HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Les guerres civiles - La guerre d'Hannibal

φανερὰ



Texte grec :

[28] Ἀννιβου δὲ δόντος τοῖς αἰχμαλώτοις ἐς Ῥώμην πρεσβεύσασθαι περὶ σφῶν, εἰ θέλοιεν αὐτοὺς οἱ ἐν ἄστει λύσασθαι χρημάτων, καὶ τοὺς αἱρεθέντας ὑπ' αὐτῶν τρεῖς, ὧν ἡγεῖτο Γναῖος Σεμπρώνιος, ὁρκώσαντος ἐς αὐτὸν ἐπανήξειν, οἱ μὲν οἰκεῖοι τῶν ἁλόντων, περιστάντες τὸ βουλευτήριον, ἐπηγγέλλοντο λύσεσθαι τοὺς οἰκείους ἕκαστος ἰδίοις χρήμασι, καὶ παρεκάλουν τὴν βουλὴν τοῦτο σφίσιν ἐπιτρέψαι, καὶ ὁ δῆμος αὐτοῖς συνεδάκρυε καὶ συνεδεῖτο· τῶν δὲ βουλευτῶν οἱ μὲν οὐκ ἠξίουν ἐπὶ τοσαῖσδε συμφοραῖς ἄλλους τοσούσδε βλαβῆναι τὴν πόλιν, οὐδὲ δούλους μὲν ἐλευθεροῦν τοὺς δὲ ἐλευθέρους ὑπερορᾶν, οἱ δ' οὐκ ᾤοντο δεῖν αὐτοὺς ἐθίζειν τῷδε τῷ ἐλέῳ φεύγειν, ἀλλ' ἢ νικᾶν μαχομένους ἢ ἀποθνήσκειν ὡς οὐκ ὂν οὐδ' ὑπὸ τῶν οἰκείων ἐλεεῖσθαι τὸν φυγόντα. Πολλῶν δὲ παραδειγμάτων ἐς ἑκάτερα λεχθέντων, οὐκ ἐπέτρεψεν ἡ βουλὴ τοῖς συγγενέσι λύσασθαι τοὺς αἰχμαλώτους, ἡγουμένη, πολλῶν σφίσιν ἔτι κινδύνων ἐπόντων, οὐ συνοίσειν ἐς τὸ μέλλον τὴν ἐν τῷ παρόντι φιλανθρωπίαν, τὸ δ' ἀπάνθρωπον, εἰ καὶ σκυθρωπὸν εἴη, πρός τε τὰ μέλλοντα χρήσιμον ἔσεσθαι καὶ ἐν τῷ παρόντι καταπλήξειν Ἀννίβαν τῷ τολμήματι. Σεμπρώνιος οὖν καὶ οι σὺν αὐτῷ δύο τῶν αἰχμαλώτων πρὸς Ἀννίβαν ἐπανῄεσαν. Ὁ δ' ἔστι μὲν οὓς ἀπέδοτο τῶν αἰχμαλώτων, ἔστι δ' οὓς ὑπ' ὀργῆς ἀνῄρει, καὶ τοῖς σώμασι τὸν ποταμὸν ἐγεφύρου καὶ ἐπέρα. Ὅσοι δ' ἦσαν ἀπὸ τῆς βουλῆς ἢ ἄλλως ἐπιφανεῖς, μονομαχεῖν αὐτοὺς ὑπὸ θεαταῖς τοῖς Λίβυσιν ἠνάγκασε, πατέρας τε υἱοῖς καὶ ἀδελφοὺς ἀδελφοῖς, οὐδὲν ἐκλείπων ὑπεροψίας ὠμῆς.

Traduction française :

[28] Hannibal permit à ses prisonniers d'envoyer des messagers à Rome en leur propre nom, pour voir si les citoyens consentaient à les libérer contre une rançon. Trois d'entre eux furent choisis : Cn. Sempronius était leur chef. Hannibal exigea d'eux le serment de revenir. Les parents des prisonniers, se rassemblant autour du Sénat, montraient leur hâte à racheter leurs proches de leur propre poche et priaient le sénat de leur permettre de le faire. Le peuple les rejoignit dans leurs prières et dans leurs larmes. Certains sénateurs pensaient qu'il n'était pas sage, après de telles calamités, d'exposer la ville à perdre tant d'hommes, ni de dédaigner des hommes libres en donnant la liberté aux esclaves. D'autres pensaient qu'il n'était pas convenable par compassion d'accepter la fuite de soldats, mais qu'il fallait plutôt leur enseigner de vaincre ou de mourir, en pensant qu'il ne fallait absolument pas que des parents plaignent des fuyards. Beaucoup d'exemples furent cités de chaque côté. Le sénat décida finalement que les prisonniers ne pouvaient pas être rachetés par leurs parents, dans l'idée que, alors que tant de dangers attendaient encore la ville, la clémence actuelle serait une erreur pour le futur, alors que la sévérité, bien que douloureuse, serait un avantage pour l'avenir, et que cette sévérité même effrayerait dans l'immédiat Hannibal par sa hardiesse. C'est pourquoi Sempronius et les deux prisonniers qui l'accompagnaient retournèrent chez Hannibal. Ce dernier dans sa colère vendit certains de ses prisonniers, en mit d'autres à mort, et fit un pont de leurs corps sur lesquels il passa pour traverser un fleuve. Les sénateurs et les autres nobles qui étaient ses prisonniers, il les contraignit à combattre les uns contre les autres, en spectacle pour les Africains : des pères contre des fils, et des frères contre des frères. Il n'e négligea aucun acte de cruauté humiliante.





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Dernière mise à jour : 6/11/2008