[9] Ῥωμαῖοι μὲν δὴ μεγάλοις στρατοῖς ἐς πολλὰ ὁμοῦ διῄρηντο·
Ἀννίβας δὲ τούτων αἰσθόμενος, ἅμα τῷ ἦρι, τοὺς ἄλλους λαθὼν ἐδῄου τὴν
Τυρρηνίαν καὶ προύβαινεν ἐς τὸ μέρος τὸ ἐπὶ Ῥώμης. Οἱ δὲ πλησιάζοντος
αὐτοῦ πάνυ ἔδεισαν, οὐ παρούσης σφίσιν ἀξιομάχου δυνάμεως.
Ἐστράτευον δὲ ὅμως ἐκ τῶν ὑπολοίπων ὀκτακισχιλίους, καὶ Κεντήνιον
αὐτοῖς τινὰ τῶν ἐπιφανῶν ἰδιωτῶν, οὐδεμιᾶς ἀρχῆς παρούσης, ἐπέστησάν
τε καὶ ἐξέπεμπον ἐς Ὀμβρικοὺς ἐς τὴν Πλειστινην λίμνην, τὰ στενὰ
προληψόμενον, ᾗ συντομώτατόν ἐστιν ἐπὶ τὴν Ῥώμην. Ἐν δὲ τούτῳ καὶ
Φλαμίνιος ὁ τοῖς τρισμυρίοις τὴν ἐντὸς Ἰταλίαν φυλάσσων, αἰσθόμενος τῆς
σπουδῆς Ἀννίβου, μετέβαινεν ὀξέως, οὐ διαναπαύων τὴν στρατιάν. Δέει τε
περὶ τῆς πόλεως, καὶ αὐτὸς ὢν ἀπειροπόλεμός τε καὶ ἐς τὴν ἀρχὴν ἀπὸ
δημοκοπίας ᾑρημένος, ἠπείγετο Ἀννίβᾳ συμπλεκῆναι.
| [9] Ainsi dans ces circonstances les Romains divisèrent leurs
grandes armées pour s'engager dans de nombreuses campagnes
militaires. Hannibal, apprenant cela, s'avança secrètement au début du
printemps, ravagea l'Étrurie et se dirigea vers Rome. Les citoyens furent
remplis de terreur à l'annonce de son approche, parce qu'ils n'avaient
alors aucun moyen de le combattre. Néanmoins 8000 de ceux qui
restaient furent rassemblés, ayant à leur tête Centenius, un patricien,
simple citoyen, nommé commandant, vu qu'il n'y avait pas d'autre
magistrat, et furent envoyés en l'Ombrie vers le lac de Plestine pour
occuper les défilés où se trouvait le chemin le plus court pour se rendre à
Rome. A ce moment Flaminius, qui protégeait l'intérieur de l'Italie avec
30.000 hommes, se rendant compte de la rapidité des mouvements
d'Hannibal, changea à la hâte de position, sans laisser à son armée le
moindre repos. Craignant pour la sécurité de la ville et dépourvu
d'expérience militaire (il avait été élu par démagogie), il s'empressa
d'attaquer Hannibal.
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