HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristophane, Les Nuées

ἁλούς



Texte grec :

[1050] (ΔΙΚΑΙΟΣ ΛΟΓΟΣ) Ἐγὼ μὲν οὐδέν᾿ Ἡρακλέους βελτίον᾿ ἄνδρα κρίνω.
(ΑΔΙΚΟΣ ΛΟΓΟΣ) Ποῦ ψυχρὰ δῆτα πώποτ᾿ εἶδες Ἡράκλεια λουτρά ;
Καίτοι τίς ἀνδρειότερος ἦν ;
(ΔΙΚΑΙΟΣ ΛΟΓΟΣ) Ταῦτ᾿ ἐστί, ταῦτ᾿, ἐκεῖνα
ἃ τῶν νεανίσκων ἀεὶ δι᾿ ἡμέρας λαλούντων
πλῆρες τὸ βαλανεῖον ποιεῖ κενὰς δὲ τὰς παλαίστρας.
(ΑΔΙΚΟΣ ΛΟΓΟΣ) Εἶτ᾿ ἐν ἀγορᾷ τὴν διατριβὴν ψέγεις, ἐγὼ δ᾿ ἐπαινῶ.
Εἰ γὰρ πονηρὸν ἦν, Ὅμηρος οὐδέποτ᾿ ἂν ἐποίει
τὸν Νέστορ᾿ ἀγορητὴν ἄν, οὐδὲ τοὺς σοφοὺς ἅπαντας.
Ἂνειμι δῆτ᾿ ἐντεῦθεν εἰς τὴν γλῶτταν, ἣν ὁδὶ μὲν
οὔ φησι χρῆναι τοὺς νέους ἀσκεῖν, ἐγὼ δέ φημι.
Καὶ σωφρονεῖν αὖ φησὶ χρῆναι, δύο κακὼ μεγίστω.
Ἐπεὶ σὺ διὰ τὸ σωφρονεῖν τῷ πώποτ᾿ εἶδες ἤδη
ἀγαθόν τι γενόμενον ; Φράσον, καί μ᾿ ἐξέλεγξον εἰπών.
(ΔΙΚΑΙΟΣ ΛΟΓΟΣ) Πολλοῖς. Ὀ γοῦν Πηλεὺς ἔλαβε διὰ τοῦτο τὴν μάχαιραν.
(ΑΔΙΚΟΣ ΛΟΓΟΣ) Μάχαιραν ; Ἀστεῖόν γε κέρδος ἔλαβεν ὁ κακοδαίμων.
Ὑπέρβολος δ᾿ οὑκ τῶν λύχνων πλεῖν ἢ τάλαντα πολλὰ
εἴληφε διὰ πονηρίαν, ἀλλ᾿ οὐ μὰ Δί᾿ οὐ μάχαιραν.
(ΔΙΚΑΙΟΣ ΛΟΓΟΣ) Καὶ τὴν Θέτιν γ᾿ ἔγημε διὰ τὸ σωφρονεῖν ὁ Πηλεύς.
(ΑΔΙΚΟΣ ΛΟΓΟΣ) Κᾆτ᾿ ἀπολιποῦσά γ᾿ αὐτὸν ᾤχετ᾿· οὐ γὰρ ἦν ὑβριστὴς
οὐδ᾿ ἡδὺς ἐν τοῖς στρώμασιν τὴν νύκτα παννυχίζειν·
γυνὴ δὲ σιναμωρουμένη χαίρει. Σὺ δ᾿ εἶ Κρόνιππος.
Σκέψαι γάρ, ὦ μειράκιον, ἐν τῷ σωφρονεῖν ἅπαντα
ἅνεστιν, ἡδονῶν θ᾿ ὅσων μέλλεις ἀποστερεῖσθαι·
παίδων, γυναικῶν, κοττάβων, ὄψων, πότων, καχασμῶν.
Καίτοι τί σοι ζῆν ἄξιον, τούτων ἐὰν στερηθῇς ;
Εἶἑν. Πάρειμ᾿ ἐντεῦθεν εἰς τὰς τῆς φύσεως ἀνάγκας.
ἥμαρτες, ἠράσθης, ἐμοίχευσάς τι, κᾆτ᾿ ἐλήφθης.
Ἀπόλωλας· ἀδύνατος γὰρ εἶ λέγειν. Ἐμοὶ δ᾿ ὁμιλῶν
χρῶ τῇ φύσει, σκίρτα, γέλα, νόμιζε μηδὲν αἰσχρόν.
Μοιχὸς γὰρ ἢν τύχῃς ἁλούς, τάδ᾿ ἀντερεῖς πρὸς αὐτόν,
ὡς οὐδὲν ἠδίκηκας· εἶτ᾿ εἰς τὸν Δί᾿ ἐπανενεγκεῖν,
κἀκεῖνος ὡς ἥττων ἔρωτός ἐστι καὶ γυναικῶν·
καίτοι σὺ θνητὸς ὢν θεοῦ πῶς μεῖζον ἂν δύναιο ;
(ΔΙΚΑΙΟΣ ΛΟΓΟΣ) Τί δ᾿ ἢν ῥαφανιδωθῇ πιθόμενός σοι τέφρᾳ τε τιλθῇ ;
Ἓξει τινὰ γνώμην λέγειν τὸ μὴ εὐρύπρωκτος εἶναι ;
(ΑΔΙΚΟΣ ΛΟΓΟΣ) Ἤν δ᾿ εὐρύπρωκτος ᾖ, τί πείσεται κακόν ;
(ΔΙΚΑΙΟΣ ΛΟΓΟΣ) Τί μὲν οὖν ἂν ἔτι μεῖζον πάθοι τούτου ποτέ ;
(ΑΔΙΚΟΣ ΛΟΓΟΣ) Τί δῆτ᾿ ἐρεῖς, ἢν τοῦτο νικηθῇς ἐμοῦ ;
(ΔΙΚΑΙΟΣ ΛΟΓΟΣ) Σιγήσομαι. Τί δ᾿ ἄλλο ;
(ΑΔΙΚΟΣ ΛΟΓΟΣ) Φέρε δή μοι φράσον,
συνηγοροῦσιν ἐκ τίνων ;
(ΔΙΚΑΙΟΣ ΛΟΓΟΣ) Ἐξ εὐρυπρώκτων.
(ΑΔΙΚΟΣ ΛΟΓΟΣ) Πείθομαι.
Τί δαί ; Τραγῳδοῦσ᾿ ἐκ τίνων ;
(ΔΙΚΑΙΟΣ ΛΟΓΟΣ) Ἐξ εὐρυπρώκτων.
(ΑΔΙΚΟΣ ΛΟΓΟΣ) Εὖ λέγεις.
Δημηγοροῦσι δ᾿ ἐκ τίνων ;
(ΔΙΚΑΙΟΣ ΛΟΓΟΣ) Ἐξ εὐρυπρώκτων.
(ΑΔΙΚΟΣ ΛΟΓΟΣ) Ἄρα δῆτ᾿
ἔγνωκας ὡς οὐδὲν λέγεις ;
Καὶ τῶν θεατῶν ὁπότεροι πλείους σκόπει.
(ΔΙΚΑΙΟΣ ΛΟΓΟΣ) Καὶ δὴ σκοπῶ.
(ΑΔΙΚΟΣ ΛΟΓΟΣ) Τί δῆθ᾿ ὁρᾷς ;
(ΔΙΚΑΙΟΣ ΛΟΓΟΣ) Πολὺ πλείονας, νὴ τοὺς θεούς,
τοὺς εὐρυπρώκτους.

Traduction française :

[1050]
(LE JUSTE) Je pense qu'il n'y a pas d'homme supérieur à Hèraclès.
(L'INJUSTE) Eh bien ! Où as-tu jamais vu des bains froids portant le nom de Hèraclès ? Et cependant qui a été plus courageux ?
(LE JUSTE) Oui, voilà, voilà bien les raisons que les jeunes gens ont, chaque jour, à la bouche pour remplir les bains et vider les palestres !
(L'INJUSTE) Tu blâmes ensuite l'habitude de l'Agora ; moi, je l'approuve. Si c'était un mal, jamais Homère n'aurait fait un harangueur de Nestor et des autres sages. De là je passe à l'usage de la langue : il dit que les jeunes gens ne doivent pas l'exercer, moi je prétends le contraire ; il dit qu'il faut user de modestie: voilà deux principes détestables. Où as-tu jamais vu que la modestie fût un bien réel ? Parle, convaincs-moi.
(LE JUSTE) A nombre de gens. C'est ainsi que Pélée reçut une épée.
(L'INJUSTE) Une épée ? il y fit un joli profit, le malheureux! Hyperbolos, au moyen de ses lampes, n'a-t-il pas gagné des milliers de talents avec sa méchanceté et non, par Zeus ! avec son épée?
(LE JUSTE) Et cependant Pélée, en raison de sa modestie, a épousé Thétis.
(L'INJUSTE) Qui ne tarda pas à le quitter et à disparaître ; car il n'était pas un libidineux, un homme à passer toute une nuit agréable entre deux couvertures: une femme, au contraire, aime à être cajolée. Tu n'es, toi, qu'une vieille ganache. Vois donc, jeune homme, toutes les privations imposées à la modestie, tous les plaisirs dont tu dois être privé, garçons, femmes, cottabes, festins, boissons, éclats de rire. Vraiment, est-ce pour toi la peine de vivre, privé de tout cela ? Mais en voilà assez. Je passe maintenant aux exigences de la nature. Tu as fait une faute, aimé, commis un adultère, et tu t'es fait prendre. Tu es perdu ; car tu ne sais point parler. En suivant mes leçons, jouis de la vie, danse, ris, ne rougis de rien. On t'a surpris en adultère : affirme au mari que tu n'es pas coupable ; rejette la faute sur Zeus ; dis qu'il "céda lui-même à l'amour et aux femmes. Comment toi, mortel, pourrais-tu faire plus qu'un dieu?"
(LE JUSTE) Mais si, pour t'avoir cru, il a une rave enfoncée dans le derrière, s'il subit une épilation à la cendre chaude, pourra-t-il alléguer comme quoi il n'a pas le derrière élargi ?
(L'INJUSTE) Eh! s'il a le derrière élargi, quel mal cela lui fera-t-il ?
(LE JUSTE) Mais que peut-il donc lui arriver de plus fâcheux ?
(L'INJUSTE) Que diras-tu, si j'ai raison contre toi ?
(LE JUSTE) Je me tairai. Comment faire autrement ?
(L'INJUSTE) Voyons, dis-moi, quelle espèce de gens sont les orateurs ?
(LE JUSTE) De ceux qui ont le derrière élargi.
(L'INJUSTE) Je le crois. Et les auteurs tragiques ?
(LE JUSTE) De ceux qui ont le derrière élargi.
(L'INJUSTE) Bien dit. Et les démagogues ?
(LE JUSTE) De ceux qui ont le derrière élargi.
(L'INJUSTE) Cela étant, ne reconnais-tu pas que tu ne dis que des sottises ? Et les spectateurs ? Vois de quel côté est la majorité.
(LE JUSTE) Je regarde.
(L'INJUSTE) Que vois-tu ?
(LE JUSTE) La majorité, de par les dieux ! se compose de larges derrières.





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Dernière mise à jour : 4/04/2005