Texte grec :
[5,102] Μινδίῳ δὲ Μαρκέλλῳ, τῶν ἑταίρων τινὶ τῶν Καίσαρος, φίλος ἐν τῇ
προτέρᾳ γεγονὼς αὐτομολίᾳ, τοῖς μὲν ἀμφ' αὑτὸν ἔφη τὸν Μίνδιον βουλεύειν
αὐτομολίαν καὶ προδοσίαν, τοῖς δὲ πολεμίοις προσπελάσας ἠξίου Μίνδιον αὑτῷ
συνελθεῖν ἔς τινα νησῖδα ἐπὶ λόγοις συνοίσουσι. Καὶ συνελθόντι ἔλεγεν,
οὐδενὸς ἀκούοντος ἑτέρου, φυγεῖν μὲν ἐς Πομπήιον ὑβριζόμενος ὑπὸ τοῦ τότε
ναυάρχου Καλουισίου, τὴν δὲ ναυαρχίαν Ἀγρίππου μεταλαβόντος ἐπανελεύσεσθαι
πρὸς Καίσαρα οὐδὲν ἀδικοῦντα, εἰ πίστιν αὑτῷ κομίσειεν ὁ Μίνδιος παρὰ
Μεσσάλα τοῦ τὴν ἀποδημίαν Ἀγρίππᾳ διοικοῦντος. Ἔφη δ' ἐπανελθὼν μὲν
ἰάσεσθαι λαμπροῖς τὸ ἁμάρτημα ἔργοις, μέχρι δὲ τῶν πίστεων λυμανεῖσθαί
τινα τῶν Καίσαρος ὁμοίως ἐς τὸ ἀνύποπτον. Καὶ ὁ μὲν αὖθις ἐλυμαίνετο,
Μεσσάλας δ' ἐνεδοίασε μὲν ὡς ἐπὶ αἰσχρῷ, ἐνέδωκε δ' ὅμως, εἴτε πολέμου
ταῦτ' εἶναι νομίζων ἀνάγκας εἴτε καὶ τῆς Καίσαρος γνώμης τι προμαθὼν ἢ
τεκμηράμενος. Καὶ Μηνόδωρος μὲν αὖθις ηὐτομόλει καὶ τὸν Καίσαρα ἐλθόντα
προσπίπτων ἠξίου συγγνῶναν μὴ λέγοντι τὰς αἰτίας τῆς φυγῆς· ὁ δὲ ἐς μὲν
σωτηρίαν αὐτῷ συνεγίνως κε διὰ τὰς σπονδὰς καὶ ἀφανῶς ἐφυλάσσετο, τοῦς δὲ
τριηράρχους αὐτοῦ μεθίει χωροῦντας ὅποι θέλοιεν.
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Traduction française :
[5,102] Pendant sa désertion précédente il avait été l'ami de Mindius
Marcellus, un des compagnons d'Octave. Alors il raconta à ses propres
hommes que Mindius avait l'intention de trahir sa partie et de passer du
côté de Pompée. Il approcha l'ennemi et invita Mindius à venir le voir
sur une petite île afin de discuter. Quand le dernier arriva, et qu'il n'y
avait personne d'autre à portée de voix, Menodorus dit qu'il était
retourné chez Pompée parce qu'il avait été maltraité par l'amiral du
moment, Calvisius, mais puisqu'Agrippa avait été nommé commandant de la
flotte il reviendrait à Octave, qui ne lui avait fait aucun mal, si Mindius lui
donnait un sauf-conduit de Messala, qui était commandant en l'absence
d'Agrippa. Il dit qu'en retour qu'il se ferait pardonner sa faute par des
brillants exploits, mais que jusqu'à l'arrivée du sauf-conduit il serait
obligé de harceler les forces d'Octave comme avant afin d'éviter qu'on
le soupçonne ; et c'est ce qu'il fit. Messala hésita à cause de la
bassesse de la transaction, mais néanmoins il accepta, soit qu'il
considérait de telles choses nécessaires en temps de guerre, soit parce
qu'il était au courant, soit qu'il pensait que c'était dans la ligne
d'Octave. Menodorus aussitôt changea de camp, et, à l'approche d'Octave,
se jeta à ses pieds et le supplia de lui pardonner sans demander les
raisons de sa fuite. Octave lui donna le sauf-conduit à cause des
engagements pris, mais le fit surveiller secrètement. Il écarta les
capitaines de ses trirèmes et leur a permis d'aller là où ils le voulaient.
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