Texte grec :
[5,61] Ὁ δὲ αὐτὸν ἰδὼν ἐν θαύματι ἐποιεῖτο, ὅτι μὴ θᾶσσον ἔλθοι· « Οὐ γάρ, »
ἔφη, « καὶ τὸν σὸν ἀδελφόν, ἵν' ἐχθρὸς ᾖς μοι, περιέσωσα. » Ὁ δέ « πῶς, »
ἔφη, « τοὺς μὲν ἐχθροὺς φίλους ποιῇ, τοὺς δὲ φίλους ἐχθροὺς ἀποκαλεῖς τε
καὶ τὸν στρατὸν ἀφαιρῇ καὶ τὰ ἔθνη; » Καὶ ὁ Καῖσαρ « Οὐ γάρ, » ἔφη, «
Καληνοῦ τελευτήσαντος ἐχρῆν ἐπὶ μειρακίῳ τῷ Καληνοῦ παιδὶ γενέσθαι
τοσαύτας ἀφορμάς, ἀπόντος ἔτι Ἀντωνίου· αἷς καὶ Λεύκιος ἐπαρθεὶς ἐμάνη,
καὶ Ἀσίνιος καὶ Ἀηνόβαρβος γειτονεύοντες ἐχρῶντο καθ' ἡμῶν. Ἐπεὶ καὶ τὰ
Πλάγκου τέλη κατὰ σπουδὴν κατέλαβον, ἵνα μὴ οἴχοιτο πρὸς Πομπήιον· οἱ γοῦν
ἱππέες αὐτῶν διέπλευσαν ἐς Σικελίαν. » Καὶ ὁ Κοκκήιος « Ἑτέρως, » ἔφη, «
τάδε λογοποιούμενα οὐδὲ Ἀντώνιος ἐπίστευεν, ἕως ἀπεκλείσθη τοῦ Βρεντεσίου
καθάπερ πολέμιος. » Καὶ ὁ Καῖσαρ οὐδὲν μὲν αὐτὸς ἔφη περὶ τοῦδε προστάξαι
(οὐδὲ γὰρ προμαθεῖν προσπλέοντα οὐδ' ἀφικέσθαι μετὰ πολεμίων προσδοκῆσαι),
Βρεντεσίους δὲ αὐτοὺς καὶ τὸν ὑπολελειμμένον αὐτοῖς διὰ τὰς Ἀηνοβάρβου
καταδρομὰς ταξίαρχον αὐτοκελεύστους ἀποκλεῖσαι τὸν Ἀντώνιον, συνθέμενον
μὲν ἐχθρῷ κοινῷ Πομπηίῳ, ἐπαγαγόντα δὲ Ἀηνόβαρβον φονέα τοῦ ἐμοῦ πατρός,
ψήφῳ καὶ κρίσει καὶ προγραφῇ κατεγνωσμένον καὶ πολιορκήσαντα μὲν τὸ
Βρεντέσιον μετὰ Φιλίππους, πολιορκοῦντα δὲ ἔτι τὸν Ἰόνιον ἐν κύκλῳ,
ἐμπρήσαντα δὲ τὰς ἐμὰς ναῦς καὶ τὴν Ἰταλίαν λεηλατήσαντα.
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Traduction française :
[5,61] Quand Octave le vit il s'étonna qu'il ne soit pas venu plus tôt. « Je
n'ai pas sauvé ton frère, » dit-il, « pour que tu deviennes mon ennemi. «
Cocceius lui répondit, « Comment se fait-il que toi, qui fais de tes
ennemis tes amis, tu considères tes amis comme des ennemis et que tu leur
prennes leurs armées et leurs provinces ? » « Il ne fallait pas, »
répondit Octave, « qu'après la mort de Calenus de telles forces soient
laissées aux mains d'un adolescent tel que le fils de Calenus alors
qu'Antoine était toujours au loin. Lucius les voulait absolument; Asinius
et Ahenobarbus, qui étaient tout près, allaient les utiliser contre nous.
C'est pourquoi, j'ai pris immédiatement le commandement des légions de
Plancus, afin qu'elles ne puissent rejoindre les partisans de Pompée. Car
la cavalerie est allée les rejoindre en Sicile. » « On a raconté la chose
différemment, » dit Cocceius ; « mais Antoine n'y a pas cru jusqu'à ce
qu'il se trouve empêché d'entrer à Brindisi comme s'il était un ennemi. »
« Je n'ai donné aucun ordre à ce sujet, » répondit Octavius, « et je n'ai
pas été prévenu de sa venue, et je n'ai pas prévu qu'il viendrait ici avec
des ennemis. Les habitants de Brindisi eux-mêmes et le préfet, qui avait
été laissé chez eux à cause des incursions d'Ahenobarbus, ont de leur
propre initiative empêché l'entrée d'Antoine, qui s'était allié avec
l'ennemi commun, Pompée, et amenait avec lui Ahenobarbus, un des
meurtriers de mon père, qui a été condamné par le sénat, par le jugement
du tribunal, qui a été proscrit, qui a assiégé Brindisi après la bataille
de Philippes, et qui bloque encore les côtes adriatiques, qui a brûlé mes
vaisseaux et qui a pillé l'Italie. »
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