HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les Acharniens

οὐκ



Texte grec :

[400] (Δικαιόπολις) ὦ τρισμακάρι᾽ Εὐριπίδη,
ὅθ᾽ ὁ δοῦλος οὑτωσὶ σαφῶς ἀπεκρίνατο.
ἐκκάλεσον αὐτόν.
(Κηφισόφων) ἀλλ᾽ ἀδύνατον.
(Δικαιόπολις) ἀλλ᾽ ὅμως·
οὐ γὰρ ἂν ἀπέλθοιμ᾽, ἀλλὰ κόψω τὴν θύραν.
Εὐριπίδη, Εὐριπίδιον,
405 ὑπάκουσον, εἴπερ τώποτ᾽ ἀνθρώπων τινί·
Δικαιόπολις καλεῖ σε Χολλῄδης, ἐγώ.
(Ευριπίδης) ἀλλ᾽ οὐ σχολή.
(Δικαιόπολις) ἀλλ᾽ ἐκκυκλήθητ᾽.
(Ευριπίδης) ἀλλ᾽ ἀδύνατον.
(Δικαιόπολις) ἀλλ᾽ ὅμως.
(Ευριπίδης) ἀλλ᾽ ἐκκυκλήσομαι· καταβαίνειν δ᾽ οὐ σχολή.
410 (Δικαιόπολις) Εὐριπίδη,
(Ευριπίδης) τί λέλακας;
(Δικαιόπολις) ἀναβάδην ποιεῖς,
ἐξὸν καταβάδην; οὐκ ἐτὸς χωλοὺς ποιεῖς.
ἀτὰρ τί τὰ ῥάκι᾽ ἐκ τραγῳδίας ἔχεις,
ἐσθῆτ᾽ ἐλεινήν; οὐκ ἐτὸς πτωχοὺς ποιεῖς.
ἀλλ᾽ ἀντιβολῶ πρὸς τῶν γονάτων σ᾽ Εὐριπίδη,
415 δός μοι ῥάκιόν τι τοῦ παλαιοῦ δράματος.
δεῖ γάρ με λέξαι τῷ χορῷ ῥῆσιν μακράν·
αὕτη δὲ θάνατον, ἢν κακῶς λέξω, φέρει.
(Ευριπίδης)
τὰ ποῖα τρύχη; μῶν ἐν οἷς Οἰνεὺς ὁδὶ
ὁ δύσποτμος γεραιὸς ἠγωνίζετο;
420 (Δικαιόπολις) οὐκ Οἰνέως ἦν, ἀλλ᾽ ἔτ᾽ ἀθλιωτέρου.
(Ευριπίδης) τὰ τοῦ τυφλοῦ Φοίνικος;
(Δικαιόπολις) οὐ Φοίνικος, οὔ·
ἀλλ᾽ ἕτερος ἦν Φοίνικος ἀθλιώτερος.
(Ευριπίδης)
ποίας ποθ᾽ ἁνὴρ λακίδας αἰτεῖται πέπλων;
ἀλλ᾽ ἦ Φιλοκτήτου τὰ τοῦ πτωχοῦ λέγεις;
425 (Δικαιόπολις) οὐκ ἀλλὰ τούτου πολὺ πολὺ πτωχιστέρου.
(Ευριπίδης)
ἀλλ᾽ ἦ τὰ δυσπινῆ ᾽θέλεις πεπλώματα,
ἃ Βελλεροφόντης εἶχ᾽ ὁ χωλὸς οὑτοσί;
(Δικαιόπολις) οὐ Βελλεροφόντης· ἀλλὰ κἀκεῖνος μὲν ἦν
χωλὸς προσαιτῶν στωμύλος δεινὸς λέγειν.
(Ευριπίδης)
430 οἶδ᾽ ἄνδρα Μυσὸν Τήλεφον.
(Δικαιόπολις) ναὶ Τήλεφον·
τούτου δὸς ἀντιβολῶ σέ μοι τὰ σπάργανα.
(Ευριπίδης)
ὦ παῖ δὸς αὐτῷ Τηλέφου ῥακώματα.
κεῖται δ᾽ ἄνωθεν τῶν Θυεστείων ῥακῶν
μεταξὺ τῶν Ἰνοῦς.
(Κηφισόφων) ἰδοὺ ταυτὶ λαβέ.
435 (Δικαιόπολις) ὦ Ζεῦ διόπτα καὶ κατόπτα πανταχῇ,
ἐνσκευάσασθαί μ᾽ οἷον ἀθλιώτατον.
Εὐριπίδη, ᾽πειδήπερ ἐχαρίσω ταδί,
κἀκεῖνά μοι δὸς τἀκόλουθα τῶν ῥακῶν,
τὸ πιλίδιον περὶ τὴν κεφαλὴν τὸ Μύσιον.
440 δεῖ γάρ με δόξαι πτωχὸν εἶναι τήμερον,
εἶναι μὲν ὅσπερ εἰμί, φαίνεσθαι δὲ μή·
τοὺς μὲν θεατὰς εἰδέναι μ᾽ ὃς εἴμ᾽ ἐγώ,
τοὺς δ᾽ αὖ χορευτὰς ἠλιθίους παρεστάναι,
ὅπως ἂν αὐτοὺς ῥηματίοις σκιμαλίσω.
445 (Ευριπίδης) δώσω· πυκνῇ γὰρ λεπτὰ μηχανᾷ φρενί.
(Δικαιόπολις) εὐδαιμονοίης, Τηλέφῳ δ᾽ ἁγὼ φρονῶ.
εὖ γ᾽ οἷον ἤδη ῥηματίων ἐμπίμπλαμαι.
ἀτὰρ δέομαί γε πτωχικοῦ βακτηρίου.
(Ευριπίδης) τουτὶ λαβὼν ἄπελθε λαΐνων σταθμῶν.

Traduction française :

[400] DICÉOPOLIS. Ô trois fois heureux Euripide, d'avoir un
esclave qui répond si sagement ! Mais toi, appelle ton maître !
CÉPHISOPHON. C'est impossible.
DICÉOPOLIS. Mais cependant je ne puis m'en aller. Je vais
frapper à la porte. Euripide ! mon petit Euripide ! Écoute-
moi, si jamais tu l'as fait pour quelqu'un. C'est Dicéopolis qui
t'appelle, du dîme de Chollide, moi.
EURIPIDE. Je n'ai pas le temps.
DICÉOPOLIS. Hé bien, fais-toi rouler.
EURIPIDE. Impossible.
DICÉOPOLIS. Mais pourtant.
EURIPIDE. Allons ! qu'on me roule ! Je n'ai pas le temps de descendre.
DICÉOPOLIS. Euripide !
EURIPIDE. Qu'est-ce que tu chantes ?
DICÉOPOLIS. Tu composes juché en, l'air, quand tu peux
être en bas. Il n'est pas étonnant que tu crées des boiteux.
Et pourquoi as-tu ces haillons tragiques, ces vêtements
pitoyables ? Il n'est pas étonnant que tu crées des
mendiants. Mais, je t'en prie à genoux, Euripide, donne-moi
les haillons de quelque vieux drame. J'ai à débiter au Choeur
un long discours, qui me vaudra la mort, si je parle mal.
EURIPIDE. Quelles guenilles veux-tu ? Celles que portait,
dans son rôle, Oenée, cet infortuné vieillard ?
DICÉOPOLIS. Non ; pas celles d'Oenée, mais d'un plus
malheureux encore.
EURIPIDE. De Phénix l'aveugle ?
DICÉOPOLIS. Non, pas de Phénix, non, mais il y en avait un
autre plus malheureux que Phénix.
EURIPIDE. Mais quelles sont les loques d'habits dont parle
cet homme ? Parles-tu de celles du mendiant Philoctète?
DICÉOPOLIS. Non, d'un autre, beaucoup, beaucoup plus mendiant.
EURIPIDE. Sont-ce les vêtements crasseux que portait le
boiteux Bellérophon ?
DICÉOPOLIS. Pas Bellérophon. Mon homme était boiteux,
mendiant, bavard, disert.
EURIPIDE. Je sais, le Mysien Télèphe.
DICÉOPOLIS. Oui, Télèphe : donne-moi, je t'en prie, ses haillons.
EURIPIDE. Esclave, donne-moi les guenilles de Télèphe.
Elles traînent au-dessus des loques de Thyeste, mêlées à celles d'Ino.
CÉPHISOPHON. Les voici, prends.
DICÉOPOLIS. Ô Zeus, dont l'oeil voit et pénètre partout,
laisse-moi me vêtir comme le plus misérable des êtres.
Euripide, puisque tu m'as accordé ceci, donne-moi, comme
complément de ces guenilles, le petit bonnet qui coiffait le
Mysien. Il me faut aujourd'hui avoir l'air d'un mendiant, être
ce que je suis, mais ne pas le paraître. Les spectateurs
sauront que je suis moi, mais les choreutes seront assez
bêtes pour être dupes de mon verbiage.
EURIPIDE. Je te le donnerai, car ta subtilité machine des finesses.
DICÉOPOLIS. « Sois heureux, et qu'il arrive à Téléphe ce
que je souhaite." Très bien ! Comme je suis bourré de
sentences ! Mais il me faut un bâton de mendiant.
EURIPIDE. Prends, et éloigne-toi de ces portiques.





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Dernière mise à jour : 9/02/2006