Texte grec :
[17] Καὶ τάδε μὲν ἦν περὶ Ἀννίβαν, Ῥωμαῖοι δὲ τῷ τε μεγέθει τῆς ἥττης
τῆς Φλαμινίου καὶ Κεντηνίου περιαλγοῦντες ὡς ἀνάξια σφῶν καὶ
παράλογα καὶ ἀθρόα παθόντες, καὶ τὸν πόλεμον ὅλως οὐ φέροντες ἔνδον
ὄντα παρ' ἑαυτοῖς, ἄλλα τε κατέλεγον ἐκ Ῥώμης τέλη στρατιωτῶν τέσσαρα
μετ' ὀργῆς ἐπὶ τὸν Ἀννίβαν, καὶ τοὺς συμμάχους πανταχόθεν ἤγειρον ἐς
Ἰαπυγίαν. Ὑπάτους τε αἱροῦνται ἐκ μὲν δόξης πολεμικῆς Λεύκιον Αἰμίλιον
τὸν Ἰλλυριοῖς πολεμήσαντα, ἐκ δὲ δημοκοπίας Τερέντιον Οὐάρρωνα,
πολλὰ αὐτοῖς ἐκ τῆς συνήθους δοξοκοπίας ὑπισχνούμενον. Καὶ αὐτοὺς
παραπέμποντες ἐξιόντας ἐδέοντο κρῖναι τὸν πόλεμον μάχῃ, καὶ μὴ τὴν
πόλιν ἐκτρύχειν χρόνῳ τε καὶ στρατείαις συνεχέσι καὶ ἐσφοραῖς καὶ λιμῷ
καὶ ἀργίᾳ τῆς γῆς δῃουμένης. Οἱ δὲ τὴν στρατιὰν τὴν ἐν Ἰαπυγίᾳ
προσλαβόντες, καὶ τὸ σύμπαν ἔχοντες πεζοὺς μὲν ἑπτακισμυρίους ἱππέας
δ' ἑξακισχιλίους, ἐστρατοπέδευον ἀμφὶ κώμῃ τινὶ καλουμένῃ Κάνναις. Καὶ ὁ
Ἀννίβας αὐτοῖς ἀντεστρατοπέδευεν. Φύσει δὲ ὢν φιλοπόλεμος ὁ Ἀννίβας
καὶ οὔ ποτε φέρων ἀργίαν, τότε μάλιστα τῆς ἀπορίας αὐτὸν ἐνοχλούσης
ἐξέτασσε συνεχῶς ἐς μάχην, δεδιὼς μὴ οἱ μισθοφόροι μετάθοιντο διὰ τὴν
ἀμισθίαν ἢ σκεδασθεῖεν ἐπὶ συλλογὴν ἀγορᾶς. Καὶ ὁ μὲν οὕτω
προὐκαλεῖτο τοὺς πολεμίους.
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Traduction française :
[17] Telle était la situation d'Hannibal.
Les Romains, affligés par l'importance des défaites de Flaminius
et de Centenius, considéraient qu'une telle succession de désastres
étonnants était indigne de leur dignité, et ne pouvant tolérer une guerre
dans leur propre territoire. Aussi, furieux contre Hannibal, ils levèrent
quatre nouvelles légions dans la ville pour s'opposer à lui, et demandèrent
aux forces alliées de tous se réunir en Apulie. Comme consuls ils élirent
Lucius Æmilius, qui avait acquis une gloire militaire dans la guerre contre
les Illyriens, et Terentius Varro, un démagogue qui avait gagné la faveur
populaire par les promesses fallacieuses habituelles. Au moment
d'envoyer les consuls à l'extérieur, ils leur demandèrent de décider de la
guerre par un seul combat et de ne pas épuiser la ville par des
alternoiements, par des conscriptions, par des impôts, par la faim et
l'abandon des terres dus à la dévastation des champs. Les consuls en
prenant le commandement de l'armée en Apulie possédaient en tout
70.000 fantassins et 6000 cavaliers Ils posèrent leur camp près d'un
village appelé Cannes. Le camp d'Hannibal était en face. Hannibal, qui
était toujours prêt au combat et qui ne supportait pas l'oisiveté, alors
moins que jamais parce qu'il était préoccupé de manquer de vivres, raison
pour laquelle il recherchait sans arrêt le combat. Il craignait également
que ses mercenaires ne l'abandonnassent, car ils n'avaient pas reçu leur
salaire, ou de se disperser à travers le pays à la recherche de nourriture.
C'est pourquoi il provoquait l'ennemi au combat.
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