Texte grec :
[21] Γενομένων δὲ πάντων εὐτρεπῶν ἑκατέροις, οἱ στρατηγοὶ διέθεον
παρακαλοῦντες αὐτούς, καὶ ὑπεμίμνησκον οἱ μὲν γονέων τε καὶ παίδων καὶ
γυναικῶν καὶ τῆς προγεγενημένης ἥττης, ὡς ἐν τῇδε τῇ μάχῃ περὶ
σωτηρίας κριθησομένους, ὁ δ' Ἀννίβας τῶν τε προγεγονότων ἐπὶ τοῖσδε
τοῖς ἀνδράσι κατορθωμάτων, καὶ ὡς αἰσχρὸν ἡττᾶσθαι τῶν ἡττημένων.
Ἐπεὶ δ' αἵ τε σάλπιγγες ἤχησαν καὶ αἱ φαλάγγες ἐβόησαν, πρῶτον μὲν
αὐτῶν οἱ τοξόται καὶ σφενδονῆται καὶ λιθοβόλοι προδραμόντες ἐς τὸ μέσον
ἀλλήλων κατῆρχον, μετὰ δὲ τούτους αἱ φάλαγγες ἐχώρουν ἐπὶ τὸ ἔργον,
φόνος τε καὶ πόνος ἦν πολὺς ἐκθύμως ἀγωνιζομένων ἑκατέρων. Ἐν ᾧ
σημαίνει μὲν ὁ Ἀννίβας τοῖς ἱππεῦσι κυκλοῦσθαι τὰ κέρατα τῶν ἐχθρῶν, οἱ
δὲ τῶν Ῥωμαίων ἱππεῖς ὀλιγώτεροι τῶν πολεμίων ὄντες ἀντιπαρῆγον
αὐτοῖς, καὶ τὴν τάξιν ἐκτείναντες ἐπὶ λεπτὸν ἠγωνίζοντο ὅμως ὑπὸ
προθυμίας, καὶ μάλισθ' οἱ τὸ λαιὸν ἔχοντες ἐπὶ τῇ θαλάσσῃ. Ἀννίβας δὲ καὶ
Μαάρβαλ ὁμοῦ τοὺς περὶ σφᾶς ἐπῆγον κραυγῇ ἀπλέτῳ καὶ βαρβαρικῇ,
νομίσαντες ἐκπλήξειν τοὺς ἐναντίους. Οἱ δὲ καὶ τούτους εὐσταθῶς καὶ
ἀκαταπλήκτως ὑπέμενον.
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Traduction française :
[21] Quand tout fut prêt de chaque côté, les commandants passèrent
à travers les rangs pour encourager leurs soldats. On recommanda
instamment aux Romains de se rappeler leurs parents, leurs épouses et
leurs enfants, et de faire oublier le déshonneur d'anciennes défaites. On
leur dit que cette bataille était l'ultime espoir de sécurité. Hannibal rappela
à ses hommes leurs anciens exploits et leur précédentes victoires sur ces
mêmes ennemis, et il dit qu'il serait honteux d'être vaincus maintenant par
des vaincus. Quand les trompettes retentirent, les fantassins poussèrent
un cri. Alors les archers, les frondeurs et les troupes légères s'avancèrent
et engagèrent le combat. Ensuite ce fut le tour des légions. Ce fut alors un
grand carnage et une grande mêlée, chaque côté combattant avec
vaillance. A ce moment Hannibal donna le signal à sa cavalerie
d'envelopper les ailes de l'ennemi. La cavalerie romaine, bien
qu'inférieure en nombre, s'avança contre eux, et prolongeant leur ligne de
bataille jusqu'à qu'elle devienne dangereusement mince, ils combattirent
néanmoins vaillamment, particulièrement ceux qui se trouvaient sur l'aile
gauche du côté de la mer. Hannibal et Maharbal les attaquèrent
simultanément avec la cavalerie qu'ils avaient gardée comme escorte, au
milieu de cris sauvages, dans l'idée de terrifier leurs ennemis. Pourtant les
Romains reçurent le choc sans reculer et sans crainte.
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