[5,93] ἀρχομένου δ' ἦρος ὁ μὲν Ἀντώνιος ἐξ Ἀθηνῶν ἐς Τάραντα διέπλει ναυσὶ
τριακοσίαις, τῷ Καίσαρι συμμαχήσων, ὡς ὑπέσχητο, ὁ δ' ἐνήλλακτο τὴν γνώμην
καὶ ἐς τὰς ἔτι γινομένας αὑτῷ ναῦς ἀνεβάλλετο. Καλούμενος δὲ αὖθις ὡς ἐπὶ
ἕτοιμα καὶ ἀρκοῦντα τὰ Ἀντωνίου, ἑτέρας ἀσχολίας προύφερε καὶ δῆλος ἦν ἢ
αὖθις ἐπιμεμφόμενός τι τῷ Ἀντωνίῳ ἢ τῆς συμμαχίας διὰ τὴν εὐπορίαν τὴν
οἰκείαν ὑπερορῶν. Χαλεπαίνων δ' ὁ Ἀντώνιος ἐπέμενεν ὅμως καὶ αὖθις αὐτὸν
ἐκάλει· τῇ τε γὰρ χορηγίᾳ τοῦ ναυτικοῦ κάμνων καὶ στρατοῦ χρῄζων ἐπὶ
Παρθυαίους Ἰταλοῦ, Καίσαρι τὰς ναῦς ἐπενόει διαλλάξαι, εἰρημένον μὲν ἐν
ταῖς συνθήκαις ἑκάτερον ξενολογεῖν ἐκ τῆς Ἰταλίας, δυσχερὲς δ' ἐσόμενον
αὐτῷ Καίσαρος τὴν Ἰταλίαν εἰληχότος. Ὀκταουία οὖν ἐχώρει πρὸς Καίσαρα
διαιτήσουσα αὐτοῖς. Καὶ ὁ μὲν ἐγκαταλελεῖφθαι τοῖς κινδύνοις ἔλεγε τοῖς ἐν
πορθμῷ καταλαβοῦσιν, ἡ δὲ ἐκλελύσθαι τοῦτο διὰ Μαικήνα. Ὁ δὲ τὸν Ἀντώνιον
ἔφη καὶ Καλλίαν ἀπελεύθερον ἐς Λέπιδον ἐκπέμψαι, συντιθέμενον τῷ Λεπίδῳ
κατὰ Καίσαρος, ἡ δὲ συνειδέναι Καλλίαν περὶ γάμων ἀπεσταλμένον· βουληθῆναι
γὰρ Ἀντώνιον πρὸ τῶν Παρθυικῶν ἐκδεδόσθαι τὴν θυγατέρα τῷ παιδὶ Λεπίδου,
καθάπερ ὡμολόγητο. Καὶ τάδε μὲν ἡ Ὀκταουία, Ἀντώνιος δὲ καὶ τὸν Καλλίαν
ἔπεμπεν, ἐς βάσανον τῷ Καίσαρι διδούς· ὁ δὲ οὐκ ἐδέξατο μέν, ἀφίξεσθαι δὲ
ἔφη καὶ συμμίξειν Ἀντωνίῳ μεταξὺ Μεταποντίου καὶ Τάραντος, μέσον ἔχων
ποταμὸν τὸν ἐπώνυμον.
| [5,93] Au début du printemps, Antoine mit voile d'Athènes pour Tarente avec
300 vaisseaux pour aider Octave comme il l'avait promis. Mais ce dernier
avait changé d'avis et avait postposé ses opérations jusqu'à ce que ses
propres navires soient achevés. Comme on lui faisait de nouveau remarquer
que les forces d'Antoine étaient prêtes et en nombre, il donna d'autres
raisons pour retarder les opérations. Il était certain qu'il était de
nouveau en dispute avec Antoine sur quelque chose, ou bien il dédaignait
son aide parce que ses ressources propres étaient suffisantes. Antoine en
fut vexé, mais il resta néanmoins, et eut encore des rapports avec Octave,
parce que les dépenses de sa flotte étaient énormes. D'ailleurs, il avait
besoin de soldats italiens pour sa guerre contre les Parthes, et il
envisageait d'échanger sa flotte pour une partie de l'armée d'Octave ;
bien que le traité ait prévu que chacun pouvait recruter des soldats en
Italie, il lui était difficile de le faire puisque l'Italie était aux
mains d'Octave. En conséquence, il envoya Octavia elle-même chez son frère
comme médiatrice. Octave se plaignait d'avoir été abandonné par Antoine
quand il était en danger dans les détroits. Elle répondit que cela avait
été expliqué devant Mécènes. Octave dit qu'Antoine avait envoyé son
affranchi Callias à Lépide en Afrique pour demander à ce dernier de faire
une alliance contre lui. Elle répondit qu'elle savait que Callias avait
été envoyé pour prendre des arrangements pour un mariage, parce qu'Antoine
désirait, avant de commencer son expédition contre les Parthes, marier sa
fille au fils de Lépide, comme convenu. Après qu'Octave lui eut rapporté
la chose, Antoine envoya Callias à Octave avec permission de le mettre à
la torture (pour apprendre la vérité). Octave ne le reçut pas, mais dit
qu'il viendrait s'entretenir avec Antoine entre Métaponte et Tarente, à un
endroit où passe un fleuve portant le nom de cette dernière ville.
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