη
σχινδαλάμων τε παραξόνια σμιλεύματά τ᾽ ἔργων,
820 φωτὸς ἀμυνομένου φρενοτέκτονος ἀνδρὸς
ῥήμαθ᾽ ἱπποβάμονα.
φρίξας δ᾽ αὐτοκόμου λοφιᾶς λασιαύχενα χαίταν,
δεινὸν ἐπισκύνιον ξυνάγων βρυχώμενος ἥσει
ῥήματα γομφοπαγῆ πινακηδὸν ἀποσπῶν
825 γηγενεῖ φυσήματι·
ἔνθεν δὴ στοματουργὸς ἐπῶν βασανίστρια λίσφη
γλῶσσ᾽ ἀνελισσομένη φθονεροὺς κινοῦσα χαλινοὺς
ῥήματα δαιομένη καταλεπτολογήσει
πλευμόνων πολὺν πόνον.
830 (Εὐριπίδης) οὐκ ἂν μεθείμην τοῦ θρόνου, μὴ νουθέτει.
κρείττων γὰρ εἶναί φημι τούτου τὴν τέχνην.
(Διόνυσος)
Αἰσχύλε τί σιγᾷς; αἰσθάνει γὰρ τοῦ λόγου.
(Εὐριπίδης)
ἀποσεμνυνεῖται πρῶτον, ἅπερ ἑκάστοτε
ἐν ταῖς τραγῳδίαισιν ἐτερατεύετο.
835 (Διόνυσος) ὦ δαιμόνι᾽ ἀνδρῶν μὴ μεγάλα λίαν λέγε.
(Εὐριπίδης)
ἐγᾦδα τοῦτον καὶ διέσκεμμαι πάλαι,
ἄνθρωπον ἀγριοποιὸν αὐθαδόστομον,
ἔχοντ᾽ ἀχάλινον ἀκρατὲς ἀπύλωτον στόμα,
ἀπεριλάλητον κομποφακελορρήμονα.
840 (Αἰσχύλος) ἄληθες ὦ παῖ τῆς ἀρουραίας θεοῦ;
σὺ δή με ταῦτ᾽ ὦ στωμυλιοσυλλεκτάδη
καὶ πτωχοποιὲ καὶ ῥακιοσυρραπτάδη;
ἀλλ᾽ οὔ τι χαίρων αὔτ᾽ ἐρεῖς.
(Διόνυσος)
παῦ᾽ Αἰσχύλε,
καὶ μὴ πρὸς ὀργὴν σπλάγχνα θερμήνῃς κότῳ.
845 (Αἰσχύλος) οὐ δῆτα πρίν γ᾽ ἂν τοῦτον ἀποφήνω σαφῶς
τὸν χωλοποιὸν οἷος ὢν θρασύνεται.
(Διόνυσος)
ἄρν᾽ ἄρνα μέλανα παῖδες ἐξενέγκατε·
τυφὼς γὰρ ἐκβαίνειν παρασκευάζεται.
(Αἰσχύλος)
ὦ Κρητικὰς μὲν συλλέγων μονῳδίας,

Traduction française :

[800] des moules compacts...
XANTHIAS. Ils vont mouler de la brique ?
EAQUE. Des diamètres, des équerres. Euripide dit qu'il
soupèsera les tragédies vers par vers.
XANTHIAS. Je pense qu'Eschyle doit avoir de la peine à supporter cela.
EAQUE. Il a des regards de taureau, il baisse la tête.
XANTHIAS. Mais qui jugera l'affaire ?
EAQUE. Ce n'était pas chose facile ; car il y avait disette de gens
sensés. Les Athéniens n'agréaient pas à Eschyle.
XANTHIAS. Peut-être y voyait-il beaucoup de perceurs de murs.
EAQUE. Et d'ailleurs il regardait comme une plaisanterie de
connaître du génie des poètes. Ils ont fini par s'en remettre à ton
maître, expert en fait d'art. Mais entrons : quand les maîtres
s'intéressent à une chose, pour nous gare les coups !
LE CHOEUR. Certes, le poète au courroux frémissant sentira en
lui de la colère, quand il verra son rival bavard aiguiser ses
dents ; alors, pris d'une folie terrible, il fera rouler ses yeux. Ce
sera une lutte panachée de paroles à crins de cheval, de subtilités
glissant sur l'épieu, de copeaux mis en mouvement par un poète
rivalisant avec les mots bondissants d'un génie créateur. Celui-
ci, hérissant la crinière hirsute de son cou chevelu, fronçant un
sourcil redoutable, va venir rugissant, arrachant les mots comme
des planches clouées, avec le souffle d'un géant. L'autre, artisan
de paroles, langue experte, bien affilée, déliée, rongeant le frein
de l'envie, épiloguera sur des mots disséqués, travail d'un
robuste poumon.
EURIPIDE, à Dionysos. Je ne quitterai pas le trône ; cesse de me
le conseiller ; je prétends être supérieur à celui-ci dans notre art.
DIONYSOS. Eschyle, pourquoi gardes-tu le silence ? Tu
entends ce qu'il dit.
EURIPIDE. II va d'abord prendre un ton solennel, comme il le
fait d'ordinaire dans ses tragédies, où se déploie son
charlatanisme.
DIONYSOS. Homme important, pas de paroles si arrogantes !
EURIPIDE. Je le connais, et j'ai, depuis longtemps, percé à jour
ce créateur d'hommes farouches, ce poète au langage hautain, à
la bouche sans frein, sans règle, sans mesure, emportée, pleine
d'entassements emphatiques.
ESCHYLE. Vraiment, c'est toi, le fils d'une déité agreste, qui me
parles ainsi, toi, un débitant de collections de sottises, un faiseur
de mendiants, un rapetasseur de haillons; mais il t'en cuira de
tenir ces propos.
DIONYSOS. Finis, Eschyle ; que la colère ne t'échauffe pas la bile.
ESCHYLE. Non, certes, pas avant que j'aie montré clairement si
ce faiseur de boiteux a sujet de faire le fier.
DIONYSOS. Une brebis, une brebis noire ! Esclaves, amenez-la ;
un orage menace d'éclater.
ESCHYLE. O assembleur de monodies crètiques,





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Dernière mise à jour : 14/07/2005