Texte grec :
[5,142] Ὁ δὲ Πομπήιος Τιτίῳ μὲν ἀχαριστίας ὠργίζετο, τὸν πόλεμον τόνδε
ὑποδεξαμέμῳ πολεμήσειν πρὸς αὐτόν· ἁλόντα γὰρ αὐτὸν αἰχμάλωτον
περισεσώκει. Ἐπὶ δὲ τῇ ὀργῇ καὶ ἠδόξει, Πομπήιος ὤν, ἐπὶ Τιτίῳ γενέσθαι,
οὐκ ἐπιφανεῖ πάνυ ἀνδρί, καὶ ὑπώπτευεν αὐτὸν ὡς οὐ βέβαιον ἔς τε τὸν
τρόπον ὑπονοῶν καί τινα συγγινώσκων ἐς αὐτὸν ὕβριν παλαιὰν πρὸ τῆς
εὐεργεσίας. Φουρνίῳ δ' αὖθις ἑαυτὸν ἐπέτρεπε καὶ δέξασθαι παρεκάλει. Ὡς δ'
οὐκ ἔπειθεν, ὁ δὲ καὶ Ἀμύντᾳ ἔλεγεν ἑαυτὸν ἐπιτρέψειν. Τοῦ Φουρνίου δὲ
φήσαντος οὐδ' Ἀμύνταν ἂν δέξασθαι τόδε ὕβριν ἔχον ἐς τὸν ἐξ Ἀντωνίου τὸ
πᾶν ἐπιτετραμμένον, διελύθησαν. Καὶ τοῖς μὲν ἀμφὶ τὸν Φούρνιον δόξα ἦν,
ὅτι ὁ Πομπήιος ἐξ ἀπορίας τῶν παρόντων ἑαυτὸν ἐς τὴν ἐπιοῦσαν ἡμέραν
ἐκδώσει τῷ Τιτίῳ· ὁ δὲ νυκτὸς τὰ συνήθη πυρὰ καίεσθαι καταλιπὼν καὶ τοὺς
σαλπιγκτὰς σημαίνειν τὰ διαστήματα τῆς νυκτός, ὥσπερ ἦν ἔθος, ἔλαθε μετὰ
τῶν εὐζώνων ὑπεξελθὼν τοῦ στρατοπέδου, οἷς οὐδὲ αὐτοῖς προεῖπεν, οἷ
χωρήσειν ἔμελλεν. Ἐπενόει δ' ἐπὶ θάλασσαν ἐλθὼν ἐμπρῆσαι τὸ τοῦ Τιτίου
ναυτικόν. Καὶ τάχα ἂν ἔδρασεν, εἰ μὴ Σκαῦρος αὐτομολήσας ἀπ' αὐτοῦ τὴν μὲν
ἔξοδον ἐμήνυσε καὶ τὴν ὁδόν, ἣν ἐφέρετο, τὴν δ' ἐτίνοιαν οὐκ ᾔδει. Τότε δὴ
χιλίοις καὶ πεντακοσίοις ἱππεῦσιν Ἀμύντας ἐδίωκε τὸν Πομπήιον ἱππέας οὐκ
ἔχοντα. Καὶ ἐς τὸν Ἀμύνταν οἱ τοῦ Πομπηίου πλησιάσαντα μετεχώρουν, οἱ μὲν
ἀποδιδράσκοντες, οἱ δὲ καὶ φανερῶς. Μονούμενος οὖν ὁ Πομπήιος καὶ δεδιὼς
ἤδη τὰ οἰκεῖα, ἑαυτὸν ἄνευ σπονδῶν ἐνεχείρισεν Ἀμύντᾳ, ὁ Τιτίῳ μετὰ
σπονδῶν ἀδοξήσας.
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Traduction française :
[5,142] Pompée était irrité de l'ingratitude de Titius, qui s'était engagé à
faire la guerre contre lui, alors qu'il avait par le passé était fait
prisonnier et avait été épargné par Pompée. En plus de cette colère il
considérait que c'était contraire à sa dignité d'être remis à Titius, qui
n'était pas de naissance noble. D'ailleurs il soupçonnait Titius, soit
parce qu'il connaissait son caractère et ne le considérait pas digne de
confiance, soit parce qu'il était au courant de quelques vieilles
injustices commises à son égard avant le bienfait que je viens de
mentionner. De nouveau il offrit de se rendre à Furnius, et le pria
d'accepter. Comme ce dernier refusait, il dit qu'il se rendrait à Amyntas.
Furnius lui répondit qu'Amyntas refuserait aussi, parce que ce serait une
insulte à celui à qui Antoine avait confié l'entièreté de cette affaire ;
et c'est ainsi que se termina l'entrevue. L'opinion était dans le camp de
Furnius que, faute de ressources, Pompée se livrerait à Titius le jour
suivant. Quand la nuit fut venue Pompée fit allumer les feux comme
d'habitude, et fit sonner normalement les trompettes à des intervalles
réguliers durant la nuit, alors qu'il se retirait tranquillement du camp
avec une troupe bien préparée, à qui il n'avait pas dit auparavant où il
comptait se rendre. Il avait l'intention d'aller au bord de la mer et de
brûler la flotte de Titius, et peut-être l'aurait-il fait s'il n'avait été
trahi pas Scaurus qui communiqua son départ et la route qu'il avait prise,
bien qu'ignorant le but poursuivi. Amyntas, avec 1500 cavaliers,
poursuivit Pompée, qui n'avait aucune cavalerie. Quand Amyntas approcha,
les hommes de Pompée désertèrent, certains en privé, d'autres ouvertement.
Pompée, abandonné par presque tous ses hommes et craignant ses familiers,
se rendit à Amyntas sans conditions, bien qu'il ait dédaigné se rendre à
Titius avec conditions.
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