HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les grenouilles

δεσποτῶν



Texte grec :

[750] (Ξανθίας) ὁμόγνιε Ζεῦ· καὶ παρακούων δεσποτῶν
ἅττ᾽ ἂν λαλῶσι;
(Ἄιακος) μἀλλὰ πλεῖν ἢ μαίνομαι.
(Ξανθίας) τί δὲ τοῖς θύραζε ταῦτα καταλαλῶν;
(Ἄιακος) ἐγώ;
μὰ Δί᾽ ἀλλ᾽ ὅταν δρῶ τοῦτο, κἀκμιαίνομαι.
(Ξανθίας)
ὦ Φοῖβ᾽ Ἄπολλον ἔμβαλέ μοι τὴν δεξιάν,
755 καὶ δὸς κύσαι καὐτὸς κύσον, καί μοι φράσον
πρὸς Διός, ὃς ἡμῖν ἐστιν ὁμομαστιγίας,
τίς οὗτος οὕνδον ἐστὶ θόρυβος καὶ βοὴ
χὠ λοιδορησμός;
(Ἄιακος) Αἰσχύλου κεὐριπίδου.
(Ξανθίας) ἆ.
(Ἄιακος)
πρᾶγμα πρᾶγμα μέγα κεκίνηται μέγα
760 ἐν τοῖς νεκροῖσι καὶ στάσις πολλὴ πάνυ.
(Ξανθίας) ἐκ τοῦ;
(Ἄιακος)
νόμος τις ἐνθάδ᾽ ἐστὶ κείμενος
ἀπὸ τῶν τεχνῶν ὅσαι μεγάλαι καὶ δεξιαί,
τὸν ἄριστον ὄντα τῶν ἑαυτοῦ συντέχνων
σίτησιν αὐτὸν ἐν πρυτανείῳ λαμβάνειν
765 θρόνον τε τοῦ (Πλούτων)ος ἑξῆς --
(Ξανθίας) μανθάνω.
(Ἄιακος)
ἕως ἀφίκοιτο τὴν τέχνην σοφώτερος
ἕτερός τις αὐτοῦ· τότε δὲ παραχωρεῖν ἔδει.
(Ξανθίας)
τί δῆτα τουτὶ τεθορύβηκεν Αἰσχύλον;
(Ἄιακος)
ἐκεῖνος εἶχε τὸν τραγῳδικὸν θρόνον,
770 ὡς ὢν κράτιστος τὴν τέχνην.
(Ξανθίας) νυνὶ δὲ τίς;
(Ἄιακος)
ὅτε δὴ κατῆλθ᾽ Εὐριπίδης, ἐπεδείκνυτο
τοῖς λωποδύταις καὶ τοῖσι βαλλαντιοτόμοις
καὶ τοῖσι πατραλοίαισι καὶ τοιχωρύχοις,
ὅπερ ἔστ᾽ ἐν Ἅιδου πλῆθος, οἱ δ᾽ ἀκροώμενοι
775 τῶν ἀντιλογιῶν καὶ λυγισμῶν καὶ στροφῶν
ὑπερεμάνησαν κἀνόμισαν σοφώτατον·
κἄπειτ᾽ ἐπαρθεὶς ἀντελάβετο τοῦ θρόνου,
ἵν᾽ Αἰσχύλος καθῆστο.
(Ξανθίας) κοὐκ ἐβάλλετο;
(Ἄιακος)
μὰ Δί᾽ ἀλλ᾽ ὁ δῆμος ἀνεβόα κρίσιν ποιεῖν
780 ὁπότερος εἴη τὴν τέχνην σοφώτερος.
(Ξανθίας) ὁ τῶν πανούργων;
(Ἄιακος) νὴ Δί᾽ οὐράνιόν γ᾽ ὅσον.
(Ξανθίας)
μετ᾽ Αἰσχύλου δ᾽ οὐκ ἦσαν ἕτεροι σύμμαχοι;
(Ἄιακος)
ὀλίγον τὸ χρηστόν ἐστιν, ὥσπερ ἐνθάδε.
(Ξανθίας)
τί δῆθ᾽ ὁ Πλούτων δρᾶν παρασκευάζεται;
785 (Ἄιακος) ἀγῶνα ποιεῖν αὐτίκα μάλα καὶ κρίσιν
κἄλεγχον αὐτῶν τῆς τέχνης.
(Ξανθίας)
κἄπειτα πῶς
οὐ καὶ Σοφοκλέης ἀντελάβετο τοῦ θρόνου;
(Ἄιακος)
μὰ Δί᾽ οὐκ ἐκεῖνος, ἀλλ᾽ ἔκυσε μὲν Αἰσχύλον,
ὅτε δὴ κατῆλθε, κἀνέβαλε τὴν δεξιάν,
790 κἀκεῖνος ὑπεχώρησεν αὐτῷ τοῦ θρόνου·
νυνὶ δ᾽ ἔμελλεν, ὡς ἔφη Κλειδημίδης,
ἔφεδρος καθεδεῖσθαι· κἂν μὲν Αἰσχύλος κρατῇ,
ἕξειν κατὰ χώραν· εἰ δὲ μή, περὶ τῆς τέχνης
διαγωνιεῖσθ᾽ ἔφασκε πρός γ᾽ Εὐριπίδην.
795 (Ξανθίας) τὸ χρῆμ᾽ ἄρ᾽ ἔσται;
(Ἄιακος)
νὴ Δί᾽ ὀλίγον ὕστερον.
κἀνταῦθα δὴ τὰ δεινὰ κινηθήσεται.
καὶ γὰρ ταλάντῳ μουσικὴ σταθμήσεται--
(Ξανθίας) τί δέ; μειαγωγήσουσι τὴν τραγῳδίαν;
(Ἄιακος)
καὶ κανόνας ἐξοίσουσι καὶ πήχεις ἐπῶν

Traduction française :

[750] XANTHIAS. O Zeus, Dieu de la fraternité ! Et lorsque tu écoutes
ce que disent les maîtres.
EAQUE. C'est plus que du délire.
XANTHIAS. Et quand tu le racontes à ceux qui sont à la porte ?
EAQUE. Moi ? De par Zeus ! quand je le fais, je suis au comble
de la jouissance.
XANTHIAS. Par Phébus Apollon, donne-moi la main, faisons
un échange de baisers, et dis-moi, au nom de Zeus, mon
compagnon de fouettade, dis-moi quel est ce tapage de là
dedans, ces cris, cette dispute.
EAQUE. C'est entre Eschyle et Euripide.
XANTHIAS. Ah !
EAQUE. C'est une affaire, une grosse affaire en mouvement ;
grande émotion chez les morts ; débat grave tout à fait.
XANTHIAS. A propos de quoi ?
EAQUE. Il y a ici une loi, qui porte que, dans les arts grands et
ingénieux, tout homme supérieur à ses confrères sera nourri au
Prytanéion et siégera auprès de Pluton...
XANTHIAS. Je comprends.
EAQUE. Jusqu'au moment où il arrivera un autre artiste plus
habile que lui ; alors il faut qu'il lui cède la place.
XANTHIAS. Or, en quoi cela trouble-t-il Eschyle ?
EAQUE. Il occupait le trône tragique, comme étant le premier
dans son art.
XANTHIAS. Et qui est-ce qui l'occupe maintenant ?
EAQUE. Lorsque Euripide descendit ici, il fit un étalage devant
les voleurs d'habits, les coupeurs de bourse, les parricides, les
perceurs de murs, qui foisonnent chez Hadès, et ces gens-là,
entendant ses pour et contre, ses tours de souplesse, ses artifices,
en raffolèrent, et le jugèrent le plus habile : lui, dans sa
présomption, s'empara du trône où siégeait Eschyle.
XANTHIAS. Et on ne l'a pas lapidé !
EAQUE. Non, de par Zeus ! La foule criait qu'il fallait un
jugement pour décider lequel des deux est le plus habile dans son art.
XANTHIAS. Les gredins !
EAQUE. De par Zeus ! leurs cris allaient jusqu'au ciel.
XANTHIAS. A côté d'Eschyle, n'y en a-t-il pas d'autres qui
soient ses partisans ?
EAQUE. Les gens de bien sont rares, comme ici (montrant les
spectateurs).
XANTHIAS. Et qu'est-ce que Pluton compte faire ?
EAQUE. Ouvrir tout de suite un débat, un jugement, une
épreuve de leur talent.
XANTHIAS. Et comment Sophocle n'a-t-il pas aussi réclamé le trône ?
EAQUE. Loin de là, de par Zeus ! Quand il est descendu ici, il a
embrassé Eschyle, lui a tendu la main, et lui a laissé le trône;
mais maintenant, a dit Clidèmidès, il va lui servir d'éphèdre : si
Eschyle est vainqueur, il lui cède la place ; sinon, il dit qu'il
disputera à Euripide la supériorité dans leur art.
XANTHIAS. La chose va-t-elle se faire ?
EAQUE. De par Zeus! avant peu. Ici même, la grande lutte va
s'agiter, et le talent dramatique sera pesé dans une balance.
XANTHIAS. Eh quoi ? Ils vont peser la tragédie ?
EAQUE. Oui, ils apporteront des règles, des toises à vers,





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Dernière mise à jour : 14/07/2005