Texte grec :
[0] PHAENOMENA.
Ἐκ Διὸς ἀρχώμεσθα, τὸν οὐδέποτ´ ἄνδρες ἐῶμεν
ἄρρητον· μεσταὶ δὲ Διὸς πᾶσαι μὲν ἀγυιαί,
πᾶσαι δ´ ἀνθρώπων ἀγοραί, μεστὴ δὲ θάλασσα
καὶ λιμένες· πάντη δὲ Διὸς κεχρήμεθα πάντες.
Τοῦ γὰρ καὶ γένος εἰμέν. Ὁ δ´ ἤπιος ἀνθρώποισι
δεξιὰ σημαίνει, λαοὺς δ´ ἐπὶ ἔργον ἐγείρει
μιμνήσκων βιότοιο· λέγει δ´ ὅτε βῶλος ἀρίστη
βουσί τε καὶ μακέλῃσι, λέγει δ´ ὅτε δεξιαὶ ὧραι
καὶ φυτὰ γυρῶσαι καὶ σπέρματα πάντα βαλέσθαι.
Αὐτὸς γὰρ τά γε σήματ´ ἐν οὐρανῷ ἐστήριξεν
ἄστρα διακρίνας, ἐσκέψατο δ´ εἰς ἐνιαυτὸν
ἀστέρας οἵ κε μάλιστα τετυγμένα σημαίνοιεν
ἀνδράσιν ὡράων, ὄφρ´ ἔμπεδα πάντα φύωνται.
Τῷ μιν ἀεὶ πρῶτόν τε καὶ ὕστατον ἱλάσκονται.
Χαῖρε, πάτερ, μέγα θαῦμα, μέγ´ ἀνθρώποισιν ὄνειαρ,
αὐτὸς καὶ προτέρη γενεή. Χαίροιτε δὲ Μοῦσαι
μειλίχιαι μάλα πᾶσαι. Ἐμοί γε μὲν ἀστέρας εἰπεῖν
ᾗ θέμις εὐχομένῳ τεκμήρατε πᾶσαν ἀοιδήν.
Οἱ μὲν ὁμῶς πολέες τε καὶ ἄλλυδις ἄλλοι ἐόντες
οὐρανῷ ἕλκονται πάντ´ ἤματα συνεχὲς αἰεί·
αὐτὰρ ὅγ´ οὐδ´ ὀλίγον μετανίσσεται, ἀλλὰ μάλ´ αὕτως
ἄξων αἰὲν ἄρηρεν, ἔχει δ´ ἀτάλαντον ἁπάντη
μεσσηγὺς γαῖαν, περὶ δ´ οὐρανὸν αὐτὸς ἀγινεῖ.
Καί μιν πειραίνουσι δύω πόλοι ἀμφοτέρωθεν·
ἀλλ´ ὁ μὲν οὐκ ἐπίοπτος, ὁ δ´ ἀντίος ἐκ βορέαο
ὑψόθεν ὠκεανοῖο. Δύω δέ μιν ἀμφὶς ἔχουσαι
Ἄρκτοι ἅμα τροχόωσι· τὸ δὴ καλέονται Ἅμαξαι.
Αἱ δ´ ἤτοι κεφαλὰς μὲν ἐπ´ ἰξύας αἰὲν ἔχουσιν
ἀλλήλων, αἰεὶ δὲ κατωμάδιαι φορέονται,
ἔμπαλιν εἰς ὤμους τετραμμέναι. Εἰ ἐτεὸν δή,
Κρήτηθεν κεῖναί γε Διὸς μεγάλου ἰότητι
οὐρανὸν εἰσανέβησαν, ὅ μιν τότε κουρίζοντα
Δίκτῃ ἐν εὐώδει, ὄρεος σχεδὸν Ἰδαίοιο,
ἄντρῳ ἐγκατέθεντο καὶ ἔτρεφον εἰς ἐνιαυτόν,
Δικταῖοι Κούρητες ὅτε Κρόνον ἐψεύδοντο.
Καὶ τὴν μὲν Κυνόσουραν ἐπίκλησιν καλέουσιν,
τὴν δ´ ἑτέρην Ἑλίκην. Ἑλίκῃ γε μὲν ἄνδρες Ἀχαιοὶ
εἰν ἁλὶ τεκμαίρονται ἵνα χρὴ νῆας ἀγινεῖν·
τῇ δ´ ἄρα Φοίνικες πίσυνοι περόωσι θάλασσαν.
Ἀλλ´ ἡ μὲν καθαρὴ καὶ ἐπιφράσσασθαι ἑτοίμη
πολλὴ φαινομένη Ἑλίκη πρώτης ἀπὸ νυκτός·
ἡ δ´ ἑτέρη ὀλίγη μέν, ἀτὰρ ναύτῃσιν ἀρείων·
μειοτέρῃ γὰρ πᾶσα περιστρέφεται στροφάλιγγι·
τῇ καὶ Σιδόνιοι ἰθύντατα ναυτίλλονται.
Τὰς δὲ δι´ ἀμφοτέρας οἵη ποταμοῖο ἀπορρὼξ
εἰλεῖται, μέγα θαῦμα, Δράκων, περί τ´ ἀμφί τ´ ἐαγὼς
μυρίος· αἱ δ´ ἄρα οἱ σπείρης ἑκάτερθε φέρονται
Ἄρκτοι, κυανέου πεφυλαγμέναι ὠκεανοῖο.
Αὐτὰρ ὅγ´ ἄλλης μὲν νεάτῃ ἐπιτείνεται οὐρῇ,
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Traduction française :
[0] Aratus de Soles - Phénomènes.
Que Dieu reçoive nos premiers hommages : chantons, célébrons sa puissance !
La terre, les mers, et les demeures des hommes sont remplies de sa
présence. Faibles mortels, nous avons besoin de son secours, car nous
sommes la race de Dieu même. Dans sa bonté, il nous rappelle par des
signes propices la nécessité du travail pour le soutien de notre vie. Il
nous annonce la saison du labourage sous les pas des boeufs et sous les
coups du hoyau. Il nous montre au ciel, par les astres qu'il y a répandus,
le temps de confier à la terre les plantes et les semences auxquelles elle
ouvre son sein ; car il a distribué les étoiles sur toute la longueur de
l'année, afin qu'elles indiquent aux hommes les travaux propres à chaque
partie de sa durée, avec les temps où naissent et mûrissent successivement
les productions de la terre, pour être offertes en expiation à la
divinité, principe et fin de toute chose. Je te salue, ô père des hommes !
Prodige incompréhensible de l'infini, je te salue ! Et vous aussi muses
aimables et douces, recevez mon hommage ! J'entreprends de décrire les
astres, et de marquer les signes qu'ils nous présentent. Venez à mon aide,
et secondez mes efforts ! Cette multitude d'étoiles semées çà et là dans
la voûte céleste, est emportée avec elle chaque jour sans intermission par
la révolution perpétuelle du ciel, sans que l'axe de ce mouvement change
de place, pendant que la sphère étoilée tourne autour de la terre immobile
au centre de l'univers. Des deux pôles qui sont les extrémités de l'axe,
l'un est toujours invisible, l'autre qui lui est opposé, et du côté de
borée, se tient toujours élevé au-dessus de l'océan. Autour de lui
tournent ensemble les deux Ourses, qui pour cela ont été nommées Chariots,
et dans le mouvement qui les entraîne, leurs têtes répondant
réciproquement à leurs lombes, elles demeurent constamment renversées
relativement l'une à l'autre, par l'opposition de leurs dos. S'il faut en
croire la fable, elles ont été transportées de l'île de Crète au ciel par
le grand Jupiter, qui voulut par cette faveur les récompenser de l'avoir
nourri de leur lait une année entière pendant son enfance, sur l'odorant
Dicta, près du mont Ida, dans la grotte où tes curètes l'avaient caché
quand ils trompèrent Saturne qui le cherchait. L'une est la Cynosure,
l'autre se nomme Hélice. Les Grecs observent l'Hélice dans leurs
navigations, et les Phéniciens se dirigent par la Cynosure dans leurs
voyages sur mer. L'Hélice est claire et parait en plein dès le
commencement de la nuit. L'autre est moins apparente ; mais les
navigateurs la préfèrent, parce qu'elle décrit un cercle plus petit, et
c'est pour cela que les Sidoniens la prennent pour guide. Le grand et
monstrueux Dragon, comme un torrent sinueux, passe entre ces deux ourses,
qui de chaque côté de ses replis, se tiennent au-dessus de l'océan azuré.
Il les sépare en étendant sa queue sur l'une,
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