Texte grec :
[5,68] Συνιστάμενοί τε ἐβόων καὶ τοὺς οὐ συνισταμένους ἔβαλλον καὶ ἠπείλουν
διαρπάσειν αὐτῶν τὰς οἰκίας καὶ καταπρήσειν, ἕως τὸ μὲν πλῆθος ἅπαν
ἠρέθιστο, ὁ δὲ Καῖσαρ σὺν τοῖς φίλοις καὶ ὀλίγοις ὑπασπισταῖς ἐς μέσους
ἦλθεν, ἐντυχεῖν τε βουλόμενος καὶ τὴν μέμψιν ἐκλογίσασθαι. Οἱ δὲ αὐτὸν
εὐθὺς ὀφθέντα ἔβαλλόν τε ἀφειδῶς πάνυ καὶ οὐδ' ὑπομένοντα καὶ ἑαυτὸν
ἐμπαρέχοντα καὶ τιτρωσκόμενον ᾐδοῦντο. Πυθόμενος δ' ὁ Ἀντώνιος ἐβοήθει
κατὰ σπουδήν. Οἱ δὲ καὶ τόνδε, κατιόντα τὴν ἱερὰν ὁδόν, οὐκ ἔβαλλον μὲν ὡς
ἕτοιμον ἐς τὰς Πομπηίου διαλύσεις, ἀναχωρεῖν δὲ ἐκέλευον· καὶ οὐ
πειθόμενον, τότε ἔβαλλον. Ὁ δὲ ὁπλίτας πλέονας, οἳ ἦσαν ἔξω τοῦ τείχους,
ἐκάλει. Καὶ οὐ παριέντων οὐδ' ὣς αὐτόν, οἱ μὲν ὁπλῖται διαιρεθέντες ἐς τὰ
πλάγια τῆς ὁδοῦ καὶ τῆς ἀγορᾶς ἐπεχείρουν ἐκ τῶν στενωπῶν καὶ τὸν
ἐντυχόντα ἀνῄρουν· οἱ δ' οὐκέτι εὐμαρῶς οὐδὲ φυγεῖν ἐδύναντο, βεβυσμένοι
τε ὑπὸ πλήθους καὶ διαδρομὴν οὐκέτι ἔχοντες, ἀλλὰ φόνος ἦν καὶ τραύματα
καὶ ἀπὸ τῶν τεγῶν οἰμωγαὶ καὶ βοαί. Καὶ ὁ Ἀντώνιος μόλις τε παρῆλθε, καὶ
τοῦ κινδύνου τὸν Καίσαρα περιφανῶς δὴ τότε μάλιστα οὗτος ἐξείλετο καὶ ἐς
τὴν οἰκίαν περιέσωσε. Διαφυγόντος δέ ποτε τοῦ πλήθους τὰ νεκρά, ἵνα μὴ
ἐνοχλοίη θεωρούμενα, ἐς τὸν ποταμὸν ἀπερριπτεῖτο· καὶ ἕτερον πένθος ἦν
ὁρωμένων ἀνὰ τὸ ῥεῦμα, καὶ περιδυόντων αὐτὰ τῶν στρατιωτῶν καὶ ὅσοι μετ'
αὐτῶν κακοῦργοι τὰ εὐσχήμονα μάλιστα ὡς οἰκεῖα ἔφερον. Ἀλλὰ ταῦτα μὲν
ἐπαύετο σὺν φόβῳ τε καὶ μίσει τῶν ἡγουμένων, ὁ δὲ λιμὸς ἤκμαζε, καὶ ὁ
δῆμος ἔστενε καὶ ἡσύχαζεν.
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Traduction française :
[5,68] Octave avec ses amis et quelques écuyers allèrent au forum pour
s'entretenir avec le peuple et montrer l'irresponsabilité de leurs
plaintes. Dès qu'ils le virent, ils le lapidèrent sans pitié, et ils ne
furent pas honteux de le voir supporter patiemment ce traitement, se
laisser faire et même de voir le sang couler de ses blessures. Quand
Antoine apprit ce qui se passait, il vint en toute hâte à son secours. Le
peuple le vit descendre par la Via Sacra et ne lui jeta pas de pierres,
car il était favorable à un traité avec Pompée, mais il lui dit de s'en
retourner. Il refusa, alors ils le lapidèrent également. Il fit venir
alors des troupes en nombre, qui se trouvaient hors des murs. Comme le
peuple ne leur laissait pas le passage, les soldats se répartirent à
droite et à gauche de chaque côté de la rue et du forum, et attaquèrent à
partir de la ruelle étroite, frappant ceux qu'ils rencontraient. Le peuple
ne pouvait s'éparpiller à cause de la foule et ne pouvait sortir du forum.
Il y eut un carnage et de nombreux blessés, au milieu des cris perçants et
des gémissements qui retentissaient des toits. Antoine se fit un chemin
dans le forum avec difficulté, Octave comprit alors le grand danger où il
se trouvait alors, et rentra sain et sauf chez lui. La foule dispersée,
les cadavres furent jetés dans le fleuve afin d'éviter un spectacle
choquant. Ce fut une nouvelle cause de lamentations de les voir flotter au
milieu des flots et de voir les soldats les dépouiller, et certains
scélérats, aussi bien que des soldats, portant les habits d'une classe
supérieure comme si c'était les leurs. Cette insurrection fut réprimée,
mais elle s'accompagna de terreur et de haine pour les triumvirs. La
famine empira. Le peuple gémissait mais ne bougeait pas.
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