Texte grec :
[5,121] Μόλις δέ ποτε ταῖς χροιαῖς τῶν πύργων, αἷς δὴ μόναις διέφερον
ἀλλήλων, ὁ Ἀγρίππας συνεὶς πλέονας ἀπολωλέναι τοῦ Πομπηίου ναῦς ἐθάρρυνε
τοὺς συνόντας ὡς ἤδη κατορθοῦντας· καὶ τοῖς πολεμίοις αὖθις ἐμπεσὼν
ἐπέκειτο ἀπαύστως, μέχρι βιασθέντες, ὅσοι μάλιστα κατ' αὐτὸν ἦσαν, τούς τε
πύργους κατέρριψαν καὶ τὰς ναῦς ἐπιστρέψαντες ἐς τὸν πορθμὸν ἔφευγον. Καὶ
ἔφθασαν ἐσδραμεῖν ἑπτακαίδεκα νῆες. Αἱ δὲ λοιπαί, διακλείσαντος αὐτὰς τοῦ
Ἀγρίππου, αἱ μὲν ἐξώκελλον ἐς τὴν γῆν διωκόμεναι, καὶ συνεξώκελλον αὐταῖς
ὑπὸ ὁρμῆς οἱ διώκοντες ἢ ὁρμιζομένας ἀπέσπων ἢ ἐνεπίμπρασαν· ὅσαι δὲ ἔτι
κατὰ τὸ πέλαγος ἐμάχοντο, τὰ περὶ αὐτὰς γιγνόμενα κατιδοῦσαι παρεδίδοσαν
ἑαυτὰς τοῖς πολεμίοις. Καὶ ὁ τοῦ Καίσαρος στρατὸς ἐπινίκιον ἠλάλαξεν ἐν τῇ
θαλάσσῃ, καὶ ὁ πεζὸς ἀντεβόησεν ἐπὶ τῆς γῆς. Οἱ Πομπηίου δ' ἀνῴμωξαν, καὶ
αὐτὸς ἐκ τῶν Ναυλόχων ἀναθορὼν ἐς τὴν Μεσσήνην ἠπείγετο, οὐδὲν ὑπὸ
ἐκπλήξεως περὶ τῶν πεζῶν οὐδ' ἐπισκήψας· ὅθεν καὶ τούσδε ὁ Καῖσαρ Τισιηνοῦ
παραδιδόντος ὑποσπόνδους ἐδέχετο καὶ τοὺς ἱππέας ἐπ' αὐτοῖς, τῶν ἱππάρχων
παραδιδόντων. Κατέδυσαν δὲ ἐν τῷ πόνῳ νῆες Καίσαρος μὲν τρεῖς, Πομπηίου δὲ
ὀκτὼ καὶ εἴκοσι, καὶ αἱ λοιπαὶ κατεφλέχθησαν ἢ ἐλήφθησαν ἢ ἐς τὴν γῆν
ὀκέλλουσαι συνετρίβησαν· αἱ δὲ ἑπτακαίδεκα μόναι διέφυγον.
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Traduction française :
[5,121] D'après les couleurs des tours (c'était la seule différence entre
elles), Agrippa avec difficulté comprit que les bateaux de Pompée avaient
eu des pertes plus grandes, et il encouragea ceux qui étaient près de lui
comme s'ils étaient déjà vainqueurs. Alors il attaqua l'ennemi et le
pressa sans arrêt, jusqu'à ce qu'il s'empare des plus proches. Ils
renversèrent leurs tours et firent demi-tour pour s'enfuir vers les
détroits. Dix-sept d'entre eux, qui étaient devant, parvinrent à
s'échapper. Le reste fut taillé en pièce par Agrippa et quelques-uns qui
étaient poursuivis échouèrent. Les poursuivants dans leur précipitation
échouèrent aussi, et soit ils retirèrent ceux qui étaient immobilisés soit
y mirent le feu. Quand les navires de Pompée qui combattaient toujours
virent ce qui était arrivé à ces derniers, ils se rendirent à leurs
ennemis. Alors les soldats d'Octave qui se trouvaient dans les navires
poussèrent un cri de victoire et ceux qui étaient à terre leur
répondirent. Ceux de Pompée gémirent. Pompée lui-même, quitta Naulochi et
se hâta vers Messine, sans donner dans sa panique aucun ordre à son
infanterie. C'est pourquoi Octave reçut la reddition de Tisienus aux
conditions convenues, et celle de la cavalerie en outre, qui lui fut
livrée par ses officiers. Trois des bateaux d'Octave furent perdus lors de
ce combat. Pompée de son côté en perdit vingt-huit, et le reste fut brûlé
ou capturé ou échoué et mis en pièces, sauf les dix-sept qui s'échappèrent.
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