HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre V

Paragraphe 16

  Paragraphe 16

[5,16] Κεκλημένοι δ' ἐπὶ νέμησιν τότε γῆς ἐς τὸ πεδίον τὸ Ἄρειον ὑπὸ σπουδῆς ἔτι νυκτὸς ἀφίκοντο, καὶ βραδύτερον αὐτοῖς τοῦ Καίσαρος ἐπιόντος ἠγανάκτουν. Νώνιος δὲ λοχαγὸς ἐπέπλησσεν αὐτοῖς σὺν παρρησίᾳ, τό τε πρέπον τοῖς ἀρχομένοις ἐς τὸν ἄρχοντα προφέρων καὶ τὴν Καίσαρος ἀσθένειαν, οὐχ ὑπεροψίαν. Οἱ δὲ αὐτὸν τὰ μὲν πρῶτα ἔσκωπτον ὡς κόλακα, πλέονος δὲ ἑκατέρωθεν τοῦ διερεθίσματος γενομένου ἐλοιδόρουν τε καὶ ἔβαλλον καὶ φεύγοντα ἐδίωκον ἔς τε τὸν ποταμὸν ἐξαλόμενον ἐξειρύσαντες ἔκανον καὶ ἔρριψαν, ἔνθα παροδεύσειν Καῖσαρ ἔμελλεν. Οἱ μὲν δὴ φίλοι τῷ Καίσαρι παρῄνουν μηδὲ ἐπελθεῖν ἐς αὐτούς, ἀλλ' ἐκστῆναι μανιώδει φορᾷ. δ' ἐπῄει μέν, ἀναθρέψειν ἔτι μᾶλλον αὐτῶν ἡγούμενος τὸ μανιῶδες, εἰ μὴ ἀφίκοιτο, καὶ τὸν Νώνιον ἰδὼν ἐξέκλινεν, ὡς δὲ ὀλίγων ταῦτα δρασάντων ἐπεμέμφετο καὶ ἐς τὸ μέλλον ἀλλήλων φείδεσθαι παρῄνει καὶ τὴν γῆν διένεμε, καὶ δωρεὰς αἰτεῖν τοῖς ἀξίοις ἐπέτρεπε καὶ τῶν οὐκ ἀξίων ἐνίοις ἐδίδου παρὰ γνώμην, μέχρι τὸ πλῆθος ἐκπλαγὲν αὑτοῦ τῆς βαρύτητος μετενόει καὶ ᾐδεῖτο καὶ κατεγίνωσκον αὑτῶν καὶ τοὺς ἐς τὸν Νώνιον ἁμαρτόντας ἠξίουν ἀνευρόντα κολάσαι. δὲ καὶ γινώσκειν αὐτοὺς ἔφη καὶ κολάσειν αὐτῷ τῷ συνειδότι σφῶν μόνῳ καὶ τῇ παρ' ὑμῶν καταγνώσει. Οἱ δὲ συγγνώμης τε ὁμοῦ καὶ τιμῆς καὶ δωρεῶν ἀξιωθέντες εὐθὺς αὐτὸν εὐφήμουν ἐκ μεταβολῆς. [5,16] Après cela il les fit rassembler au champ de Mars pour la distribution des terres. Ils y vinrent aussitôt avant le lever du jour, et ils se mirent en colère parce qu'Octave tardait à venir. Nonius, un centurion, les réprimanda avec beaucoup de franchise, leur rappelant la conduite que devait avoir le subalterne par rapport à son chef, et leur dit que la cause du retard était la maladie d'Octave, et non sa négligence envers eux. Ils se moquèrent d'abord de lui en le traitant de vendu. Puis, le ton monta des deux côtés, ils l'injurièrent, lui jetèrent des pierres et le poursuivirent dans sa fuite. Finalement il plongea dans le fleuve. Ils le retirèrent, le tuèrent et jetèrent son corps sur la route où Octave devait passer. Les amis d'Octave lui conseillèrent de ne pas aller au milieu d'eux, mais de rester à l'écart de leur folie meurtrière. Mais il y alla quand même, pensant que leur folie augmenterait encore plus s'il ne venait pas. Quand il vit le corps de Nonius il le contourna. Et se doutant que le crime avait été commis par certains d'entre eux, il les réprimanda et leur conseilla de s'épargner dorénavant les uns les autres, et fit la distribution des terres. Il permit à ceux qui le méritaient de demander des récompenses, et il en donna aussi à certains qui ne le méritaient pas, alors qu'ils ne s'y attendaient pas. Alors la foule frappée par sa gravité, se repentit et eut honte de ce qu'elle avait fait. Ils se sentirent coupables et lui demandèrent de rechercher et de punir les meurtiers de Nonius. Il répondit qu'il les connaissait et que la propre conscience de leur culpabilité et la condamnation de leurs camarades était une punition suffisante. Les soldats, ayant obtenu le pardon, des récompenses et des cadeaux, passèrent immédiatement de la colère aux acclamations joyeuses.


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Dernière mise à jour : 5/04/2007