Texte grec :
[1050] ἕλκεις, παρ´ ἐμοὶ τῶν γραμμάτων εἰρηκότων
1051 πρότερον καθεύδειν αὐτόν; (ΝΕΑΝΙΑΣ) οἴμοι δείλαιος.
1052 πόθεν ἐξέκυψας, ὦ κάκιστ´ ἀπολουμένη;
1053 τοῦτο γὰρ ἐκείνου τὸ κακὸν ἐξωλέστερον.
1054 (ΓΡΑΥΣ Β) βάδιζε δεῦρο. (ΝΕΑΝΙΑΣ) μηδαμῶς με περιίδῃς
1055 ἑλκόμενον ὑπὸ τῆσδ´, ἀντιβολῶ ς´. (ΓΡΑΥΣ Β) ἀλλ´ οὐκ ἐγώ,
1056 ἀλλ´ ὁ νόμος ἕλκει ς´. (ΝΕΑΝΙΑΣ) οὐκ ἐμέ γ´, ἀλλ´ Ἔμπουσά τις,
1057 ἐξ αἵματος φλύκταιναν ἠμφιεσμένη.
1058 (ΓΡΑΥΣ Β) ἕπου, μαλακίων, δεῦρ´ ἀνύσας καὶ μὴ λάλει.
1059 (ΝΕΑΝΙΑΣ) ἴθι νυν ἔασον εἰς ἄφοδον πρώτιστά με
1060 ἐλθόντα θαρρῆσαι πρὸς ἐμαυτόν· εἰ δὲ μή,
1061 αὐτοῦ τι δρῶντα πυρρὸν ὄψει μ´ αὐτίκα
1062 ὑπὸ τοῦ δέους. (ΓΡΑΥΣ Β) θάρρει, βάδιζ´. ἔνδον χεσεῖ.
1063 (ΝΕΑΝΙΑΣ) δέδοικα κἀγὼ μὴ πλέον γ´ ἢ βούλομαι.
1064 ἀλλ´ ἐγγυητάς σοι καταστήσω δύο
1065 ἀξιόχρεως. (ΓΡΑΥΣ Β) μή μοι καθίστη.
1065 (ΓΡΑΥΣ Γ) ποῖ σὺ ποῖ
1066 χωρεῖς μετὰ ταύτης; (ΝΕΑΝΙΑΣ) οὐκ ἔγωγ´, ἀλλ´ ἕλκομαι.
1067 ἀτὰρ ἥτις εἶ γε, πόλλ´ ἀγαθὰ γένοιτό σοι,
1068 ὅτι μ´ οὐ περιεῖδες ἐπιτριβέντ´. ὦ Ἡράκλεις,
1069 ὦ Πᾶνες, ὦ Κορύβαντες, ὦ Διοσκόρω,
1070 τοῦτ´ αὖ πολὺ τούτου τὸ κακὸν ἐξωλέστερον.
1071 ἀτὰρ τί τὸ πρᾶγμ´ ἔστ´, ἀντιβολῶ, τουτί ποτε;
1072 πότερον πίθηκος ἀνάπλεως ψιμυθίου,
1073 ἢ γραῦς ἀνεστηκυῖα παρὰ τῶν πλειόνων;
1074 (ΓΡΑΥΣ Γ) μὴ σκῶπτέ μ´, ἀλλὰ δεῦρ´ ἕπου. (ΓΡΑΥΣ Β) δευρὶ μὲν οὖν.
1075 (ΓΡΑΥΣ Γ) ὡς οὐκ ἀφήσω ς´ οὐδέποτ´. (ΓΡΑΥΣ Β) οὐδὲ μὴν ἐγώ.
1076 (ΝΕΑΝΙΑΣ) διασπάσεσθέ μ´, ὦ κακῶς ἀπολούμεναι.
1077 (ΓΡΑΥΣ Β) ἐμοὶ γὰρ ἀκολουθεῖν ς´ ἔδει κατὰ τὸν νόμον.
1078 (ΓΡΑΥΣ Γ) οὔκ, ἢν ἑτέρα γε γραῦς ἔτ´ αἰσχίων φανῇ.
1079 (ΝΕΑΝΙΑΣ) ἢν οὖν ὑφ´ ὑμῶν πρῶτον ἀπόλωμαι κακῶς,
1080 φέρε πῶς ἐπ´ ἐκείνην τὴν καλὴν ἀφίξομαι;
1081 (ΓΡΑΥΣ Γ) αὐτὸς σκόπει σύ· τάδε δέ σοι ποιητέον.
1082 (ΝΕΑΝΙΑΣ) ποτέρας προτέρας οὖν κατελάσας ἀπαλλαγῶ;
1083 (ΓΡΑΥΣ Β) οὐκ οἶσθα; βαδιεῖ δεῦρ´. (ΝΕΑΝΙΑΣ) ἀφέτω νύν μ´ αὑτηί.
1084 (ΓΡΑΥΣ Γ) δευρὶ μὲν οὖν ἴθ´ ὡς ἔμ´. (ΝΕΑΝΙΑΣ) ἢν ἡδί μ´ ἀφῇ.
1085 (ΓΡΑΥΣ Β) ἀλλ´ οὐκ ἀφήσω μὰ Δία ς´. (ΓΡΑΥΣ Γ) οὐδὲ μὴν ἐγώ.
1086 (ΝΕΑΝΙΑΣ) χαλεπαί γ´ ἂν ἦστε γενόμεναι πορθμῆς. (ΓΡΑΥΣ Β) τιή;
1087 (ΝΕΑΝΙΑΣ) ἕλκοντε τοὺς πλωτῆρας ἂν ἀπεκναίετε.
1088 (ΓΡΑΥΣ Β) σιγῇ βάδιζε δεῦρο. (ΓΡΑΥΣ Γ) μὰ Δί´ ἀλλ´ ὡς ἐμέ.
1089 (ΝΕΑΝΙΑΣ) τουτὶ τὸ πρᾶγμα κατὰ τὸ Καννωνοῦ σαφῶς
1090 ψήφισμα, βινεῖν δεῖ με διαλελημμένον.
1091 πῶς οὖν δικωπεῖν ἀμφοτέρας δυνήσομαι;
1092 (ΓΡΑΥΣ Β) καλῶς, ἐπειδὰν καταφάγῃς βολβῶν χύτραν.
1093 (ΝΕΑΝΙΑΣ) οἴμοι κακοδαίμων· ἐγγὺς ἤδη τῆς θύρας
1094 ἑλκόμενός εἰμ´ - (ΓΡΑΥΣ Γ) ἀλλ´ οὐδὲν ἔσται σοι πλέον.
1095 ξυνεσπεσοῦμαι γὰρ μετὰ σοῦ. (ΝΕΑΝΙΑΣ) μὴ πρὸς θεῶν·
1096 ἑνὶ γὰρ ξυνέχεσθαι κρεῖττον ἢ δυοῖν κακοῖν.
1097 (ΓΡΑΥΣ Γ) νὴ τὴν Ἑκάτην, ἐάν τε βούλῃ γ´ ἤν τε μή.
1098 (ΝΕΑΝΙΑΣ) ὢ τρισκακοδαίμων, εἰ γυναῖκα δεῖ σαπρὰν
1099 βινεῖν ὁλὴν τὴν νύκτα καὶ τὴν ἡμέραν,
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Traduction française :
[1050] Le texte écrit ordonne qu'il couche d'abord avec moi.
(LE JEUNE HOMME) Ah ! quel malheur ! D'où
sors-tu, vieille maudite ? Ce fléau est encore pire que l'autre.
(DEUXIÈME VIEILLE) Viens ici.
LE JEUNE HOMME, à la jeune fille. Ne me laisse
pas entraîner de force par cette vieille, je t'en conjure.
(DEUXIÈME VIEILLE) Ce n'est pas moi, c'est la loi
qui t'entraîne.
(1056) (LE JEUNE HOMME) Non pas la loi, mais je ne
sais quelle Empousa, couverte d'ulcères sanguinolents.
(DEUXIÈME VIEILLE) Suis-moi, mon mignon ; fais
vite, et ne raisonne pas.
(LE JEUNE HOMME) Non, pour l'instant ; laisse-
moi d'abord aller à la selle, afin de me redonner du
cœur. Autrement, tu vas me voir faire de peur
quelque chose de rouge.
(DEUXIÈME VIEILLE) Du courage, va ; tu chieras
à l'intérieur.
(LE JEUNE HOMME) Je crains d'en faire plus que
je ne veux. Mais je te donnerai deux bonnes cautions.
(DEUXIÈME VIEILLE) Ne me les donne pas.
(1065) (TROISIÈME VIEILLE) Holà, toi ? Où vas-tu avec
cette femme ?
(LE JEUNE HOMME) Je ne vais pas ; on
m'entraîne. Mais, qui que tu sois, vieille, puissent
de nombreux bonheurs t'arriver, à toi, qui ne m'as
pas abandonné dans le malheur ! O Héraclès, o
Pans, ô Corybantes, ô Dioscures ! ce monstre est
encore plus hideux que l'autre. Car enfin, je le
demande, quelle chose est-ce que cela ? Est-ce
une guenon plâtrée de céruse, où une vieille qui
revient de chez les morts ?
(1074) (TROISIÈME VIEILLE) Ne raille pas; viens et suis-moi.
(DEUXIÈME VIEILLE) Non, par ici.
(TROISIÈME VIEILLE) Je ne te lâcherai pas le
moins du monde.
(PREMIÈRE VIEILLE) Ni moi non plus.
(LE JEUNE HOMME) Vous allez m'écarteler,
vieilles dignes de malemort.
(DEUXIÈME VIEILLE) C'est moi que tu dois suivre
de par la loi.
(1078) (TROISIÈME VIEILLE) Non pas, s'il se présente
une autre vieille encore plus laide.
(LE JEUNE HOMME) Mais si vous commencez par
me mettre à mal, voyons, comment irai-je trouver
cette belle fille ?
(TROISIÈME VIEILLE) Tu y aviseras; mais fais ce
que je te dis.
(LE JEUNE HOMME) Laquelle des deux dois-je
chevaucher pour être quitte ?
(DEUXIÈME VIEILLE) Ne le sais-tu pas ? Viens ici.
(LE JEUNE HOMME) Que celle-ci me lâche donc !
(TROISIÈME VIEILLE) Ici, viens donc ici, près de moi.
(LE JEUNE HOMME) Si elle me lâche.
(DEUXIÈME VIEILLE) Non, de par Zeus! je ne te
lâcherai pas.
(TROISIÈME VIEILLE) Ni moi non plus.
(LE JEUNE HOMME) Vous seriez d'insupportables
batelières.
(DEUXIÈME VIEILLE) Pourquoi ?
(LE JEUNE HOMME) En tirant les passagers, vous
les mettriez en pièces.
(1088) (DEUXIÈME VIEILLE) Tais-toi, et viens ici.
(TROISIÈME VIEILLE) Non, de par Zeus ! mais vers moi.
(LE JEUNE HOMME) C'est vraiment ici le cas du
décret de Cannônos : il faut que je me coupe en
deux pour baiser l'une et l'autre. Comment
pourrais-je mouvoir deux rames à la fois ?
(DEUXIÈME VIEILLE) Tout bonnement : tu n'as
qu'à manger une casserole d'oignons.
(LE JEUNE HOMME) Est-il malheur égal au mien ?
Me voici près de la porte ; on m'entraîne.
TROISIÈME VIEILLE, à l'autre vieille. Cela ne
t'avancera pas beaucoup ; j'entrerai avec toi.
(LE JEUNE HOMME) Non, de par tous les dieux !
Mieux vaut encore subir un seul mal que deux.
(TROISIÈME VIEILLE) Par Hécate ! que tu le
veuilles ou non, ce sera.
(LE JEUNE HOMME)
O triple malheur ! Il faut satisfaire cette vieille
puante la nuit tout entière et le jour ;
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