Texte grec :
[1150] (ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Μεμάθηκεν.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Εὖ γ᾿, ὦ παμβασίλει᾿ Ἀπαιόλη.
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ὥστ᾿ ἀποφύγοις ἂν ἥντιν᾿ ἂν βούλῃ δίκην.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Κεἰ μάρτυρες παρῆσαν ὅτ᾿ ἐδανειζόμην ;
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Πολλῷ γε μᾶλλον, κἂν παρῶσι χίλιοι.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Βοάσομαι τἄρα τὰν ὑπέρτονον
βοάν. Ἰώ, κλάετ᾿ ὦβολοστάται,
αὐτοί τε καὶ τἀρχαῖα καὶ τόκοι τόκων.
Οὐδὲν γὰρ ἄν με φλαῦρον ἐργάσαισθ᾿ ἔτι,
οἷος ἐμοὶ τρέφεται
τοῖσδ᾿ ἐνὶ δώμασι παῖς
ἀμφήκει γλώττῃ λάμπων,
πρόβολος ἐμός, σωτὴρ δόμοις, ἐχθροῖς βλάβη,
λυσανίας πατρῴων μεγάλων κακῶν·
͵ὃν κάλεσον τρέχων ἔνδοθεν ὡς ἐμέ.
Ὤ τέκνον, ὦ παῖ, ἔξελθ᾿ οἴκων,
ἄϊε σοῦ πατρός.
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ὅδ᾿ ἐκεῖνος ἀνήρ.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ὤ φίλος, ὦ φίλος.
(ΣΩΚΡΑΤΗΣ) Ἄπιθι λαβών.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ἰὼ ἰώ, τέκνον. Ἰώ, ἰοῦ ἰοῦ.
Ὡς ἥδομαί σου πρῶτα τὴν χροιὰν ἰδών.
Νῦν μέν γ᾿ ἰδεῖν εἶ πρῶτον ἐξαρνητικὸς
κἀντιλογικός, καὶ τοῦτο τοὐπιχώριον
ἀτεχνῶς ἐπανθεῖ, τὸ τί λέγεις σύ ; Καὶ δοκεῖν
ἀδικοῦντ᾿ ἀδικεῖσθαι, καὶ κακουργοῦντ᾿, οἶδ᾿ ὅτι.
Ἐπὶ τοῦ προσώπου τ᾿ ἐστὶν Ἀττικὸν βλέπος.
Νῦν οὖν ὅπως σώσεις μ᾿, ἐπεὶ κἀπώλεσας.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Φοβεῖ δὲ δὴ τί ;
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Τὴν ἕνην τε καὶ νέαν.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ἕνη γάρ ἐστι καὶ νέα τις ἡμέρα ;
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Εἰς ἥν γε θήσειν τὰ πρυτανεῖά φασί μοι.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ἀπολοῦσ᾿ ἄρ᾿ αὔθ᾿ οἱ θέντες. Οὐ γάρ ἐσθ᾿ ὅπως
μί᾿ ἡμέρα γένοιτ᾿ ἂν ἡμέραι δύο.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Οὐκ ἂν γένοιτο ;
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Πῶς γάρ, εἰ μή περ γ᾿ ἅμα
αὑτὴ γένοιτ᾿ ἂν γραῦς τε καὶ νέα γυνή.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Καὶ μὴν νενόμισταί γ᾿.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Οὐ γὰρ οἶμαι τὸν νόμον
ἴσασιν ὀρθῶς ὅτι νοεῖ.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Νοεῖ δὲ τί ;
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) ὁ Σόλων ὁ παλαιὸς ἦν φιλόδημος τὴν φύσιν.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Τουτὶ μὲν οὐδέν πω πρὸς ἕνην τε καὶ νέαν.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ἐκεῖνος οὖν τὴν κλῆσιν εἰς δύ᾿ ἡμέρας
ἔθηκεν, εἴς γε τὴν ἕνην τε καὶ νέαν,
ἵν᾿ αἱ θέσεις γίγνοιντο τῇ νουμηνίᾳ.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ἳνα δὴ τί τὴν ἕνην προσέθηκεν ;
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ἵν᾿, ὦ μέλε,
παρόντες οἱ φεύγοντες ἡμέρᾳ μιᾷ
πρότερον ἀπαλλάττοινθ᾿ ἑκόντες· εἰ δὲ μή,
ἕωθεν ὑπανιῷντο τῇ νουμηνίᾳ.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Πῶς οὐ δέχονται δῆτα τῇ νουμηνίᾳ
ἁρχαὶ τὰ πρυτανεῖ᾿, ἀλλ᾿ ἕνῃ τε καὶ νέᾳ ;
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ὅπερ οἱ προτένθαι γὰρ δοκοῦσί μοι παθεῖν·
ὅπως τάχιστα τὰ πρυτανεῖ᾿ ὑφελοίατο,
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Traduction française :
[1150] (SOCRATE) Il l'a appris.
(STREPSIADE) Bien, ô souveraine Fourberie !
(SOCRATE) De sorte que tu vas gagner tous les procès que tu voudras.
(STREPSIADE) Quand même il y aurait des témoins que j'ai emprunté ?
(SOCRATE) D'autant mieux, fussent-ils mille.
(STREPSIADE) Je crierai donc à haute voix : "Ohé ! soyez maudits, peseurs
d'oboles, vous, le principal, et les intérêts des intérêts ! Vous ne me nuirez
plus désormais. Pour moi s'élève dans cette maison un fils, dont la langue
brille, à deux tranchants, mon soutien, le sauveur de la famille, le fléau de
mes ennemis, le libérateur des grandes infortunes de son père." Cours l'appeler
de là dedans, qu'il vienne vers moi. Mon fils, mon enfant, sors de la maison ;
entends la voix de ton père.
(SOCRATE) Le voici.
(STREPSIADE) Ami, ami.
(SOCRATE) Prends ton fils, et va-t'en.
(STREPSIADE) O mon fils ! Oh ! oh ! Quelle joie je goûte tout d'abord à voir ce
teint! Maintenant, à te voir, tu es tout de suite un homme prêt à nier, à
contredire. C'est franchement chez toi une fleur du terroir que ces mots: «
Qu'as-tu à dire? » et cette apparence d'offensé quand on offense et qu'on fait
tort aux autres; je vois cela. Tu as sur ton visage le regard attique.
Maintenant vois à me sauver, puisque c'est toi qui m'as perdu.
(PHILIPPIDE) Qu'est-ce qui te fait peur ?
(STREPSIADE) La lune vieille et nouvelle.
(PHILIPPIDE) Qu'est-ce que la lune vieille et nouvelle ?
(STREPSIADE) Le jour où ils disent qu'ils déposeront leurs assignations au
tribunal des Prytanes.
(PHILIPPIDE) Adieu leurs assignations ! Il n'y a pas moyen qu'un jour soit deux
jours.
(STREPSIADE) Il n'y a pas moyen ?
(PHILIPPIDE) Non ; à moins que la même femme ne soit en même temps vieille et
jeune.
(STREPSIADE) Mais la loi le veut.
(PHILIPPIDE) Je crois qu'ils n'en comprennent pas bien le sens.
(STREPSIADE) Quel en est le sens ?
(PHILIPPIDE) Le vieux Solon était, de sa nature, ami du peuple.
(STREPSIADE) Cela ne fait rien à la lune vieille et nouvelle.
(PHILIPPIDE) Celui-ci fixa deux jours pour la citation, la lune vieille et la
lune nouvelle, afin que les consignations fussent déposées à la nouvelle lune.
(STREPSIADE) Pourquoi donc a-t-il ajouté la vieille ?
(PHILIPPIDE) Afin, pauvre homme, que les débiteurs assignés eussent d'abord un
jour pour arranger l'affaire de gré à gré ; sinon, pour qu'on redoublât les
poursuites le matin même de la nouvelle lune.
(STREPSIADE) Pourquoi alors les magistrats ne reçoivent-ils pas les consignations
le premier jour du mois, mais le jour de la vieille et nouvelle lune ?
(PHILIPPIDE) Ils me paraissent agir en cela comme les gourmets: afin de profiter
le plus tôt possible des sommes déposées,
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