HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Les guerres civiles - La guerre de Mithridate (texte complet)

διεφθάρθαι



Texte grec :

[110] Ὧδε δ' ἐχόντων ἁπάντων, Φαρνάκης ὁ τῶν παίδων αὐτῷ τιμιώτατός τε καὶ πολλάκις ὑπ' αὐτοῦ τῆς ἀρχῆς ἀποδεδειγμένος ἔσεσθαι διάδοχος, εἴτε δείσας περὶ τοῦδε τοῦ στόλου καὶ τῆς ἀρχῆς, ὡς νῦν μὲν ἔτι συγγνωσομένων τι Ῥωμαίων, ἀπολουμένης δὲ πάμπαν ὁλοκλήρως εἰ ἐπὶ τὴν Ἰταλίαν ὁ πατὴρ στρατεύσειεν, εἴθ' ἑτέραις αἰτίαις καὶ λογισμῶν ἐπιθυμίαις, ἐπεβούλευε τῷ πατρί. Ληφθέντων δὲ τῶν συνεγνωκότων αὐτῷ καὶ ἐς βασάνους ἀγομένων, Μηνοφάνης μετέπεισε τὸν Μιθριδάτην ὡς οὐ δέον, ἀποπλέοντα ἤδη, τὸν ἔτι οἱ τιμιώτατον υἱὸν ἀνελεῖν· εἶναι δ' ἔφη τὰς τοιαύτας τροπὰς ἔργα πολέμων, ὧν παυσαμένων καὶ τάδε καθίστασθαι. Ὁ μὲν δὴ πεισθεὶς προὔτεινε τῷ παιδὶ συγγνώμην. Ὁ δὲ δείσας τι μήνιμα καὶ τὸν στρατὸν εἰδὼς κατοκνοῦντα τὴν στρατείαν, νυκτὸς ἐς πρώτους τοὺς Ῥωμαίων αὐτομόλους, ἀγχοτάτω τοῦ Μιθριδάτου στρατοπεδεύοντας, ἐσῆλθε, καὶ τὸν κίνδυνον αὐτοῖς ἰοῦσιν ἐπὶ τὴν Ἰταλίαν, ὅσος εἴη, σαφῶς εἰδόσιν ὑπερεπαίρων, πολλὰ δὲ μένουσιν ἐπελπίσας ἔσεσθαι παρ' ἑαυτοῦ, προήγαγεν ἐς ἀπόστασιν ἀπὸ τοῦ πατρός. Ὡς δ' ἐπείσθησαν οἵδε, τῆς αὐτῆς νυκτὸς ἐς τὰ ἐγγὺς ἄλλα στρατόπεδα ἔπεμπεν ὁ Φαρνάκης. Συνθεμένων δὲ κἀκείνων, πρῶτοι μὲν ἅμα ἕῳ ἠλάλαξαν οἱ αὐτόμολοι, ἐπὶ δ' ἐκείνοις οἱ ἀεὶ πλησίον τὴν βοὴν μετελάμβανον. Καὶ τὸ ναυτικὸν αὐτοῖς ἐπήχησεν, οὐ προειδότες μὲν ἅπαντες ἴσως, ὀξύρροποι δ' ὄντες ἐς μεταβολὰς καὶ τὸ δυστυχοῦν ὑπερορῶντες, ἐν δὲ τῷ καινῷ τὸ εὔελπι ἀεὶ τιθέμενοι. Οἱ δὲ καὶ ἀγνοίᾳ τῶν συνεγνωκότων, ἡγούμενοι πάντας διεφθάρθαι καὶ μόνοι ἔτι ὄντες ἔσεσθαι τοῖς πλείοσιν εὐκαταφρόνητοι, φόβῳ καὶ ἀνάγκῃ μᾶλλον ἢ ἑκουσίῳ γνώμῃ συνεπήχουν. Μιθριδάτης δ' ἐγρόμενος ὑπὸ τῆς βοῆς ἔπεμπέ τινας ἐρησομένους ὅ τι χρῄζοιεν οἱ βοῶντες. Οἱ δ' οὐκ ἐγκαλυψάμενοι, « Τὸν υἱόν, » ἔφασαν, « βασιλεύειν, νέον ἀντὶ γέροντος εὐνούχοις τε ἐκδεδομένου καὶ κτείναντος ἤδη πολλοὺς υἱέας τε καὶ ἡγεμόνας καὶ φίλους. »

Traduction française :

[110] Alors que la situation était difficile, Pharnace, le fils que Mithridate aimait le plus et qu'il avait souvent désigné comme son successeur, inquiet de l'expédition et pour le royaume (il avait toujours l'espoir d'être pardonné des Romains, mais savait qu'il ne l'aurait jamais si son père envahissait l'Italie), ou poussé par d'autres motifs, conspira contre son père. Les membres de la conspiration furent pris et torturés, mais Ménophane persuada le roi qu'il ne serait pas décent, juste avant de commencer son expédition, de mettre à mort le fils qui jusque là lui était le plus cher. Les gens étaient, dit-il, exposés à de tels revirements en temps de guerre, et quand la paix revenait, tout s'arrangeait. C'est pourquoi Mithridate se laissa persuader de pardonner à son fils, mais ce dernier, craignant la colère de son père, et sachant que l'armée appréciait peu l'expédition, se rendit de nuit chez les déserteurs romains qui campaient tout près du roi, et en exagérant la situation (ils la connaissaient déjà) leur montrant le danger d'attaquer l'Italie, et en leur faisant beaucoup de promesses s'ils refusaient d'y aller, les persuada d'abandonner son père. Après que Pharnace les eut persuadés il envoya des émissaires la même nuit dans les autres camps dans le voisinage et les gagna à sa cause. Tôt le matin ce furent les déserteurs qui les premiers poussèrent un cri, et ceux à côté d'eux le répétèrent, et ainsi de suite. Même les forces navales se mirent à crier, sans que peut-être ils aient été mis au courant, mais voulant du changement et méprisant les échecs de Mithridate et toujours prêts à s'attacher à un nouvel espoir. D'autres, qui ignoraient la conspiration, estimaient que tous en faisaient partie, et qui si eux seuls n'y participaient pas ils seraient méprisés par la majorité, et ainsi c'est par crainte et par nécessité plutôt que par inclination ils s'associèrent aux cris. Mithridate, réveillé par le bruit, envoya des messagers dehors pour s'enquérir ce que ceux qui criaient voulaient. Ceux-ci ne dissimulèrent pas leurs intentions mais lui dirent : « Nous voulons que ton fils devienne roi ; nous voulons un jeune homme au lieu du vieux qui est gouverné par les eunuques, qui a tué tant de ses fils, de ses généraux et de ses amis. »





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Dernière mise à jour : 3/05/2007