Texte grec :
[5,59] Αἵ τε στρατηγίδες αὐτοῦ τάξεις, ὑπὸ τῆσδε τῆς δόξης ἐπαιρόμεναι,
προσεπέλαζον τῷ χάρακι τῷ Καίσαρος κατὰ μέρη καὶ τοὺς συνεστρατευμένους
σφίσιν ὠνείδιζον, εἰ πολεμήσοντες ἥκοιεν Ἀντωνίῳ τῷ πάντας αὐτοὺς
περισώσαντι ἐν Φιλίπποις. Τῶν δὲ ἀντεπικαλούντων, ὅτι αὐτοὶ σφίσιν ἥκουσι
πολεμήσοντες, λόγοι συνισταμένων ἐγίγνοντο, καὶ τὰ ἐγκλήματα ἀλλήλοις
προύφερον, οἱ μὲν τὴν ἀπόκλεισιν τοῦ Βρεντεσίου καὶ τὴν ἀφαίρεσιν τοῦ
Καληνοῦ στρατοῦ, οἱ δὲ τὴν ἀποτείχισιν τοῦ Βρεντεσίου καὶ πολιορκίαν καὶ
τὴν τῆς Αὐσονίδος καταδρομὴν καὶ τὸ συνθέσθαι μὲν Ἀηνοβάρβῳ σφαγεῖ Γαΐου
Καίσαρος, συνθέσθαι δὲ Πομπηίῳ κοινῷ πολεμίῳ. Καὶ τέλος οἱ τοῦ Καίσαρος
τὴν γνώμην σφῶν τοῖς ἑτέροις ἀνεκάλυπτον, ὅτι Καίσαρι συνέλθοιεν οὐκ
ἀμνημονοῦντες Ἀντωνίου τῆς ἀρετῆς, ἀλλὰ διαλλαγὰς ἐπινοοῦντες ἀμφοτέροις ἢ
Ἀντώνιον ἀπειθοῦντα καὶ πολεμοῦντα ἀμυνούμενοι. Καὶ τάδε καὶ αὐτοὶ
προσπελάζοντες τοῖς Ἀντωνίου χαρακώμασι προύλεγον.
Γιγνομένων δὲ τούτων ἀγγέλλεται Φουλβία τεθνεῶσα, λεγομένη μὲν ἐπὶ ταῖς
Ἀντωνίου μέμψεσιν ἀθυμῆσαι καὶ ἐς τὴν νόσον ἐμπεσεῖν, νομιζομένη δὲ καὶ
τὴν νόσον ἑκοῦσα ἐπιτρῖψαι διὰ τὴν ὀργὴν Ἀντωνίου· νοσοῦσάν τε γὰρ αὐτὴν
ἀπολελοίπει καὶ οὐδὲ ἀπολείπων ἑωράκει. Ἐδόκει δ' ἀμφοτέροις ἐς πολλὰ
συνοίσειν ὁ θάνατος, γυναίου φιλοπράγμονος ἀπηλλαγμένοις, ἣ διὰ τὸν
Κλεοπάτρας ζῆλον ἐξερρίπισε τοσόνδε πόλεμον. Τό γε μὴν πάθος ἀσθενῶς
ἤνεγκεν ὁ Ἀντώνιος, ἡγούμενός τι καὶ αἴτιος γεγονέναι.
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Traduction française :
[5,59] Les cohortes prétoriennes d'Antoine, fières de son exploit,
s'approchèrent du camp d'Octave par petits groupes et reprochèrent à leurs
anciens camarades d'être venus là pour combattre Antoine, à qui ils
devaient d'avoir survécu à Philippes. Comme ces derniers répondaient que
c'étaient les soldats d'Antoine qui étaient venus leur faire la guerre,
ils se mirent à discuter et ils se firent des reproches mutuels. Les
hommes d'Antoine disaient que Brindisi lui avait été interdite et que les
troupes de Calenus lui avaient été confisquées. Les autres parlaient de
l'encerclement et du siège de Brindisi, de l'invasion de l'Italie
méridionale, de l'accord avec Ahenobarbus, un des meurtriers de César et
du traité avec Pompée, leur ennemi commun. Enfin les hommes d'Octave
dirent ce qu'ils comptaient faire : ils étaient venus avec Octave, non
parce qu'ils avaient oublié les mérites d'Antoine, mais avec l'intention
de les amener à un accord, ou, si Antoine refusait et continuait la
guerre, de défendre Octave contre lui. Ces choses, ils les disaient aussi
ouvertement quand ils s'approchaient des fortifications d'Antoine.
Tandis que ces événements se passaient, on annonça la mort de Fulvia. On
dit que, déprimée par les reproches d'Antoine, elle était tombée malade ;
et on supposait qu'elle était disposée à cette maladie à cause de la
colère d'Antoine, qui l'avait laissée malade et qui ne lui avait pas rendu
visite même lors de son départ. La mort de cette femme turbulente, qui
avait provoqué une guerre si désastreuse à cause de sa jalousie envers
Cléopâtre, fut, semble-t-il, une grande chance pour les deux parties qui
furent débarrassées d'elle. Néanmoins, Antoine en fut fort triste parce
qu'il considérait en avoir été, en un certain sens, la cause.
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