[5,63] Οὕτω καθομιλῶν τὸν Καίσαρα ὁ Κοκκήιος ἐκείνην τε τὴν ἡμέραν ἐξενίζετο
παρ' αὐτῷ καὶ ἐδεῖτο ἐπιστεῖλαί τι τῷ Ἀντωνίῳ, νεώτερον ὄντα πρεσβυτέρῳ. Ὁ
δὲ πολεμοῦντι μὲν ἔτι οὐκ ἔφη γράψειν· οὐδὲ γὰρ ἐκεῖνον· μέμψεσθαι δ'
αὐτοῦ τῇ μητρί, ὅτι συγγενὴς οὖσα καὶ προτιμηθεῖσα ἐκ πάντων ὑφ' αὑτοῦ,
φύγοι τὴν Ἰταλίαν καθάπερ οὐ τευξομένη πάντων ὡς παρ' υἱοῦ. Ὧδε μὲν καὶ ὁ
Καῖσαρ ἐτέχναζε καὶ ἐπέστελλε τῇ Ἰουλίᾳ. Ἐξιόντι δὲ τοῦ στρατοπέδου τῷ
Κοκκηίῳ πολλοὶ τῶν ταξιάρχων τὴν γνώμην ἐξέφερον τοῦ στρατοῦ. Ὁ δὲ καὶ
τἆλλα καὶ τόδε αὐτὸ τῷ Ἀντωνίῳ μετέφερεν, ἵνα εἰδείη πολεμήσοντας οὐ
συντιθεμένῳ. Συνεβούλευεν οὖν Πομπήιον μὲν ἐς Σικελίαν ἐξ ὧν ἐπόρθει
μετακαλεῖν, Ἀηνόβαρβον δέ ποι πέμπειν, ἕως αἱ συνθῆκαι γένοιντο.
Παρακαλούσης δὲ καὶ τῆς μητρὸς ἐς ταῦτα τὸν Ἀντώνιον (γένει γὰρ ἦν ἐκ τῶν
Ἰουλίων), ᾐσχύνετο Ἀντώνιος, εἰ μὴ γενομένων τῶν συμβάσεων τὸν Πομπήιον
αὖθις ἐς συμμαχίαν καλοίη. Τῆς δὲ μητρὸς οὐκ ἀπελπιζούσης αὐτὰς ἔσεσθαι
καὶ Κοκκηίου ἰσχυριζομένου τε περὶ αὐτῶν καὶ ἐλπιζομένου τι πλέον εἰδέναι,
ὁ Ἀντώνιος ἐνεδίδου καὶ τὸν Πομπήιον ἀναχωρεῖν ἐκέλευεν ἐς Σικελίαν, ὡς
ἐπιμελησόμενος τῶν συγκειμένων, καὶ Ἀηνόβαρβον ἔπεμπεν ἡγεῖσθαι Βιθυνίας.
| [5,63] C'est ainsi que Cocceius gagna la confiance d'Octave, passa la
journée comme son invité, lui demanda d'écrire à Antoine, comme cela se
fait pour un homme plus jeune à l'égard d'un aîné. Octave lui répondit
qu'il n'écrirait pas à quelqu'un qui faisait toujours la guerre contre
lui, parce qu'Antoine ne lui avait pas écrit, mais qu'il se plaindrait à
la mère d'Antoine, parce que, bien sa parente et fort estimée par Octave,
elle s'était sauvée d'Italie, comme si elle n'aurait pas pu obtenir tout de
lui comme de son propre fils. C'était une manière astucieuse d'entamer une
correspondance par l'intermédiaire de Julia. En rentrant dans son camp,
plusieurs des hauts gradés rapportèrent à Cocceius ce que pensait l'armée,
et celui-ci raconta cela et d'autres choses qu'il avait apprises à
Antoine, pour qu'il sache qu'on lutterait contre lui s'il ne parvenait pas
à un accord. Aussi il conseilla à Antoine que Pompée ramène en Sicile ceux
qui ravageaient l'Italie, et qu'Ahenobarbus soit envoyé ailleurs jusqu'à
la conclusion d'un traité. La mère d'Antoine tenait les mêmes propos,
parce qu'elle appartenait à la gens Julia. Antoine appréhendait que si les
négociations échouaient il n'ait plus la possibilité de demander à nouveau
de l'aide à Pompée, mais sa mère lui promit qu'elles n'échoueraient pas,
et Cocceius le confirma, suggérant qu'il en savait plus qu'il ne l'avait
dit. Aussi Antoine céda et ordonna à Pompée de retourner en Sicile, pour
s'occuper de leurs propres affaires, et il envoya Ahenobarbus au loin
comme gouverneur de Bithynie.
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