Texte grec :
[5,62] Ὁ δέ « Σπένδεσθαι μέν, » ἔφη, « συνεχωρήσατε ἀλλήλοις, πρὸς οὓς ἂν
ἐθέλητε· καὶ οὐδενὶ τῶν ἀνδροφόνων Ἀντώνιος ἐσπείσατο, οὐδὲν ἔλασσον ἢ
αὐτὸς σὺ τὸν σὸν πατέρα τιμῶν. Ἀηνόβαρβος δὲ οὐκ ἔστι τῶν ἀνδροφόνων, ἡ δὲ
ψῆφος αὐτῷ κατ' ὀργὴν ἐπῆκται· οὐδὲ γὰρ τῆς βουλῆς πω τότε μετεῖχεν. Εἰ δ'
ὡς φίλῳ Βρούτου μὴ συγγνῶναι νομίζοιμεν, οὐκ ἂν φθάνοιμεν ὀλίγου δεῖν
ἅπασι χαλεπαίνοντες; Πομπηίῳ δὲ οὐ συνέθετο μὲν συμμαχήσειν ὁ Ἀντώνιος,
πολεμούμενος δ' ὑπὸ σοῦ προσλήψεσθαι σύμμαχον ἢ καὶ σοὶ συναλλάξειν, οὐδὲν
ἀνήκεστον οὐδ' ἐκεῖνον εἰργασμένον. Σὺ δὲ καὶ τῶνδε τὴν αἰτίαν ἔχεις· εἰ
γὰρ οὐκ ἐπολεμήθη κατὰ τὴν Ἰταλίαν, οὐδ' ἂν οὗτοι πρεσβεύεσθαι ταῦτα πρὸς
τὸν Ἀντώνιον ἐθάρρουν. » Καὶ ὁ Καῖσαρ ἔτι ἐπικαλῶν « Τὴν μὲν Ἰταλίαν, »
ἔφη, « κἀμὲ σὺν αὐτῇ, Μανιος καὶ Φουλβία καὶ Αεύκιος ἐπολέμουν· ὁ δὲ
Πομπήιος οὐ πρότερον, ἀλλὰ νῦν Ἀντωνίῳ θαρρῶν ἐπιβέβηκε τῆς παραλίου. »
Καὶ ὁ Κοκκήιος « Οὐκ Ἀντωνίῳ θαρρῶν, » εἶπεν, « ἀλλὰ ὑπ' Ἀντωνίου
πεμφθείς. Οὐ γὰρ ἐπικρύψω σε, ὅτι καὶ τὴν ἄλλην Ἰταλίαν ἐπιδραμεῖται
ναυτικῷ πολλῷ ναυτικὸν οὐκ ἔχουσαν, εἰ μὴ διαλύσεσθε ὑμεῖς. » Ὁ δὲ Καῖσαρ
(οὐ γὰρ ἀμελῶς ἤκουσε τοῦ τεχνάσματος) ἐπισχὼν ὀλίγον εἶπεν· « Ἀλλ' οὐ
χαιρήσει Πομπήιος, κακὸς κακῶς καὶ νῦν ἐκ Θουρίων ἐξελαθείς. » Καὶ ὁ
Κοκκήιος τὰ ἀμφίλογα πάντα κατιδὼν ἐπῆγε τὸν Φουλβίας θάνατον καὶ τρόπον
αὐτοῦ, ὅτι πρὸς τὴν ὀργὴν Ἀντωτίου δυσχεράνασά τε νοσήσειε καὶ τὴν νόσον
ἐπιτρίψειεν ὑπὸ τῆς δυσθυμίας, οὐκ ἰδόντος αὐτὴν οὐδὲ νοσοῦσαν Ἀντωνίου,
ὡς αἴτιον τῇ γυναικὶ θανάτου γενόμενον· ἐκποδὼν δὲ κἀκείνης γενομένης,
οὐδενὸς ὑμῖν ἐνδεῖν ἔτι ἔφη « πρὸς ἀλλήλους πλὴν ἀληθεῦσαι, περὶ ὧν
ὑπενοήσατε. »
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Traduction française :
[5,62] « Mais il a été convenu » dit Cocceius, « que vous pouviez traiter
avec qui vous vouliez. Et pourtant Antoine n'a pas fait de traité avec
l'un des meurtriers, et il a autant de considération pour ton père que tu
n'en as toi-même. Ahenobarbus n'était pas parmi les meurtriers. On a voté
contre lui par animosité personnelle, car il n'a pris aucune part au
complot. Si on ne lui pardonne pas d'avoir été l'ami de Brutus, il
faudrait que nous en voulions à presque tout le monde ? Antoine a fait un
accord avec Pompée, non pour s'allier avec lui dans une guerre, mais pour
demander son aide au cas où tu attaquerais, ou pour que celui-ci se
réconcilie avec toi, puisqu'il n'a fait rien qui puisse rendre la
réconciliation impossible. C'est toi qui es à blâmer pour tout cela, car
s'il n'y avait pas eu de guerre en Italie, ces hommes n'auraient pas
essayé d'envoyer des ambassadeurs à Antoine. » Octave répéta ses
accusations et dit: « Manius, Fulvia et Lucius ont porté la guerre contre
l'Italie, et contre moi aussi bien que contre l'Italie ; et Pompée, sans
être attaqué, fait actuellement des incursions sur la côte, encouragé par
Antoine. » Cocceius répondit, « Non pas encouragé par Antoine, mais sous
sa direction ; je ne te cachera que le reste de l'Italie, qui manque de
défenses navales, sera attaqué par une flotte puissante à moins que tu ne
fasses la paix. » Octave, qui sentait tout le poids de cette suggestion
astucieuse, réfléchit un moment et dit alors : « Mais cela ne plaira
vraiment pas à Pompée. Il vient d'être repoussé de Thurii comme il le
méritait. » Ensuite Cocceius, terminant la polémique, parla de la mort de
Fulvia et comment cela était arrivé, en disant qu'elle était tombée malade
parce qu'elle n'avait pas supporté la colère d'Antoine et que son état
s'était aggravé parce qu'il n'était pas venu la voir durant sa malade, et
qu'il était en quelque sorte la cause de la mort de son épouse. «
Maintenant qu'elle est morte, » continua-t-il, « rien ne vous empêche plus
de vous dire franchement ce que vous vous reprochez. »
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