Texte grec :
[5,17] Καὶ δύο μὲν εἰκόνες ἐκ πλεόνων αἵδε ἔστων τῆς τότε δυσαρχίας· αἴτιον
δ' ἦν, ὅτι καὶ οἱ στρατηγοὶ ἀχειροτόνητοι ἦσαν οἱ πλείους ὡς ἐν ἐμφυλίοις
καὶ οἱ στρατοὶ αὐτῶν οὐ τοῖς πατρίοις ἔθεσιν ἐκ καταλόγου συνήγοντο οὐδ'
ἐπὶ χρείᾳ τῆς πατρίδος, οὐδὲ τῷ δημοσίῳ στρατευόμενοι μᾶλλον ἢ τοῖς
συνάγουσιν αὐτοὺς μόνοις, οὐδὲ τούτοις ὑπὸ ἀνάγκῃ νόμων, ἀλλ' ὑποσχέσεσιν
ἰδίαις, οὐδὲ ἐπὶ πολεμίους κοινούς, ἀλλὰ ἰδίους ἐχθρούς, οὐδὲ ἐπὶ ξένους,
ἀλλὰ πολίτας καὶ ὁμοτίμους. Τάδε γὰρ πάντα αὐτοῖς τὸν στρατιωτικὸν φόβον
ἐξέλυεν, οὔτε στρατεύεσθαι νομίζουσι μᾶλλον ἢ βοηθεῖν οἰκείᾳ χάριτι καὶ
γνώμῃ, καὶ τοὺς ἄρχοντας ἡγουμένοις ὑπὸ ἀνάγκης αὑτῶν ἐς τὰ ἴδια
ἐπιδεῖσθαι. Τό τε αὐτομολεῖν, πάλαι Ῥωμαίοις ἀδιάλλακτον ὄν, τότε καὶ
δωρεῶν ἠξιοῦτο· καὶ ἔπρασσον αὐτὸ οἵ τε στρατοὶ κατὰ πλῆθος καὶ τῶν
ἐπιφανῶν ἀνδρῶν ἔνιοι, νομίζοντες οὐκ αὐτομολίαν εἶναι τὴν ἐς τὰ ὅμοια
μεταβολήν. Ὅμοια γὰρ δὴ πάντα ἦν, καὶ οὐδὲ ἕτερα αὐτῶν ἐς ἔχθραν κοινὴν
Ῥωμαίοις ἀπεκέκριτο· ἥ τε τῶν στρατηγῶν ὑπόκρισις μία, ὡς ἁπάντων ἐς τὰ
συμφέροντα τῇ πατρίδι βοηθούντων, εὐχερεστέρους ἐποίει πρὸς τὴν μεταβολὴν
ὡς πανταχοῦ τῇ πατρίδι βοηθοῦντας. Ἃ καὶ οἱ στρατηγοὶ συνιέντες ἔφερον, ὡς
οὐ νόμῳ μᾶλλον αὐτῶν ἄρχοντες ἢ ταῖς δωρεαῖς.
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Traduction française :
[5,17] Voilà deux exemples de l'insubordination régnante. La cause en était
que la plupart des généraux, et surtout en temps de guerres civiles,
n'étaient pas régulièrement élus ; que leurs armées n'avaient pas été
recrutée selon la coutume ancestrale, ni pour défendre leur pays ;
qu'elles servaient moins l'État que les individus qui les rassemblaient ;
et c'est pourquoi ils servaient ces derniers non par soumission à la loi,
mais en raison de promesses privées ; non contre un ennemi commun, mais
contre des ennemis privés ; non contre des étrangers, mais contre des
concitoyens, leurs égaux. Toutes ces choses altérèrent la discipline
militaire, et les soldats pensaient qu'ils ne servaient pas dans l'armée
que pour porter assistance, selon leur bon vouloir et leur propre
jugement, aux chefs qui avaient besoin d'eux pour leurs propres intérêts
personnels. La désertion, qui autrefois était impardonnable, était
maintenant récompensée par des cadeaux, et des armées entières y
recoururent, y compris des hommes illustres, qui considéraient que ce
n'était pas une désertion de changer de camp, parce que tous les partis se
ressemblaient, car aucun d'eux ne se distinguait en luttant contre
l'ennemi commun du peuple romain. La prétention commune des généraux que
tout ce qu'ils faisaient était utile à la patrie rendait la désertion
facile puisque, soi-disant, on pouvait servir son pays dans n'importe quel
parti Et les généraux toléraient ce comportement, parce qu'ils
savaient que leur autorité sur leurs armées dépendait des cadeaux plutôt
que de la loi.
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