Texte grec :
[5,56] Ἐντεῦθεν ἐπὶ Βρεντεσίου διέπλεον, φυλασσομένου πρὸς πέντε Καίσαρος
τάξεων, καὶ οἱ Βρεντέσιοι τὰς πύλας ἀπέκλειον, Ἀηνοβάρβῳ μὲν ὡς ἐκ πολλοῦ
πολεμίῳ, Ἀντωνίῳ δὲ ὡς πολέμιον ἐπάγοντι. Ὁ δὲ ἀγανακτῶν καὶ ἡγούμενος
εἶναι τάδε καλλωπίσματα, τὸ δ' ἀληθὲς ἀποκλείεσθαι πρὸς τῶν Καίσαρος
φρουρῶν γνώμῃ Καίσαρος, διετάφρευε τῆς πόλεως τὸν ἰσθμὸν καὶ ἀπετείχιζεν.
Ἔστι δ' ἡ πόλις χερρόνησος ἐν μηνοειδεῖ λιμένι, καὶ οὐκ ἦν ἔτι τοῖς ἐξ
ἠπείρου προσελθεῖν ἀνάντει λόφῳ, διατετμημένῳ τε καὶ διατετειχισμένῳ. Ὁ δὲ
Ἀντώνιος καὶ τὸν λιμένα μέγαν ὄντα φρουρίοις πυκνοῖς περιεφράξατο καὶ τὰς
νήσους τὰς ἐν αὐτῷ. Ἔς τε τὰ παράλια τῆς Ἰταλίας περιέπεμπεν, οἷς εἴρητο
τὰ εὔκαιρα καταλαμβάνειν. Ἐκέλευε δὲ καὶ Πομπήιον ἐπιπλεῖν τῇ Ἰταλίᾳ καὶ
δρᾶν, ὅ τι δύναιτο. Ὁ δὲ ἄσμενος αὐτίκα Μηνόδωρον σὺν ναυσὶ πολλαῖς καὶ
στρατοῦ τέσσαρσι τέλεσιν ἐκπέμψας Σαρδὼ Καίσαρος οὖσαν καὶ τὰ ἐν αὐτῇ δύο
τέλη περιέσπασε τὴν συμφροσύνην Ἀντωνίου καταπλαγέντας. Τῆς δὲ Ἰταλίας
Σιποῦντα μὲν τῆς Αὐσονίας οἱ τοῦ Ἀντωνίου κατέλαβον, Θουρίους δὲ καὶ
Κωνσεντίαν Πομπήιος ἐπολιόρκει καὶ τὴν χώραν ἐπενέμετο τοῖς ἱππεῦσιν.
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Traduction française :
[5,56] De là ils s'embarquèrent pour Brindisi, qui était gardée par cinq
cohortes de troupes d'Octave. Les citoyens leur fermèrent les portes :
contre Ahenobarbus, parce que c'était un ancien ennemi, et contre Antoine,
parce qu'il voulait introduire un ennemi. Antoine en fut indigné.
Considérant que ce n'était qu'un prétexte, et qu'en réalité c'était par
ordre de la garnison d'Octave qu'on ne le laissait pas entrer, il fit
creuser un fossé et dresser une palissade à travers l'isthme qui relie la
ville au continent. La ville est située sur une péninsule et son port est
en forme de croissant. Alors les personnes qui venaient du continent ne
purent plus atteindre les hauteurs où se situait la ville, puisqu'elles
avaient été fermées et murées. Antoine fit encercler également le port,
qui était grand, et les îles qui s'y trouvaient, avec des tours placées
très près les unes des autres. Il envoya des troupes le long des côtes de
l'Italie, à qui il ordonna de s'emparer des positions avantageuses. Il
invita Pompée à le rejoindre en Italie avec sa flotte et de faire au
mieux. Pompée, immédiatement, envoya Menodorus avec de nombreux navires et
quatre légions, qui s'emparèrent de la Sardaigne, qui appartenait à
Octave, et deux légions qui s'y trouvaient, qui furent prises de panique à
l'annonce de l'accord entre Pompée et Antoine. En Italie les hommes
d'Antoine prirent la ville de Sipuntum d'Ausonie. Pompée assiégea Thurii
et Consentia et sa cavalerie ravagea leur territoire.
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