Texte grec :
[350] (ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Τί γὰρ ἢν ἅρπαγα τῶν δημοσίων κατίδωσι Σίμωνα, τί
δρῶσιν ;
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀποφαίνουσαι τὴν φύσιν αὐτοῦ λύκοι ἐξαίφνης ἐγένοντο.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ταῦτ᾿ ἄρα, ταῦτα Κλεώνυμον αὗται τὸν ῥίψασπιν χθὲς
ἰδοῦσαι,
ὅτι δειλότατον τοῦτον ἑώρων, ἔλαφοι διὰ τοῦτ᾿ ἐγένοντο.
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Καὶ νῦν γ᾿ ὅτι Κλεισθένη εἶδον, ὁρᾷς, διὰ τοῦτ᾿ ἐγένοντο
γυναῖκες.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Χαίρετε τοίνυν, ὦ δέσποιναι· καὶ νῦν, εἴπερ τινὶ κἄλλῳ,
οὐρανομήκη ῥήξατε κἀμοὶ φωνήν, ὦ παμβασίλειαι.
(ΧΟΡΟΣ) Χαῖρ᾿, ὦ πρεσβῦτα παλαιογενές, θηρατὰ λόγων φιλομούσων.
Σύ τε, λεπτοτάτων λήρων ἱερεῦ, φράζε πρὸς ἡμᾶς ὅτι χρῄζεις·
οὐ γὰρ ἂν ἄλλῳ γ᾿ ὑπακούσαιμεν τῶν νῦν μετεωροσοφιστῶν
πλὴν ἢ Προδίκῳ, τῷ μὲν σοφίας καὶ γνώμης οὕνεκα, σοὶ δὲ
ὅτι βρενθύει τ᾿ ἐν ταῖσιν ὁδοῖς καὶ τὠφθαλμὼ παραβάλλεις
κἀνυπόδητος κακὰ πόλλ᾿ ἀνέχει κἀφ᾿ ἡμῖν σεμνοπροσωπεῖς.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ὦ Γῆ, τοῦ φθέγματος, ὡς ἱερὸν καὶ σεμνὸν καὶ τερατῶδες.
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Αὗται γάρ τοι μόναι εἰσὶ θεαί, τἄλλα δὲ πάντ᾿ ἐστὶ φλύαρος.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ὁ Ζεὺς δ᾿ ὑμῖν, φέρε, πρὸς τῆς Γῆς, Οὑλύμπιος οὐ θεός ἐστιν ;
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ποῖος Ζεύς ; Οὐ μὴ ληρήσεις. Οὐδ᾿ ἐστὶ Ζεύς.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Τί λέγεις σύ ;
Ἀλλὰ τίς ὕει ; Τουτὶ γὰρ ἔμοιγ᾿ ἀπόφηναι πρῶτον ἁπάντων.
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Αὗται δήπου· μεγάλοις δέ σ᾿ ἐγὼ σημείοις αὐτὸ διδάξω.
Φέρε, ποῦ γὰρ πώποτ᾿ ἄνευ νεφελῶν ὕοντ᾿ ἤδη τεθέασαι ;
Καίτοι χρῆν αἰθρίας ὕειν αὐτόν, ταύτας δ᾿ ἀποδημεῖν.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Νὴ τὸν Ἀπόλλω, τοῦτό γε τοι τῷ νυνὶ λόγῳ εὖ προσέφυσας.
Καίτοι πρότερον τὸν Δί᾿ ἀληθῶς ᾤμην διὰ κοσκίνου οὐρεῖν.
Ἀλλ᾿ ὅστις ὁ βροντῶν ἐστὶ φράσον, τοῦθ᾿ ὅ με ποιεῖ τετρεμαίνειν.
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Αὗται βροντῶσι κυλινδόμεναι.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Τῷ τρόπῳ, ὦ πάντα σὺ τολμῶν ;
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ὅταν ἐμπλησθῶσ᾿ ὕδατος πολλοῦ κἀναγκασθῶσι φέρεσθαι
κατακριμνάμεναι πλήρεις ὄμβρου δι᾿ ἀνάγκην, εἶτα βαρεῖαι
εἰς ἀλλήλας ἐμπίπτουσαι ῥήγνυνται καὶ παταγοῦσιν.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ὁ δ᾿ ἀναγκάζων ἐστὶ τίς αὐτάς οὐχ ὁ Ζεύς ; Ὥστε φέρεσθαι ;
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἥκιστ᾿, ἀλλ᾿ αἰθέριος δῖνος.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Δῖνος ; Τουτί μ᾿ ἐλελήθει,
ὁ Ζεὺς οὐκ ὤν, ἀλλ᾿ ἀντ᾿ αὐτοῦ Δῖνος νυνὶ βασιλεύων.
Ἀτὰρ οὐδέν πω περὶ τοῦ πατάγου καὶ τῆς βροντῆς μ᾿ ἐδίδαξας.
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Οὐκ ἤκουσάς μου τὰς νεφέλας ὕδατος μεστὰς ὅτι φημὶ
ἐμπιπτούσας εἰς ἀλλήλας παταγεῖν διὰ τὴν πυκνότητα ;
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Φέρε, τουτὶ τῷ χρὴ πιστεύειν ;
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἀπὸ σαυτοῦ ᾿γώ σε διδάξω.
Ἤδη ζωμοῦ Παναθηναίοις ἐμπλησθεὶς εἶτ᾿ ἐταράχθης
τὴν γαστέρα καὶ κλόνος ἐξαίφνης αὐτὴν διεκορκορύγησεν ;
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Νὴ τὸν Ἀπόλλω, καὶ δεινὰ ποεῖ γ᾿ εὐθύς μοι καὶ τετάρακται,
χὤσπερ βροντὴ τὸ ζωμίδιον παταγεῖ καὶ δεινὰ κέκραγεν,
ἀτρέμας πρῶτον, παππὰξ παππάξ, κἄπειτ᾿ ἐπάγει παπαπαππάξ·
χὤταν χέζω, κομιδῇ βροντᾷ, παπαπαππάξ, ὥσπερ ἐκεῖναι.
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Σκέψαι τοίνυν ἀπὸ γαστριδίου τυννουτουὶ οἷα πέπορδας·
τὸν δ᾿ ἀέρα τόνδ᾿ ὄντ᾿ ἀπέραντον πῶς οὐκ εἰκὸς μέγα βροντᾶν ;
Ταῦτ᾿ ἄρα καὶ τὠνόματ᾿ ἀλλήλοιν, βροντὴ καὶ πορδή, ὁμοίω.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ἀλλ᾿ ὁ κεραυνὸς πόθεν αὖ φέρεται λάμπων πυρί, τοῦτο
δίδαξον,
καὶ καταφρύγει βάλλων ἡμᾶς, τοὺς δὲ ζῶντας περιφλεύει.
Τοῦτον γὰρ δὴ φανερῶς ὁ Ζεὺς ἵησ᾿ ἐπὶ τοὺς ἐπιόρκους.
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Καὶ πῶς, ὦ μῶρε σὺ καὶ Κρονίων ὄζων καὶ βεκκεσέληνε,
εἴπερ βάλλει τοὺς ἐπιόρκους, δῆτ᾿ οὐχὶ Σίμων᾿ ἐνέπρησεν
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Traduction française :
[350] (STREPSIADE) Qu'est-ce à dire? Si elles voient Simon, le voleur des deniers
cyniques, que font-elles ?
(SOCRATE) Pour le représenter au naturel, elles deviennent tout à coup des loups.
(STREPSIADE) C'est donc pour cela certainement que, hier, voyant Cléonyme, qui a
jeté son bouclier, à la vue de ce lâche, elles sont devenues cerfs.
(SOCRATE) Et maintenant, quand elles ont aperçu Clisthène, tu vois, c'est pour
cela qu'elles sont devenues femmes.
{Choeur 1}
(STREPSIADE) Salut, ô souveraines! Aujourd'hui, si vous l'avez fait pour quelque
autre, faites résonner pour moi votre voix céleste, reines toutes-puissantes.
(LE CHOEUR) Salut, vieillard. des anciens jours, pourchasseur des études chères
aux Muses ; et toi, prêtre des plus subtiles niaiseries, dis-nous ce que tu
désires. Car nous ne prêtons l'oreille à aucun des sophistes égarés dans les
nuages, si ce n'est à Prodicos, à cause de sa sagesse et de son bon sens, et à
toi, à cause de ta démarche fière dans les rues, ton regard dédaigneux, tes
pieds nus, ta patience à supporter nombre de maux, et l'air de gravité que tu
tiens de nous.
(STREPSIADE) O Terre, quelle voix ! Qu'elle est sainte, auguste, prodigieuse !
(SOCRATE) C'est qu'elles seules sont déesses ; tout le reste n'est que bagatelle.
(STREPSIADE) Mais, dis-moi, par la Terre ! notre Zeus Olympien n'est-il pas dieu ?
(SOCRATE) Quel Zeus ? Trêve de plaisanteries ! II n'y a pas de Zeus.
(STREPSIADE) Que dis-tu ? Et qui est-ce qui pleut ? Dis-moi cela avant tout.
(SOCRATE) Ce sont elles ; et je t'en donnerai de bonnes preuves. Voyons, où as-tu
jamais vu pleuvoir sans Nuées ? Si c'était lui, il faudrait qu'il plût par un
jour serein, elles absentes.
(STREPSIADE) Par Apollon ! Ta parole s'applique bien à notre conversation
actuelle. Autrefois je croyais bonnement que Zeus pissait dans un crible. Mais
qui est-ce qui tonne ? Dis-le-moi. Cela me fait trembler.
(SOCRATE) Elles tonnent en roulant.
(STREPSIADE) Comment cela, ô toi qui braves tout ?
(SOCRATE) Lorsqu'elles sont pleines d'eau, et contraintes à se mouvoir,
précipitées d'en haut violemment, avec la pluie qui les gonfle, puis alourdies,
et lancées les unes contre les autres, elles se brisent et éclatent avec fracas.
(STREPSIADE) Mais qui donc les contraint et les emporte ? N'est-ce pas Zeus ?
(SOCRATE) Pas du tout, mais le Tourbillon Ethéréen.
(STREPSIADE) Le Tourbillon ? J'ignorais et que Zeus n'existât pas et que le
Tourbillon régnât aujourd'hui à sa place. Mais tu ne m'as encore rien appris sur
le bruit du tonnerre.
(SOCRATE) Ne m'as-tu pas entendu te dire que les Nuées étaient pleines d'eau et,
tombant les unes sur les autres, font ce fracas à cause de leur densité ?
(STREPSIADE) Voyons, comment peut-on croire cela ?
(SOCRATE) Je vais te l'enseigner par ton propre exemple. Quand tu t'es rempli de
viande aux Panathènées et que tu as en suite le ventre troublé, le désordre ne
le fait-il pas résonner tout à coup ?
(STREPSIADE) Oui, par Apollon ! je souffre aussitôt, le trouble se met en moi ;
comme un tonnerre le manger éclate et fait un bruit déplorable, d'abord
sourdement, pappax, pappax, puis plus fort, papapappax, et quand je fais mon
cas, c'est un vrai tonnerre, papapappax, comme les Nuées.
(SOCRATE) Considère donc que, avec ton petit ventre, tu as fait un pet résonnant :
n'est-il pas naturel alors que l'air qui est immense produise un bruit détonant ?
(STREPSIADE) En effet, les mots "bruit détonant" et "pet résonnant" ont entre eux
quelque ressemblance. Mais la foudre, d'où lui vient son étincelle de feu,
dis-le-moi, qui tantôt nous frappe et nous consume, tantôt laisse vivants ceux
qu'elle a effleurés ? Il est évident que c'est Zeus qui la lance sur les parjures.
(SOCRATE) Mais comment, sot que tu es, toi qui sens l'âge de Cronos, plus vieux
que le pain et la lune, s'il frappait les parjures, comment n'aurait-il pas foudroyé Simon,
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