HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aratus, les Phénomènes

πηδαλίου



Texte grec :

[100] εὔκηλος φορέοιτο. Λόγος γε μὲν ἐντρέχει ἄλλος
ἀνθρώποις, ὡς δῆθεν ἐπιχθονίη πάρος ἦεν,
ἤρχετο δ´ ἀνθρώπων κατεναντίη, οὐδέ ποτ´ ἀνδρῶν
οὐδέ ποτ´ ἀρχαίων ἠνήνατο φῦλα γυναικῶν,
ἀλλ´ ἀναμὶξ ἐκάθητο καὶ ἀθανάτη περ ἐοῦσα.
(105) Καί ἑ Δίκην καλέεσκον· ἀγειρομένη δὲ γέροντας
ἠέ που εἰν ἀγορῇ ἢ εὐρυχόρῳ ἐν ἀγυιῇ,
δημοτέρας ἤειδεν ἐπισπέρχουσα θέμιστας.
Οὔπω λευγαλέου τότε νείκεος ἠπίσταντο,
οὐδὲ διακρίσιος περιμεμφέος, οὐδὲ κυδοιμοῦ·
αὕτως δ´ ἔζωον· χαλεπὴ δ´ ἀπέκειτο θάλασσα,
καὶ βίον οὔπω νῆες ἀπόπροθεν ἠγίνεσκον,
ἀλλὰ βόες καὶ ἄροτρα καὶ αὐτὴ πότνια λαῶν
μυρία πάντα παρεῖχε Δίκη, δώτειρα δικαίων.
(114) Τόφρ´ ἦν ὄφρ´ ἔτι γαῖα γένος χρύσειον ἔφερβεν.
Ἀργυρέῳ δ´ ὀλίγη τε καὶ οὐκέτι πάμπαν ἑτοίμη
ὡμίλει, ποθέουσα παλαιῶν ἤθεα λαῶν.
Ἀλλ´ ἔμπης ἔτι κεῖνο κατ´ ἀργύρεον γένος ἦεν·
ἤρχετο δ´ ἐξ ὀρέων ὑποδείελος ἠχηέντων
μουνάξ, οὐδέ τεῳ ἐπεμίσγετο μειλιχίοισιν·
ἀλλ´ ὁπότ´ ἀνθρώπων μεγάλας πλήσαιτο κολώνας,
ἠπείλει δὴ ἔπειτα καθαπτομένη κακότητος,
οὐδ´ ἔτ´ ἔφη εἰσωπὸς ἐλεύσεσθαι καλέουσιν.
«Οἵην χρύσειοι πατέρες γενεὴν ἐλίποντο
χειροτέρην· ὑμεῖς δὲ κακώτερα τέκνα τεκεῖσθε.
Καὶ δή που πόλεμοι, καὶ δὴ καὶ ἀνάρσιον αἷμα
ἔσσεται ἀνθρώποισι, κακῷ δ´ ἐπικείσεται ἄλγος».
Ὣς εἰποῦς´ ὀρέων ἐπεμαίετο, τοὺς δ´ ἄρα λαοὺς
εἰς αὐτὴν ἔτι πάντας ἐλίμπανε παπταίνοντας.
Ἀλλ´ ὅτε δὴ κἀκεῖνοι ἐτέθνασαν, οἳ δ´ ἐγένοντο,
χαλκείη γενεὴ προτέρων ὀλοώτεροι ἄνδρες,
οἳ πρῶτοι κακοεργὸν ἐχαλκεύσαντο μάχαιραν
εἰνοδίην, πρῶτοι δὲ βοῶν ἐπάσαντ´ ἀροτήρων.
Καὶ τότε μισήσασα Δίκη κείνων γένος ἀνδρῶν
ἔπταθ´ ὑπουρανίη, ταύτην δ´ ἄρα νάσσατο χώρην,
ἧχί περ ἐννυχίη ἔτι φαίνεται ἀνθρώποισι
Παρθένος ἐγγὺς ἐοῦσα πολυσκέπτοιο Βοώτεω.
Τῆς ὑπὲρ ἀμφοτέρων ὤμων εἱλίσσεται ἀστὴρ
δεξιτερῇ πτέρυγι· Προτρυγητὴρ δ´ αὖτε καλεῖται·
τόσσος μὲν μεγέθει, τοίῃ δ´ ἐγκείμενος αἴγλῃ,
οἷος καὶ μεγάλης οὐρὴν ὑποφαίνεται Ἄρκτου·
δεινὴ γὰρ κείνη, δεινοὶ δέ οἱ ἐγγύθεν εἰσὶν
ἀστέρες· οὐκ ἂν τούς γε ἰδὼν ἐπιτεκμήραιο,
οἷός οἱ πρὸ ποδῶν φέρεται καλός τε μέγας τε
εἷς μὲν ὑπωμαίων, εἷς δ´ ἰξυόθεν κατιόντων,
ἄλλος δ´ οὐραίοις ὑπὸ γούνασιν. Ἀλλ´ ἄρα πάντες
ἁπλόοι ἄλλοθεν ἄλλος ἀνωνυμίῃ φορέονται.
Κρατὶ δέ οἱ Δίδυμοι, μέσσῃ δ´ ὕπο Καρκίνος ἐστίν·
ποσσὶ δ´ ὀπισθοτέροισι Λέων ὕπο καλὰ φαείνει.
Ἔνθα μὲν ἠελίοιο θερείταταί εἰσι κέλευθοι·

Traduction française :

[100] nous la laisserions sans en parler davantage ; mais une autre tradition répandue parfois la fait regarder comme ayant autrefois vécu familièrement sur la terre dans la société des hommes et des femmes, quoiqu'elle fût immortelle. On la nommait Justice ; elle rassemblait les vieillards, ou sur une place publique, ou dans tout autre endroit en plein air, et leur enseignait avec soin les lois de l'équité. On ne connaissait pas encore les procès ruineux ni les aigres disputes, non plus que les dissensions. On vivait simplement ; on ne se hasardait pas sur la mer, et des navires n'allaient pas au loin chercher des aliments pour les rapporter. Les boeufs et les charrues suffisaient pour la nourriture des hommes, et la Justice qui régnait sur eux leur distribuait avec abondance tous les biens dont ils avaient un véritable besoin. Elle resta parmi eux aussi longtemps que l'âge d'or dura sur la terre. Elle ne s'y montra plus que rarement dans l'âge d'argent, et encore n'allait-elle pas en tout lieu ; elle ne s'arrêtait qu'où elle retrouvait les moeurs antiques. Elle ne quitta pas encore la terre pendant tout ce siècle ; mais au coucher du soleil elle descendait seule des montagnes, séjours des échos, et ne s'adressait à personne par des discours flatteurs ; mais dans les populeuses habitations des hommes, elle leur reprochait leur méchanceté : je ne viendrai plus, leur disait-elle, quand vous m'appellerez. Ah ! Combien est corrompue cette génération, que vos pères de l'âge d'or ont laissée après eux ! Vous en laisserez une qui sera pire encore que vous-mêmes. Alors naîtront les guerres, le sang des humains coulera, les peines et les chagrins se joindront à ces maux. En parlant ainsi, elle retournait à ses montagnes. Cependant en s'éloignant, elle attirait encore les regards des peuples qu'elle quittait. A ceux-ci après leur mort succédèrent ceux de l'âge d'airain, plus méchants que leurs devanciers. Ils furent les premiers qui forgèrent l'épée meurtrière, et qui mangèrent les boeufs laboureurs. La Justice indignée contre les hommes de cette race, s'envola au ciel, où elle fixa son séjour, et on l'y voit encore toutes les nuits, proche du Bouvier éclatant. Au-dessus de ses deux épaules, tourne avec le ciel, une étoile qui est à l'aile droite, on l'appelle l'avant-coureur de la vendange ; elle égale en grandeur et en éclat celle de la queue de la Grande Ourse, car elle brille bien vivement, ainsi que les étoiles voisines que l'on voit sans les chercher beaucoup, telle est la belle et grande étoile qui est devant les pieds, une autre sous les épaules, une autre plus bas aux reins, une autre sous les genoux, en arrière, et plusieurs autres petites et sans nom sont répandues çà et là de tous côtés. Les Gémeaux ont leurs têtes vers celle de la Grande Ourse, sous le milieu de laquelle est le Cancer, et sous ses deux pieds paraît le lion, où le soleil est au plus brûlant de sa course ;





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Dernière mise à jour : 19/10/2007