Texte grec :
[39] Καὶ ἡ πόλις ἐθορυβήθη θόρυβον οἷον οὐ πρότερον, οἰκεῖον μὲν
οὐδὲν ἔχοντες ἱκανόν ̔ὃ γὰρ εἶχον, ἐν Καμπανίᾳ τότε ἦν̓, πολεμίου δὲ
στρατοῦ τοσοῦδε σφίσιν ἐπιστάντος ἄφνω, καὶ στρατηγοῦ δι' ἀρετὴν καὶ
εὐτυχίαν ἀμάχου. Ὅμως δὲ ἐκ τῶν παρόντων οἱ μὲν δυνάμενοι φέρειν
ὅπλα τὰς πύλας ἐφύλασσον, οἱ δὲ γέροντες ἐς τὸ τεῖχος ἀνεπήδων, γύναια
δὲ καὶ παιδία λίθους καὶ βέλη παρέφερον. Οἱ δὲ ἐκ τῶν ἀγρῶν συνέθεον ἐς
τὸ ἄστυ δρόμῳ. Βοῆς δὲ παμμιγοῦς καὶ θρήνων καὶ εὐχῶν καὶ
παρακελεύσεων πρὸς ἀλλήλους πάντα μεστὰ ἦν. Εἰσὶ δ' αὐτῶν οἳ τὴν
γέφυραν τὴν ἐπὶ τοῦ Ἀνιῆνος ἐκδραμόντες ἔκοπτον. Μικρὸν δέ τι πολίχνιον
Ῥωμαῖοί ποτε ἐπιτειχίζοντες Αἰκανοῖς Ἄλβην ἀπὸ τῆς αὑτῶν μητροπόλεως
ἐκάλεσαν· σὺν χρόνῳ δ' ἐπισύροντες ἢ διαφθείροντες, ἢ ἐς τὴν Ἀλβανῶν
σύγκρισιν, Ἀλβησέας αὐτοὺς καλοῦσιν. Τούτων τότε τῶν Ἀλβησέων ἐς
Ῥώμην δισχίλιοι δρόμῳ διέθεον, τοῦ κινδύνου μετασχεῖν, καὶ ἅμα
ἀφικνοῦντο καὶ ὡπλίζοντο καὶ τὰς πύλας ἐφρούρουν. Τοσῇδε προθυμίᾳ
βραχὺ πολίχνιον ἐκ τοσῶνδε ἀποικιῶν ἐχρήσατο μόνη, οἷόν τι καὶ
Ἀθηναίοις ἐς Μαραθῶνα μικρὰ πόλις ἡ Πλαταιέων ἔδραμε τοῦ τότε
κινδύνου μετασχεῖν.
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Traduction française :
[39] La ville fut la proie de la consternation comme jamais
auparavant. Elle n'avait pas de forces suffisantes (celles qu'elle avait se
trouvaient en Campanie), alors que maintenant cette immense armée
hostile arrivait soudainement en face d'eux avec un général d'un courage
invincible et à la bonne fortune. Néanmoins, dans l'urgence du moment,
ceux qui pouvaient prendre les armes gardèrent les portes, les hommes
âgés montèrent sur les murs et les femmes et les enfants apportèrent des
pierres et des projectiles, alors que ceux qui étaient dans les campagnes
se précipitaient à toute vitesse dans la ville. Ce n'étaient que cris confus,
lamentations, prières et exhortations mutuelles de chaque côté. Certains
sortirent et détruisirent le pont au-dessus du fleuve Anio. Les Romains
autrefois avaient fortifié une petite ville chez les Èques, qu'ils avaient
appelée Albe du nom de leur ville originelle. Ses habitants, avec le temps,
en raison de négligence de prononciation ou par corruption de la langue,
ou pour se distinguer des Albains, se firent appeler Albenses. Deux mille
de ces Albenses accoururent à Rome pour partager le danger. Dès qu'ils
arrivèrent ils prirent des armes et montèrent la garde aux portes. Parmi
beaucoup de colonies, cette petite ville fut la seule à agir de la sorte, juste
comme la petite ville de Platée qui vint en aide aux Athéniens à Marathon
et partagea leur danger.
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