Texte grec :
[5,37] Ἐκταθεισῶν δέ που τῶν σανίδων ἐς τὸ τεῖχος, βία τότε μάλιστα
ἐπικίνδυνος ἦν τῶν Λευκιανῶν ἐπὶ ταῖς σανίσι μαχομένων, καὶ βέλη πλάγια
πάντοθεν ἦν ἐς αὐτοὺς καὶ ἀκόντια. Ἐβιάσαντο δὲ ὅμως καὶ ἐς τὸ τεῖχος
ἐξήλαντο ὀλίγοι, καὶ αὐτοῖς εἵποντο ἕτεροι· καὶ τάχα ἄν τι ἐξείργαστο
αὐτοῖς μετὰ ἀπονοίας, εἰ μή, γνωσθέντος οὐ πολλὰ εἶναι τὰ τοιαῦτα
μηχανήματα, οἱ ἄριστοι τῶν Καίσαρος ἐφεδρειῶν ἀκμῆτες ἐπήγοντο κεκμηκόσι.
Τότε γὰρ δὴ τῶν τειχῶν αὐτοὺς κατήρειψαν καὶ τὰ μηχανήματα συνέτριψαν καὶ
ἔβαλλον ἄνωθεν ἤδη σὺν καταφρονήσει. Τοῖς δὲ τὰ μὲν ὅπλα καὶ τὰ σώματα ὅλα
συνεκέκοπτο, καὶ βοὴ σφᾶς ἐπελελοίπει, παρέμενον δ' ὅμως τῇ προθυμίᾳ. Ὡς
δὲ καὶ τὰ νεκρὰ τῶν ἐπὶ τοῦ τείχους ἀνῃρημένων ἐσκυλευμένα κάτω
διερριπτεῖτο, τὴν ὕβριν οὐκ ἔφερον, ἀλλὰ ἀνετρέποντο ὑπὸ τῆς ὄψεως, καὶ
μικρὸν ἔστησαν ἀποροῦντες ὥσπερ ἐν τοῖς γυμνικοῖς ἀγῶσιν οἱ
διαναπαυόμενοι. Ὧδε δὲ αὐτοὺς ἔχοντας ἐλεῶν ὁ Λεύκιος ἐκάλει τῇ σάλπιγγι
ἀναχωρεῖν. Ἡσθέντων δὲ τῶν Καίσαρος ἐπὶ τῷδε καὶ τὰ ὅπλα παταγησάντων οἷον
ἐπὶ νίκῃ, ἐρεθισθέντες οἱ τοῦ Λευκίου τὰς κλίμακας αὖθις ἁρπάσαντες (οὐ
γὰρ ἔτι πύργους εἶχον) ἔφερον ἐς τὰ τείχη μετὰ ἀπονοίας, οὐδὲν ἔτι
βλάπτοντες· οὐ γὰρ ἐδύναντο. Περιθέων δ' αὐτοὺς ὁ Λεύκιος ἐδεῖτο μὴ
ψυχομαχεῖν ἔτι καὶ οἰμῴζοντας ἀπῆγεν ἄκοντας.
|
|
Traduction française :
[5,37] Une fois les planches placées contre le murs à quelques endroits, la
lutte devint fort dangereuse, parce que les forces de Lucius combattant
sur des pontons étaient exposées aux projectiles et aux javelots de tous
les côtés. Mais ils ne faiblirent pas, au contraire certains passèrent le
mur. D'autres les suivirent, et dans leur désespoir ils auraient pu
arriver à une résultat probant dans leur désespoir si Octave ne s'était
pas aperçu qu'ils n'avaient pas beaucoup de machines, et s'il n'avait pas
envoyé ses meilleurs hommes pour porter secours à ses hommes fatigués. Ces
troupes fraîches rejetèrent les assaillants au bas des murs, réduisirent
en pièces leurs machines, et leur lancèrent des projectiles avec mépris.
Leurs ennemis, bien que leurs boucliers et corps furent percés et qu'ils
n'avaient plus de voix, tinrent bon avec courage. Mais quand les cadavres
de ceux qui avaient été tués sur le mur furent dépouillés et jetés en bas
au milieu d'eux, ils ne purent en soutenir le spectacle, mais s'en
détournèrent et restèrent un moment dans l'expectative, comme des athlètes
qui reprennent leur souffle dans les jeux. Lucius eut pitié d'eux à ce
moment et fit sonner la retraite. Alors les troupes d'Octave firent
joyeusement retentir leurs armes comme on le fait quand on a remporté la
victoire : alors ceux de Lucius furent pris de rage et reprirent encore
leurs échelles (bien qu'ils ne possédaient plus de tours), et les
portèrent aux murs avec désespoir. Pourtant ils ne firent aucun mal à
l'ennemi, parce qu'ils n'en avaient plus la force. Lucius se précipita au
milieu d'eux et les supplia de ne pas sacrifier leurs vies, et les ramena
alors qu'ils étaient désespérés.
|
|