Texte grec :
[1200] φιλήσατόν με μαλθακῶς ὦ χρυσίω
τὸ περιπεταστὸν κἀπιμανδαλωτόν.
τὸν γὰρ χοᾶ πρῶτος ἐκπέπωκα.
(Λάμαχος) ὦ συμφορὰ τάλαινα τῶν ἐμῶν κακῶν.
1205 ἰὼ ἰὼ τραυμάτων ἐπωδύνων.
(Δικαιόπολις) ἰὴ ἰὴ χαῖρε Λαμαχίππιον.
(Λάμαχος) στυγερὸς ἐγώ.
(Δικαιόπολις) τί με σὺ κυνεῖς;
(Λάμαχος) μογερὸς ἐγώ.
(Δικαιόπολις) τί με σὺ δάκνεις;
1210 (Λάμαχος) τάλας ἐγὼ ξυμβολῆς βαρείας.
(Δικαιόπολις) τοῖς Χουσὶ γάρ τις ξυμβολὰς ἐπράττετο;
(Λάμαχος) ἰὼ ἰὼ Παιὰν Παιάν.
(Δικαιόπολις) ἀλλ᾽ οὐχὶ νυνὶ τήμερον Παιώνια.
(Λάμαχος) λάβεσθέ μου λάβεσθε τοῦ σκέλους παπαῖ,
1215 προσλάβεσθ᾽ ὦ φίλοι.
(Δικαιόπολις) ἐμοῦ δέ γε σφὼ τοῦ πέους ἄμφω μέσου
προσλάβεσθ᾽ ὦ φίλαι.
(Λάμαχος) εἰλιγγιῶ κάρα λίθῳ πεπληγμένος
καὶ σκοτοδινιῶ.
1220 (Δικαιόπολις) κἀγὼ καθεύδειν βούλομαι καὶ στύομαι
καὶ σκοτοβινιῶ
(Λάμαχος) θύραζέ μ᾽ ἐξενέγκατ᾽ ἐς τοῦ Πιττάλου
παιωνίαισι χερσίν.
(Δικαιόπολις) ὡς τοὺς κριτάς με φέρετε· ποῦ ᾽στιν ὁ βασιλεύς;
1225 ἀπόδοτέ μοι τὸν ἀσκόν.
(Λάμαχος) λόγχη τις ἐμπέπηγέ μοι δι᾽ ὀστέων ὀδυρτά.
(Δικαιόπολις) ὁρᾶτε τουτονὶ κενόν. τήνελλα καλλίνικος.
(Χορός) τήνελλα δῆτ᾽, εἴπερ καλεῖς γ᾽, ὦ πρέσβυ, καλλίνικος.
(Δικαιόπολις) καὶ πρός γ᾽ ἄκρατον ἐγχέας ἄμυστιν ἐξέλαψα.
1230 (Χορός) τήνελλά νυν ὦ γεννάδα· χώρει λαβὼν τὸν ἀσκόν.
(Δικαιόπολις) ἕπεσθέ νυν ᾄδοντες ὦ τήνελλα καλλίνικος.
(Χορός) ἀλλ᾽ ἑψόμεσθα σὴν χάριν
τήνελλα καλλίνικος ᾄδοντες
1234 σὲ καὶ τὸν ἀσκόν.
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Traduction française :
[1200] Baisez-moi tendrement, mes trésors; vos bras autour de
mon cou ; vos lèvres sur les miennes ! Car j'ai le premier
vidé ma coupe.
LAMACHOS. Cruel concours de malheurs ! Hélas ! hélas !
quelles blessures cuisantes !
DICÉOPOLIS. Hé ! hé ! salut, cavalier Lamachos !
LAMACHOS. Malheureux que je suis !
DICÉOPOLIS. Infortuné que je suis !
LAMACHOS. Pourquoi m'embrasses-tu ?
DICÉOPOLIS. Pourquoi me mords-tu ?
LAMACHOS. Quel malheur pour moi d'avoir payé ce rude écot !
DICÉOPOLIS. Est-ce qu'il y avait un écot à payer à la fête
des Coupes ?
LAMACHOS. Ah ! ah ! Paean ! Paean !
DICÉOPOLIS. Mais il n'y a pas aujourd'hui de Paeania.
LAMACHOS. Soulevez, soulevez ma jambe. Oh ! oh ! tenez-
la, mes amis.
DICÉOPOLIS. Et vous deux, prenez-moi juste la moitié du
corps, mes amies.
LAMACHOS. J'ai le vertige de ce coup de pierre à la tête. Je
suis pris d'étourdissements.
DICÉOPOLIS. Et moi je veux aller me coucher; je suis pris
de redressements et d'éblouissements.
LAMACHOS. Portez-moi au logis de Pittalos, entre ses mains
médicales.
DICÉOPOLIS. Portez-moi auprès des juges. Où est le roi du
festin ? Donnez-moi l'outre !
LAMACHOS. Une lance m'a percé les os. Quelle douleur !
DICÉOPOLIS, montrant l'outre. Voyez, elle est vide!
Tènella ! Tènella ! Chantons victoire !
LE CHOEUR. Tènella ! comme tu dis, bon vieillard, victoire !
DICÉOPOLIS. J'ai rempli ma coupe d'un vin pur et je l'ai bue d'un trait.
LE CHOEUR. Tènella ! donc, brave homme ! Emporte l'outre !
DICÉOPOLIS. Suivez, maintenant, en chantant : « Tènella ! Victoire ! »
LE CHOEUR. Oui, nous te ferons un cortège de fête,
chantant "Tènella! Victoire !" pour toi et pour l'outre !
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