[1050] τηλοτέρω δ´ αὐχμοῖο συνασταχύοιεν ἄρουραι.
Τριπλόα δὲ σχῖνος κυέει, τρισσαὶ δέ οἱ αὖξαι
γίνονται καρποῖο, φέρει δέ τε σήμαθ´ ἑκάστη
ἑξείης ἀρότῳ. Καὶ γάρ τ´ ἀροτήσιον ὥρην
τριπλόα μείρονται, μέσσην καὶ ἐπ´ ἀμφότερ´ ἄκρας·
πρῶτος μὲν πρώτην ἄροσιν, μέσσος δέ τε μέσσην
καρπὸς ἀπαγγέλλει, πυμάτην γε μὲν ἔσχατος ἄλλων.
Ὅντινα γὰρ κάλλιστα λοχαίη σχῖνος ἄρηται,
κείνῳ κ´ ἐξ ἄλλων ἄροσις πολυλήϊος εἴη,
τῷ δέ γ´ ἀφαυροτάτῳ ὀλίγη, μέσσῳ δέ τε μέσση.
Αὕτως δ´ ἀνθέρικος τριχθὰ σκίλλης ὑπερανθεῖ,
σήματ´ ἐπιφράσσασθαι ὁμοιίου ἀμήτοιο.
Ὅσσα δ´ ἐνὶ σχίνου ἀροτὴρ ἐφράσσατο καρπῷ,
τοσσάδε κεν σκίλλης τεκμαίροιτ´ ἄνθεϊ λευκῷ.
Αὐτὰρ ὅτε σφῆκες μετοπωρινὸν ἤλιθα πολλοὶ
πάντη βεβρίθωσι, καὶ ἑσπερίων προπάροιθεν
Πληϊάδων εἴποι τις ἐπερχόμενον χειμῶνα,
οἷος ἐπὶ σφήκεσσιν ἑλίσσεται αὐτίκα δῖνος.
Θήλειαι δὲ σύες, θήλεια δὲ μῆλα καὶ αἶγες
ὁππότ´ ἀναστρωφῶσιν ὀχῆς, ταὶ δ´ ἄρσεσι, πάντα
δεξάμεναι, πάλιν αὖτις ἀναβλήδην ὀχέωνται,
αὕτως κε σφήκεσσι μέγαν χειμῶνα λέγοιεν.
Ὀψὲ δὲ μισγομένων αἰγῶν μήλων τε συῶν τε
χαίρει ἄνολβος ἀνήρ, ὅ οἱ οὐ μάλα θαλπιόωντι
εὔδιον φαίνουσι βιβαζόμεναι ἐνιαυτόν.
Χαίρει καὶ γεράνων ἀγέλαις ὡραῖος ἀροτρεὺς
ὥριον ἐρχομέναις, ὁ δ´ ἀώροις αὐτίκα μᾶλλον·
αὕτως γὰρ χειμῶνες ἐπέρχονται γεράνοισιν,
πρώϊα μὲν καὶ μᾶλλον ὁμιλαδὸν ἐρχομένῃσιν
πρώϊοι· αὐτὰρ ὅτ´ ὀψὲ καὶ οὐκ ἀγεληδὰ φανεῖσαι
πλειότερον φορέονται ἐπὶ χρόνον, οὐδ´ ἅμα πολλαί,
ἀμβολίῃ χειμῶνος ὀφέλλεται ὕστερα ἔργα.
Εἰ δὲ βόες καὶ μῆλα μετὰ βρίθουσαν ὀπώρην
γαῖαν ὀρύσσωσιν, κεφαλὰς δ´ ἀνέμοιο βορῆος
ἀντία τείνωσιν, μάλα κεν τότε χείμερον αὐταὶ
Πληϊάδες χειμῶνα κατερχόμεναι φορέοιεν.
Μὴ δὲ λίην ὀρύχοιεν, ἐπεὶ μέγας οὐ κατὰ κόσμον
γίνεται οὔτε φυτοῖς χειμὼν φίλος οὔτ´ ἀρότοισιν·
ἀλλὰ χιὼν εἴη πολλὴ μεγάλαις ἐπ´ ἀρούραις
μήπω κεκριμένῃ μηδὲ βλωθρῇ ἐπὶ ποίῃ,
ὄφρα τις εὐεστοῖ χαίρῃ ποτιδέγμενος ἀνήρ.
Οἱ δ´ εἶεν καθύπερθεν ἐοικότες ἀστέρες αἰεί,
μηδ´ εἷς μηδὲ δύω μηδὲ πλέονες κομόωντες·
πολλοὶ γὰρ κομόωσιν ἐπ´ αὐχμηρῷ ἐνιαυτῷ.
Οὐδὲ μὲν ὀρνίθων ἀγέλαις ἠπειρόθεν ἀνήρ,
ἐκ νήσων ὅτε πολλαὶ ἐπιπλήσσωσιν ἀρούραις
ἐρχομένου θέρεος, χαίρει· περιδείδιε δ´ αἰνῶς
ἀμητῷ, μή οἱ κενεὸς καὶ ἀχύρμιος ἔλθῃ
αὐχμῷ ἀνιηθείς. Χαίρει δέ που αἰπόλος ἀνὴρ
αὐταῖς ὀρνίθεσσιν, ἐπὴν κατὰ μέτρον ἴωσιν,
| [1050] afin que les épis ne soient pas trop serrés.
Le lentisque produit trois fois, et il porte en trois temps qui
servent d'indications pour autant de sortes de culture. En effet, on
divise en trois le temps de travailler à la terre, celui du milieu, et
ceux du commencement et de la fin. D'abord ce sont le labourage et les
semailles, ensuite la production des fruits, et enfin le terme. Tout cela
est bien signifié par le lentisque dont la fécondité l'emporte sur tous
les autres végétaux. Ses premiers fruits sont petits, les seconds sont
moyens entre les premiers et les derniers. La squille, par ses trois temps
de floraison, nous montre la même distribution des travaux de la terre ;
car ce que le cultivateur remarque dans la fructification du lentisque, il
le retrouve dans la blanche fleur de la squille.
Quand, dans la saison de l'automne, les guêpes se ramassent en plusieurs
groupes, avant le retour des Pleïades au soir, on peut être certain que
l'hiver suivant sera proportionné à la grosseur de ces pelotons.
Les accouplements des truies, des brebis et des chèvres, recevant encore
le mâle, au retour du pâturage, annoncent, comme les guêpes, une grande
intensité de froid.
Le pauvre se réjouit quand il voit les chèvres, les brebis et les truies
ne s'accoupler que tard, parce que n'ayant pas de quoi se chauffer
beaucoup, il prévoit par elles que l'hiver sera doux cette année. Le
laboureur aime aussi à voir des troupes de grues venir en leur temps, car
quand elles se montrent hors de saison, les hivers arrivent aussi d'autant
plus irrégulièrement, qu'elles se font voir avec plus de variations ; car
plus tôt et plus serrées elles paraissent, plus tôt aussi ils viennent
après elles. Mais quand vous ne les voyez que tard et non en troupes,
qu'elles volent plus longtemps et en petit nombre, le délai de l'hiver
vous permettra d'achever vos derniers travaux.
Si les boeufs et les béliers, à la fin de l'automne, frappent la terre de
leurs cornes, et élèvent leurs têtes contre le vent du nord, les Pléïades
à l'occident vous amèneront un hiver orageux : qu'on n'ouvre pas trop la
terre, car il sera long et excessif ; et il ne sera favorable ni aux
plantes, ni la culture. Qu'une neige abondante couvre les vastes
campagnes, mais qu'elle ne tombe pas sur les moissons déjà fortes et
montées, afin qu'on puisse jouir de la fertilité de cette année. Mais il
ne faut pas qu'on voie au ciel une ou plusieurs comètes, comme il s'en
forme dans les années sèches.
Le cultivateur ne voit pas non plus avec plaisir de dessus le continent,
des troupes d'oiseaux se jeter des îles sur ces terres ensemencées, à
l'approche de l'été ; car il craint pour sa moisson qu'elle ne soit
dépouillée de grains, et frappé d'une rouille stérile. Mais le pasteur
voit volontiers ces oiseaux, quand ils viennent en assez grand nombre,
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