Texte grec :
[0] (ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ)
Ἰοὺ ἰού·
ὦ Ζεῦ βασιλεῦ, τὸ χρῆμα τῶν νυκτῶν ὅσον·
ἀπέραντον. Οὐδέποθ᾿ ἡμέρα γενήσεται ;
Καὶ μὴν πάλαι γ᾿ ἀλεκτρυόνος ἤκουσ᾿ ἐγώ.
Οἱ δ᾿ οἰκέται ῥέγκουσιν. Ἀλλ᾿ οὐκ ἂν πρὸ τοῦ.
Ἁπόλοιο δῆτ᾿, ὦ πόλεμε, πολλῶν οὕνεκα,
ὅτ᾿ οὐδὲ κολάσ᾿ ἔξεστί μοι τοὺς οἰκέτας.
Ἀλλ᾿ οὐδ᾿ ὁ χρηστὸς οὑτοσὶ νεανίας
ἐγείρεται τῆς νυκτός, ἀλλὰ πέρδεται
ἐν πέντε σισύραις ἐγκεκορδυλημένος.
Ἀλλ᾿ εἰ δοκεῖ, ῥέγκωμεν ἐγκεκαλυμμένοι.
Ἀλλ᾿ οὐ δύναμαι δείλαιος εὕδειν δακνόμενος
ὑπὸ τῆς δαπάνης καὶ τῆς φάτνης καὶ τῶν χρεῶν
διὰ τουτονὶ τὸν υἱόν δὲ κόμην ἔχων
ἱππάζεταί τε καὶ ξυνωρικεύεται
ὀνειροπολεῖ θ᾿ ἵππους. Ἐγὼ δ᾿ ἀπόλλυμαι
ὁρῶν ἄγουσαν τὴν σελήνην εἰκάδας·
οἱ γὰρ τόκοι χωροῦσιν. Ἅπτε παῖ λύχνον
κἄκφερε τὸ γραμματεῖον, ἵν᾿ ἀναγνῶ λαβὼν
ὁπόσοις ὀφείλω καὶ λογίσωμαι τοὺς τόκους.
Φέρ᾿ ἴδω, τί ὀφείλω ; Δώδεκα μνᾶς Πασίᾳ.
Τοῦ δώδεκα μνᾶς Πασίᾳ ; Τί ἐχρησάμην ;
Ὅτ᾿ ἐπριάμην τὸν κοππατίαν. Οἴμοι τάλας,
εἴθ᾿ ἐξεκόπην πρότερον τὸν ὀφθαλμὸν λίθῳ.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ)
Φίλων, ἀδικεῖς. Ἔλαυνε τὸν σαυτοῦ δρόμον.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Τοῦτ᾿ ἐστὶ τουτὶ τὸ κακὸν ὅ μ᾿ ἀπολώλεκεν·
ὀνειροπολεῖ γὰρ καὶ καθεύδων ἱππικήν.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Πόσους δρόμους ἐλᾷ τὰ πολεμιστήρια ;
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ἐμὲ μὲν σὺ πολλοὺς τὸν πατέρ᾿ ἐλαύνεις δρόμους.
Ατὰρ τί χρέος ἔβα με μετὰ τὸν Πασίαν ;
Τρεῖς μναῖ διφρίσκου καὶ τροχοῖν Ἀμεινίᾳ.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ἄπαγε τὸν ἵππον ἐξαλίσας οἴκαδε.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Ἀλλ᾿ ὦ μέλ᾿ ἐξήλικας ἐμέ γ᾿ ἐκ τῶν ἐμῶν,
ὅτε καὶ δίκας ὤφληκα χἄτεροι τόκου
ἐνεχυράσεσθαί φασιν.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ἐτεόν, ὦ πάτερ,
τί δυσκολαίνεις καὶ στρέφει τὴν νύχθ᾿ ὅλην ;
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Δάκνει μέ τις δήμαρχος ἐκ τῶν στρωμάτων.
(ΦΕΙΔΙΠΠΙΔΗΣ) Ἔασον ὦ δαιμόνιε καταδαρθεῖν τί με.
(ΣΤΡΕΨΙΑΔΗΣ) Σὺ δ᾿ οὖν κάθευδε. Τὰ δὲ χρέα ταῦτ᾿ ἴσθ᾿ ὅτι
εἰς τὴν κεφαλὴν ἅπαντα τὴν σὴν τρέψεται.
Φεῦ.
Εἴθ᾿ ὤφελ᾿ ἡ προμνήστρι᾿ ἀπολέσθαι κακῶς
ἥτις με γῆμ᾿ ἐπῆρε τὴν σὴν μητέρα·
ἐμοὶ γὰρ ἦν ἄγροικος ἥδιστος βίος,
εὐρωτιῶν, ἀκόρητος, εἰκῇ κείμενος,
βρύων μελίτταις καὶ προβάτοις καὶ στεμφύλοις.
Ἔπειτ᾿ ἔγημα Μεγακλέους τοῦ Μεγακλέους
ἀδελφιδῆν ἄγροικος ὢν ἐξ ἄστεως,
σεμνήν, τρυφῶσαν, ἐγκεκοισυρωμένην.
Ταύτην ὅτ᾿ ἐγάμουν, συγκατεκλινόμην ἐγὼ
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Traduction française :
[0] ARISTOPHANE - LES NUÉES.
{Prologue 1}.
(STREPSIADE) : Iou ! Iou ! O souverain Zeus, quelle chose à n'en pas finir que
les nuits ! Le jour ne viendra donc pas ? Et il y a déjà longtemps que j'ai
entendu le coq ; et mes esclaves dorment encore. Cela ne serait pas arrivé
autrefois. Maudite sois-tu, ô guerre, pour toutes sortes de raisons, mais
surtout parce qu'il ne m'est pas permis de châtier mes esclaves ! Et ce bon
jeune homme, qui ne se réveille pas de la nuit ! Non, il pète, empaqueté dans
ses cinq couvertures. Eh bien, si bon nous semble, ronflons dans notre
enveloppe. Mais je ne puis dormir, malheureux, rongé par la dépense, l'écurie et
les dettes de ce fils qui est là. Ce bien peigné monte à cheval, conduit un char
et ne rêve que chevaux. Et moi, je ne vis pas, quand je vois la lune ramener les
vingt jours ; car les échéances approchent. Enfant, allume la lampe, et apporte
mon registre, pour que, l'ayant en main, je lise à combien de gens je dois, et
que je suppute les intérêts. Voyons, que dois-je ? Douze mines à Pasias.
Pourquoi douze mines à Pasias ? Pourquoi ai-je fait cet emprunt ? Parce que j'ai
acheté Coppatias. Malheureux que je suis, pourquoi n'ai-je pas eu plutôt l'oeil
fendu par une pierre !
(PHILIPPIDE, rêvant) Philon, tu triches : fournis ta course toi-même.
(STREPSIADE) Voilà, voilà le mal qui me tue ; même en dormant, il rêve chevaux.
(PHILIPPIDE, rêvant) Combien de courses doivent fournir ces chars de guerre ?
(STREPSIADE) C'est à moi, ton père, que tu en fais fournir de nombreuses courses !
Voyons quelle dette me vient après Pasias. Trois mines à Amynias pour un char
et des roues.
(PHILIPPIDE, rêvant) Emmène le cheval à la maison, après l'avoir roulé.
(STREPSIADE) Mais, malheureux, tu as déjà fait rouler mes fonds ! Les uns ont des
jugements contre moi, et les autres disent qu'ils vont prendre des sûretés pour
leurs intérêts.
(PHILIPPIDE, éveillé) Eh ! mon père, qu'est-ce qui te tourmente et te fait te
retourner toute la nuit ?
(STREPSIADE) Je suis mordu par un dèmarque sous mes couvertures.
(PHILIPPIDE) Laisse-moi, mon bon père, dormir un peu.
(STREPSIADE) Dors donc ; mais sache que toutes ces dettes retomberont sur ta
tête. Hélas ! Périsse misérablement l'agence matrimoniale qui me fit épouser ta
mère ! Moi, je menais aux champs une vie des plus douces, inculte, négligé, et
couché au hasard, riche en abeilles, en brebis, en marc d'olives. Alors je me
suis marié, moi paysan, à une personne de la ville, à la nièce de Mégaclès, fils
de Mégaclès, femme altière, luxueuse, fastueuse comme Coesyra. Lorsque je
l'épousai, je me mis au lit,
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