Texte grec :
[40] Ὁ δὲ Σύλλας αὐτίκα τοῦ ἄστεος ληφθέντος, οὐ περιμένων ἔτι τὸν Πειραιᾶ
διὰ πολιορκίας ἐξελεῖν, κριοὺς ὁμοῦ καὶ βέλη καὶ ἀκόντια ἐπῆγεν, ἄνδρας τε
πολλοὺς οἳ διώρυσσον ὑπὸ χελώναις τὰ τείχη, καὶ σπείρας αἳ τοὺς ἐπὶ τῶν
τειχῶν ἀκοντίζουσαί τε καὶ τοξεύουσαι θαμινὰ ἀνέκοπτον. Καὶ κατήρειψέ τι
τοῦ μηνοειδοῦς, ὑγροτέρου καὶ ἀσθενεστέρου ἔτι ὄντος ἅτε νεοδμήτου.
Ὑπιδομένου δὲ τοῦτο ἔτι πρότερον Ἀρχελάου, καὶ προοικοδομήσαντος ἔνδοθεν
ὅμοια πολλά, τὸ μὲν ἔργον ἦν τῷ Σύλλᾳ διηνεκὲς ἐμπίπτοντι ἐς ἕτερον ὅμοιον
ἐξ ἑτέρου, ὁρμῇ δ' ἀπαύστῳ καὶ στρατοῦ μεταβολῇ πυκνῇ χρώμενος, καὶ
περιθέων αὐτούς, καὶ παρακαλῶν ἐπὶ τὸ ἔργον ὡς ἐν τῷδε ἔτι λοιπῷ τῆς ὅλης
ἐλπίδος καὶ κέρδους τῶν προπεπονημένων ὄντος· οἱ δὲ καὶ αὐτοὶ τῷ ὄντι
τοῦτο σφίσιν ἡγούμενοι τέλος εἶναι πόνων, καὶ ἐς τὸ ἔργον αὐτὸ ὡς μέγα δὴ
καὶ λαμπρόν, τοιῶνδε τειχῶν κρατῆσαι, φιλοτιμούμενοι, προσέκειντο βιαίως,
μέχρι καταπλαγεὶς αὐτῶν τὴν ὁρμὴν ὁ Ἀρχέλαος ὡς μανιώδη καὶ ἄλογον
ἐξέλιπεν αὐτοῖς τὰ τείχη, ἐς δέ τι τοῦ Πειραιῶς ἀνέδραμεν ὀχυρώτατόν τε
καὶ θαλάσσῃ περίκλυστον, ᾧ ναῦς οὐκ ἔχων ὁ Σύλλας οὐδ' ἐπιχειρεῖν ἐδύνατο.
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Traduction française :
[40] Après la prise d'Athènes Sylla, ne supportant plus le long siège du
Pirée, y fit venir des béliers, des projectiles de toutes sortes, un grand
nombre de soldats, qui creusaient les murs à l'abri des tortues, et de
nombreuses cohortes qui lançaient des javelots et tiraient des flèches en
grand nombre sur les défenseurs des murs pour les repousser. Il fit
écrouler une partie de la demi-lune nouvellement construite, qui était
encore humide et peu résistante. Archélaos avait prévu cela dès le début
et avait construit plusieurs autres comme lui à l'intérieur, de sorte que
quand Sylla en terminait avec un il en trouvait un autre, et il n'arrivait
jamais au bout. Mais il continuait avec une inlassable énergie, il
remplaçait souvent ses hommes, il était présent partout au milieu d'eux,
les exhortant et leur montrant que tout leur espoir de récompense
dépendait de l'accomplissement du reste de leurs travaux. Les soldats
aussi croyant que ce serait en fait la fin de leurs dures épreuves étaient
stimulés au travail par amour de la gloire et en pensant que ce serait un
exploit splendide de s'emparer de murs tels que ceux-là, c'est pourquoi
ils serraient l'adversaire vigoureusement. Finalement Archélaos effrayé
par leur persistance insensée et folle, leur abandonna les murs et se
replia lui-même dans cette partie du Pirée qui avait été fortifiée et qui
était baignée de tous les côtés par la mer. Comme Sylla n'avait pas de
navires il ne pouvait pas l'attaquer.
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