Texte grec :
[5,119] Ἐλθούσης δὲ τῆς ἡμέρας πρῶτα μὲν ἦν ἐρετῶν ἅμιλλα καὶ βοή, καὶ βέλη
τὰ μὲν ἐκ μηχανῆς, τὰ δ' ἀπὸ χειρῶν, ὅσα λίθοι καὶ πυρφόρα καὶ τοξεύματα.
Μετὰ δὲ αἱ νῆες αὐταὶ συνερρήγνυντο ἀλλήλαις, αἱ μὲν εἰς τὰ πλάγια, αἱ δὲ
κατ' ἐπωτίδας, αἱ δὲ ἐπὶ τοὺς ἐμβόλους, ἔνθα μάλιστά εἰσιν αἱ πληγαὶ
βίαιοι τινάξαι τε τοὺς ἐπιβάτας καὶ τὴν ναῦν ἀργοτέραν ἐργάσασθαι. Ἄλλαι
δὲ ἀλλήλας διεξέπλεον βάλλουσαί τε καὶ ἀκοντίζουσαι· καὶ τὰ ὑπηρετικὰ τοὺς
ἐκπίπτοντας ἀνελάμβανεν. Ἔργα τε χειρῶν ἦν καὶ βία ναυτῶν καὶ τέχνη
κυβερνητῶν καὶ βοαὶ καὶ στρατηγῶν παρακελεύσεις καὶ μηχανήματα πάντα.
Εὐδοκίμει δὲ μάλιστα ὁ ἅρπαξ, ἔκ τε πολλοῦ ταῖς ναυσὶ διὰ κουφότητα
ἐμπίπτων καὶ ἐμπηγνύμενος, ὅτε μάλιστα ὑπὸ τῶν καλῳδίων ἐφέλκοιτο ὀπίσω·
κοπῆναί τε ὑπὸ τῶν βλαπτομένων οὐκ ἦν εὔπορος διὰ σίδηρον τὸν περιέχοντα,
καὶ τὸ μῆκος αὐτοῦ δυσεφικτότατα τοῖς κόπτουσι τὰ καλῴδια ἐποίει· οὐδὲ τὸ
μηχάνημά πω προέγνωστο, ὡς δρέπανα δόρασι περιθέσθαι· ἓν δ' ἐπενόουν ὡς ἐν
ἀδοκήτῳ, τὴν ναῦν κρούοντες ἐπὶ πρύμναν ἀντισπᾶν. Τὸ δ' αὐτὸ ποιούντων καὶ
τῶν πολεμίων ἴση μὲν ἦν ἡ βία τῶν ἀνδρῶν, ὁ δὲ ἅρπαξ ἐποίει τὸ ἴδιον.
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Traduction française :
[5,119] Le jour fixé on entendit des deux côtés les cris des rameurs,
accompagnés d'abord par les traits lancés par les machines et à la main :
pierres, brandons et flèches. Puis les bateaux s'élancèrent les uns contre
les autres, certains frappant le milieu du navire, d'autres les proues,
d'autres les rostres là où les coups sont les plus efficaces pour
troubler l'équipage et pour rendre le navire inutile. D'autres brisèrent
la ligne opposée en s'y enfonçant et en même temps déchargeaient des
flèches et des javelots ; et les petits navires reprenaient ceux qui
tombaient par dessus bord. Les soldats luttaient entre eux tandis que les
marins montraient leur force et les pilotes leur compétence et leurs cris.
Les généraux encourageaient leurs hommes, et toutes machines étaient mises
en branle à leur demande. Le "harpago" eut beaucoup de succès. Jeté à
distance sur les navires (on pouvait le faire en raison de sa légèreté),
il les saisissait, surtout quand on tirait sur les cordes. À cause des
barres de fer les hommes qui l'attaquaient ne pouvaient pas facilement le
couper, et ceux qui essayaient de couper les cordes en étaient empêchés
par leur longueur. Comme cet appareil n'avait jamais été employé
auparavant, l'ennemi ne s'était pas équipé de poutres recourbées. Une
seule chose semblait recommandée dans cette situation inattendue, c'était
de ramener en arrière le navire la poupe en avant et essayer d'éloigner le
navire ; mais comme l'ennemi faisait la même chose, la force exercée par
les hommes était égale des deux côtés, et le "harpago" faisait son travail.
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