[40] Τῶν δὲ στρατηγῶν Ἄππιος μὲν Καπύῃ παρέμενε, κἀκεῖνος
ἡγούμενος ἑλεῖν Καπύην, Φούλουιος δὲ Φλάκκος ἑτέραις ὁδοῖς ἐπειχθεὶς
ἀλήκτῳ τάχει ἀντεστρατοπέδευσε τῷ Ἀννίβᾳ, μέσον ἔχων τὸν Ἀνιῆνα. Τῷ
δ' Ἀννίβᾳ τῆν γέφυραν εὑρόντι λελυμένην καὶ τὸν Φούλουιον
ἀντικαθήμενον, ἔδοξε τὰς πηγὰς τοῦ ποταμοῦ περιοδεῦσαι. Καὶ ὁ μὲν
Φούλουιος ἀντιπαρώδευεν, ὁ δὲ καὶ ὣς ἐνήδρευε, Νομάδας ἱππέας
ὑπολιπών, οἱ τῶν στρατῶν ἀναστάντων τὸν Ἀνιῆνα ἐπέρασαν καὶ τὰ
Ῥωμαίων ἐδῄουν, μέχρι παρὰ τὴν πόλιν αὐτὴν γενόμενοι καὶ φοβήσαντες
ἐπέστρεψαν ἐς Ἀννίβαν· οὕτω γὰρ αὐτοῖς παρήγγελτο. Αὐτὸς δὲ ἐπεὶ τάς
τε πηγὰς τοῦ ποταμοῦ περιῆλθε, καὶ ὁδὸς ἦν ἐς τὸ ἄστυ οὐ πολλή, λέγεται
μὲν νυκτὸς σὺν τρισὶν ὑπασπισταῖς λαθὼν κατασκέψασθαι τὸ ἄστυ, καὶ τὴν
τῆς δυνάμεως ἐρημίαν καὶ θόρυβον τὸν ἐπέχοντα ἰδεῖν, ἀναστρέψαι δ' ἐς
Καπύην, εἴτε θεοῦ παράγοντος αὐτὸν ἀεὶ ὡς καὶ τότε, εἴτε τὴν τῆς πόλεως
ἀρετὴν καὶ τύχην δείσας, εἴτε, ὡς αὐτὸς τοῖς ἐσβαλεῖν προτρέπουσιν
ἔλεγεν, οὐκ ἐθέλων τὸν πόλεμον ἐκλῦσαι δέει Καρχηδονίων, ἵνα μὴ καὶ τὴν
στρατηγίαν αὐτὸς ἀποθοῖτο· οὐ γὰρ ὅ γε σὺν Φουλουίῳ στρατὸς ἦν αὐτῷ
πάμπαν ἀξιόμαχος. Ὁ δὲ Φούλουιος ἀναστρέφοντι παρείπετο, κωλύων τε
προνομεύειν καὶ φυλασσόμενος μηδὲν ἐξ ἐνέδρας παθεῖν.
| [40] Appius, un des généraux romains, resta à Capoue, croyant qu'il
pourrait capturer la ville seul. Fulvius Flaccus, l'autre général, marcha
avec une rare rapidité par d'autres routes et installa son camp en face de
celui d'Hannibal, : le fleuve Anio les séparait. Quand Hannibal constata
que le pont avait été détruit et que Fulvius occupait la rive opposée, il
décida de contourner les sources du fleuve. Fulvius se déplaça
parallèlement à lui de l'autre côté. A ce moment encore, comme à son
habitude, Hannibal imagina un stratagème. Il laissa derrière lui la
cavalerie Numide, qui, dès que les armées eurent levé le camp,
traversèrent l'Anio et ravagèrent le territoire romain jusqu'à ce qu'elles
s'approchent très près de la ville elle-même, et y apportent la
consternation, puis rejoignirent Hannibal selon les ordres reçus. Ce
dernier, quand, dit-on, il contourna les sources du fleuve, alors qu'il était
près de Rome, alla reconnaître la ville avec trois gardes du corps
secrètement de nuit, et observa le manque de force et la confusion qui y
régnait. Néanmoins il retourna à Capoue, soit parce qu'une divinité l'en
détourna cette fois comme dans d'autres circonstances, soit parce qu'il
était intimidé par la bravoure et la fortune de la ville, soit parce que,
comme il le dit à ceux qui voulaient attaquer la ville, il ne voulait pas porter
la guerre à cette extrémité de peur que les Carthaginois ne le privent de
son commandement. Car l'armée de Fulvius n'était absolument pas de
taille à l'affronter. Fulvius le suivit pendant sa retraite, l'empêchant
simplement de fourrager et faisant attention de ne pas tomber dans un de
ses pièges.
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