Texte grec :
[1400] καὶ τῶν καθεστώτων νόμων ὑπερφρονεῖν δύνασθαι.
Ἐγὼ γὰρ ὅτε μὲν ἱππικῇ τὸν νοῦν μόνῃ προσεῖχον,
οὐδ᾿ ἂν τρί᾿ εἰπεῖν ῥήμαθ᾿ οἷός τ᾿ ἦν πρὶν ἐξαμαρτεῖν·
νυνὶ δ᾿, ἐπειδή μ᾿ οὑτοσὶ τούτων ἔπαυσεν αὐτός,
γνώμαις δὲ λεπταῖς καὶ λόγοις ξύνειμι καὶ μερίμναις,
οἶμαι διδάξειν ὡς δίκαιον τὸν πατέρα κολάζειν.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ἵππευε τοίνυν νὴ Δί᾿, ὡς ἔμοιγε κρεῖττόν ἐστιν
ἵππων τρέφειν τέθριππον ἢ τυπτόμενον ἐπιτριβῆναι.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ἐκεῖσε δ᾿ ὅθεν ἀπέσχισάς με τοῦ λόγου μέτειμι,
καὶ πρῶτ᾿ ἐρήσομαί σε τουτί· παῖδά μ᾿ ὄντ᾿ ἔτυπτες ;
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ἒγωγέ σ᾿, εὐνοῶν τε καὶ κηδόμενος.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Εἰπὲ δή μοι,
οὐ κἀμὲ σοὶ δίκαιόν ἐστιν εὐνοεῖν ὁμοίως
τύπτειν τ᾿, ἐπειδήπερ γε τοῦτ᾿ ἔστ᾿ εὐνοεῖν, τὸ τύπτειν ;
Πῶς γὰρ τὸ μὲν σὸν σῶμα χρὴ πληγῶν ἀθῷον εἶναι,
τοὐμὸν δὲ μή ; Καὶ μὴν ἔφυν ἐλεύθερός γε κἀγώ.
« Κλάουσι παῖδες, πατέρα δ᾿ οὐ κλάειν δοκεῖς ; »
Φήσεις νομίζεσθαι σὺ παιδὸς τοῦτο τοὔργον εἶναι·
ἐγὼ δέ γ᾿ ἀντείποιμ᾿ ἂν ὡς δὶς παῖδες οἱ γέροντες.
Εἰκός τε μᾶλλον τοὺς γέροντας ἢ νέους τι κλάειν,
ὅσῳπερ ἐξαμαρτάνειν ἧττον δίκαιον αὐτούς.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ἀλλ᾿ οὐδαμοῦ νομίζεται τὸν πατέρα τοῦτο πάσχειν.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Οὔκουν ἀνὴρ ὁ τὸν νόμον θεὶς τοῦτον ἦν τὸ πρῶτον,
ὥσπερ σὺ κἀγώ, καὶ λέγων ἔπειθε τοὺς παλαιούς ;
Ἧττόν τι δῆτ᾿ ἔξεστι κἀμοὶ καινὸν αὖ τὸ λοιπὸν
θεῖναι νόμον τοῖς υἱέσιν, τοὺς πατέρας ἀντιτύπτειν ;
Ὅσας δὲ πληγὰς εἴχομεν πρὶν τὸν νόμον τεθῆναι,
ἀφίεμεν, καὶ δίδομεν αὐτοῖς προῖκα συγκεκόφθαι.
Σκέψαι δὲ τοὺς ἀλεκτρυόνας καὶ τἄλλα τὰ βοτὰ ταυτί,
ὡς τοὺς πατέρας ἀμύνεται· καίτοι τί διαφέρουσιν
ἡμῶν ἐκεῖνοι, πλήν γ᾿ ὅτι ψηφίσματ᾿ οὐ γράφουσιν ;
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Τί δῆτ᾿, ἐπειδὴ τοὺς ἀλεκτρυόνας ἅπαντα μιμεῖ,
οὐκ ἐσθίεις καὶ τὴν κόπρον κἀπὶ ξύλου καθεύδεις ;
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Οὐ ταὐτόν, ὦ τᾶν, ἐστίν, οὐδ᾿ ἂν Σωκράτει δοκοίη.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Πρὸς ταῦτα μὴ τύπτ᾿· εἰ δὲ μή, σαυτόν ποτ᾿ αἰτιάσει.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Καὶ πῶς ;
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ἐπεὶ σὲ μὲν δίκαιός εἰμ᾿ ἐγὼ κολάζειν,
σὺ δ᾿, ἢν γένηταί σοι, τὸν υἱόν.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ἤν δὲ μὴ γένηται,
μάτην ἐμοὶ κεκλαύσεται, σὺ δ᾿ ἐγχανὼν τεθνήξεις.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ἐμοὶ μέν, ὦνδρες ἥλικες, δοκεῖ λέγειν δίκαια,
κἄμοιγε συγχωρεῖν δοκεῖ τούτοισι τἀπιεικῆ·
κλάειν γὰρ ἡμᾶς εἰκός ἐστ᾿, ἢν μὴ δίκαια δρῶμεν.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Σκέψαι δὲ χἀτέραν ἔτι γνώμην.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ἀπὸ γὰρ ὀλοῦμαι.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Καὶ μὴν ἴσως γ᾿ οὐκ ἀχθέσει παθὼν ἃ νῦν πέπονθας.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Πῶς δή ; Δίδαξον γὰρ τί μ᾿ ἐκ τούτων ἐπωφελήσεις.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Τὴν μητέρ᾿ ὥσπερ καὶ σὲ τυπτήσω.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Τί φῄς, τί φῂς σύ ;
Τοῦθ᾿ ἕτερον αὖ μεῖζον κακόν.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Τί δ᾿ ἢν ἔχων τὸν ἥττω
λόγον σε νικήσω λέγων
τὴν μητέρ᾿ ὡς τύπτειν χρεών ;
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Τί δ᾿ ἄλλο γ᾿ ἤ, ταῦτ᾿ ἢν ποιῇς,
οὐδέν σε κωλύσει σεαυτὸν ἐμβαλεῖν εἰς τὸ βάραθρον
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Traduction française :
[1400] et de pouvoir mépriser les lois établies ! Et de fait, moi, quand
j'avais l'esprit uniquement occupé d'équitation, je n'étais pas capable de dire
trois mots sans faire une faute. Mais maintenant que cet homme a mis fin à mes
goûts, et que je suis formé aux pensées subtiles, à l'art de la parole et aux
méditations, je crois pouvoir prouver que j'ai le droit de châtier mon père.
(STREPSIADE) Retourne donc à tes chevaux, de par Zeus ! Mieux vaut pour moi
nourrir l'attelage d'un quadrige que d'être battu et broyé.
(PHILIPPIDE) Je reviens au point où tu m'as interrompu, et d'abord je te
demanderai ceci : quand j'étais petit, me battais-tu ?
(STREPSIADE) Sans doute; c'était à bonne intention et pour ton bien.
(PHILIPPIDE) Dis-moi, n'est-il pas juste que j'aie pour toi la même bonne
intention et que je te frappe, puisque avoir une bonne intention et frapper
c'est la même chose ? Conviendrait-il, en effet, que ton corps fût à l'abri des
coups, et le mien point ? Cependant je suis libre aussi, moi. Les enfants
pleurent, et les pères ne pleureraient pas, s'il fallait t'en croire ? Diras-tu
que la loi exige que ce châtiment soit l'affaire de l'enfance ? Moi je répondrai
que les vieillards sont deux fois enfants. II est donc juste que les vieux
pleurent plus que les jeunes, d'autant plus que leurs fautes sont moins excusables.
(STREPSIADE) Mais nulle part la loi n'exige qu'un père subisse ce traitement.
(PHILIPPIDE) N'était-il donc pas homme, comme toi et moi, celui qui a, le
premier, établi cette loi, dont la parole a .convaincu les anciens ? Pourquoi
donc me serait-il moins permis, à moi, d'établir une loi nouvelle qui permît aux
fils de battre leurs pères à leur tour ? Tous les coups que nous avons reçus
avant l'établissement de cette loi, nous vous en faisons grâce et nous vous
accordons d'avoir été impunément battus. Mais vois les coqs et les autres
animaux, comme ils se défendent contre leurs pères. Cependant en quoi
diffèrent-ils de nous, sinon qu'ils ne rédigent pas de décrets ?
(STREPSIADE) Eh bien, puisque tu imites les coqs en tout, pourquoi ne manges-tu
pas du fumier et ne dors-tu pas sur un perchoir ?
(PHILIPPIDE) Ce n'est pas la même chose, cher père ; et Socrate ne l'admettrait pas.
(STREPSIADE) Alors ne frappe pas. Sinon, quelque jour tu t'accuseras toi-même.
(PHILIPPIDE) Comment cela ?
(STREPSIADE) Puisqu'il est juste que je te châtie, tu en feras autant à ton fils,
si tu en as un.
(PHILIPPIDE) Et si je n'en ai pas, c'est en vain que j'aurai pleuré, et tu me
riras au nez en mourant.
(STREPSIADE) Vraiment, hommes de mon âge, il me fait l'effet d'avoir raison : et
moi-même je crois devoir leur accorder ce qui est juste. Il est équitable que
nous pleurions, si nous agissons mal.
(PHILIPPIDE) Examine encore cette autre raison.
(STREPSIADE) Je suis un homme mort.
(PHILIPPIDE) Peut-être ne seras-tu pas fâché d'avoir passé par où tu es passé.
(STREPSIADE) Comment cela ? Dis-moi, quel avantage en retireras-tu ?
(PHILIPPIDE) Je battrai ma mère de la même manière que toi.
(STREPSIADE) Que dis-tu là ? Voilà qui est bien pire encore !
(PHILIPPIDE) Qu'est-ce à dire, si, à l'aide du Raisonnement faible, je te prouve
que j'ai raison de battre ma mère ?
(STREPSIADE) Rien, sinon que, après avoir fait cela, tu n'auras plus qu'à te
jeter dans le Barathron,
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