Texte grec :
[16] Οὐκ ἐψεύσαντο δ' ὑμῖν ἔναγχος οἱ Βιθυνοὶ καὶ περὶ τῶν ἐν Αἰγύπτῳ καὶ
Συρίᾳ βασιλέων· οὓς οὐ μόνον εἰκός ἐστιν ἡμῖν, εἰ πόλεμος γένοιτο,
προσθήσεσθαι, ἀλλὰ καὶ τὴν νεόκτητον ὑμῖν Ἀσίαν καὶ Ἑλλάδα καὶ Λιβύην καὶ
πολλὰ καὶ αὐτῆς Ἰταλίας, ὅσα τὴν ὑμετέραν πλεονεξίαν οὐ φέροντα πολεμεῖ
νῦν ὑμῖν πόλεμον ἄσπειστον. Ὃν οὔπω διαθέσθαι δυνηθέντες ἐπιχειρεῖτε
Μιθριδάτῃ, Νικομήδην αὐτῷ καὶ Ἀριοβαρζάνην παρὰ μέρος ἐπιπέμποντες· καὶ
φατὲ μὲν εἶναι φίλοι καὶ σύμμαχοι, καὶ ὑποκρίνεσθε οὕτω, χρῆσθε δὲ ὡς
πολεμίῳ. Φέρετε οὖν, καὶ νῦν, εἴ τι πρὸς τῶν γεγονότων ἐς μετάνοιαν
ἠρέθισθε, ἢ Νικομήδη κωλύσατε τοὺς ὑμετέρους ἀδικεῖν φίλους ̔καὶ τάδε
πράξασιν ὑμῖν ὑπέχομαι συμμαχήσειν ἐπὶ τοὺς Ἰταλοὺς βασιλέα Μιθριδάτην̓, ἢ
τὴν δοκοῦσαν ἐς ἡμᾶς φιλίαν λύσατε, ἢ ἐς Ῥώμην ἐπὶ κρίσιν ἴωμεν. »
Ὁ μὲν δὴ Πελοπίδας ὧδε ἔλεξεν, οἱ δὲ φορτικώτερον αὐτὸν εἰπεῖν ἡγούμενοι,
Μιθριδάτην μὲν ἐκέλευον ἀπέχεσθαι Νικομήδους καὶ Καππαδοκίας ̔αὐτοὶ γὰρ
αὖθις Ἀριοβαρζάνην ἐς αὐτὴν κατάξειν̓, Πελοπίδαν δ' εὐθὺς ἐξιεναι τοῦ
στρατοπέδου, καὶ μηκέτι πρεσβεύειν ἐς αὑτους, εἰ μὴ τοῖς κελευομένοις ὁ
βασιλεὺς ἐμμένοι. Οὕτω μὲν ἀπεκρίναντο, καὶ ἀπιόντι φυλακὴν συνέπεμψαν,
ἵνα μή τινας ἐπιτρίψειε παροδεύων.
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Traduction française :
[16] « Les Bithyniens ne vous trompaient pas sur ce qu'ils vous ont dit
récemment au sujet des rois d'Égypte et de Syrie. Non seulement il est
probable qu'ils nous aideront si la guerre éclate, mais également nous
aideront votre province nouvellement acquise de l'Asie, et la Grèce, et
l'Afrique, et une partie considérable de l'Italie elle-même, qui fait
encore maintenant une guerre implacable contre vous parce qu'elle ne peut
pas supporter votre avidité. Avant d'avoir pu résoudre vos problèmes, vous
attaquez Mithridate en envoyant contre lui Nicomède et Ariobarzane chacun
à son tour, et vous dites cependant que vous êtes nos amis et nos alliés.
Vous faites semblant qu'il en est ainsi, mais vous agissez comme des
ennemis. Souffrez maintenant de voir si enfin les conséquences de vos
actes vous ont mis dans un meilleur état d'esprit : empêchez Nicomède de
blesser vos amis et alliés (dans ce cas je promets que le roi Mithridate
vous aidera à mater la rébellion en Italie), ou rejetez le masque de
l'amitié envers nous, ou allons à Rome et réglons le conflit là-bas. »
Ainsi parla Pélopidas. Les Romains considérèrent le discours insolent et
ordonnèrent à Mithridate de laisser Nicomède et la Cappadoce tranquilles
(ils y avaient de nouveau ramené Ariobarzane). Ils ordonnèrent également à
Pélopidas de quitter leur camp immédiatement, et de ne pas y revenir à
moins que le roi n'obéisse à leurs ordres. Après avoir fait cette réponse,
ils le renvoyèrent escorté de peur qu'il n'attire dans son camp des gens
en cours de route.
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