Texte grec :
[12] Ἀναζεύξαντος δὲ τοῦ Νικομήδους μετὰ πολλῶν λαφύρων, Πελοπίδαν ὁ
Μιθριδάτης ἔπεμπεν ἐς τοὺς Ῥωμαίων στρατηγούς τε καὶ πρέσβεις, οὐκ ἀγνοῶν
μὲν αὐτοὺς πολεμησείοντας αὑτῷ καὶ τῆσδε τῆς ἐσβολῆς αἰτίους γεγονότας,
ὑποκρινόμενος δέ, καὶ πλείονας ὁμοῦ καὶ εὐπρεπεστέρας αἰτίας τοῦ
γενησομένου πολέμου πορίζων, ἀνεμίμνησκε φιλίας καὶ συμμαχίας ἰδίας τε καὶ
πατρῴας. Ἀνθ' ὧν αὐτὸν ὁ Πελοπίδας ἔφη Φρυγίαν ἀφῃρῆσθαι καὶ Καππαδοκίαν,
τὴν μὲν ἀεὶ τῶν προγόνων αὐτοῦ γενομένην καὶ ὑπὸ τοῦ πατρὸς ἀναληφθεῖσαν,
Φρυγίαν δὲ ἐπινίκιον ἐπὶ Ἀριστονίκῳ παρὰ τοῦ ὑμετέρου στρατηγοῦ δοθεῖσάν
τε καὶ οὐχ ἧσσον παρὰ τοῦ αὐτοῦ στρατηγοῦ πολλῶν χρημάτων ἐωνημένην. « Νῦν
δ', » ἔφη, « καὶ Νικομήδη τὸ στόμα τοῦ Πόντου διακλείοντα περιορᾶτε, καὶ
τὴν γῆν μέχρι Ἀμάστριδος ἐπιτρέχοντα, καὶ λείαν ἄγοντα ὅσην ἴστε ἀκριβῶς,
οὐκ ἀσθενῶς οὐδὲ ἀνετοίμως ἔχοντος πρὸς ἄμυναν τοῦ ἐμοῦ βασιλέως, ἀλλ'
ἀναμένοντος ὑμᾶς ἐν ὄψει μάρτυρας τῶν γιγνομένων γενέσθαι. Ἐπειδὴ δὲ
ἐγένεσθέ τε καὶ εἴδετε, παρακαλεῖ Μιθριδάτης, φίλος ὢν ὑμῖν καὶ σύμμαχος,
φίλους ὄντας ὑμᾶς καὶ συμμάχους ̔ὧδε γὰρ αἱ συνθῆκαι λέγουσιν̓, ἐπικουρεῖν
ἡμῖν ἀδικουμένοις ὑπὸ Νικομήδους, ἢ κωλύειν αὐτὸν ἀδικοῦντα. »
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Traduction française :
[12] Nicomède s'en retourna avec un butin abondant et Mithridate envoya
Pélopidas auprès des généraux et des ambassadeurs romains. Il n'ignorait
pas qu'ils voulaient lui faire la guerre, et qu'ils étaient à la base de
cette attaque contre lui, mais il le dissimula afin d'obtenir plus de
motifs valables pour la guerre à venir. C'est pourquoi il leur rappela les
liens d'amitié et l'alliance conclue par lui même et par son père. En
échange de cela, dit Pélopidas, on lui avait enlevé la Phrygie et la
Cappadoce. Or la Cappadoce avait toujours appartenu à ses ancêtres et lui
avait été laissée par son propre père. « La Phrygie, » continua-t-il, «lui
a été donnée par votre propre général comme récompense de sa victoire
sur Aristonicos ; néanmoins il a versé une grande somme d'argent pour
celle-ci au même général. Et maintenant vous permettez à Nicomède de
fermer les détroits du Pont-Euxin, et d'envahir le pays jusqu'à Amastris,
et vous le voyez emporter un vaste butin en toute impunité. Mon roi
n'était pas en état de faiblesse, il était préparé à se défendre, mais il
attendait que vous soyez les témoins oculaires de ces événements. Puisque
vous avez tout vu, Mithridate, qui est votre ami et votre allié, vous
invite comme amis et alliés (comme le veut le traité) à nous défendre
contre les dommages causés par Nicomède, ou d'empêcher ces dommages. »
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