HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre IV

ἐκ



Texte grec :

[4,134] Ἀλλὰ καὶ τοιοῖσδε οὖσιν αὐτοῖς ἀντίθετον ἐς ἅπαντα ἦν τὸ ἄγος τὸ ἐς Καίσαρα. Ὅ γε οὐδὲ ἁπλοῦν ἄγος ἦν οὐδὲ ἐν ὀλίγῳ· καὶ γὰρ ἐς φίλον ἐγίγνετο παραλόγως καὶ ἐς εὐεργέτην ἐκ πολέμου περισώσαντα ἀχαρίστως καὶ ἐς αὐτοκράτορα ἀθεμίστως καὶ ἐν βουλευτηρίῳ καὶ ἐς ἱερέα καὶ ἱερὰν ἐσθῆτα ἐπικείμενον καὶ δυνάστην μὲν οἷον οὐχ ἕτερον, χρησιμώτατον δὲ ὑπὲρ ἅπαντας τῇ τε πατρίδι καὶ τῇ ἡγεμονίᾳ γενόμενον. Ἃ καὶ τὸ δαιμόνιον αὐτοῖς ἄρα ἐνεμέσησε καὶ προεσήμηνε πολλάκις. Κασσίῳ τε γὰρ τὸν στρατὸν καθαίροντι ὁ ῥαβδοῦχος ἀνεστραμμένον τὸν στέφανον ἐπέθηκε· καὶ Νίκη, χρύσεον ἀνάθημα Κασσίου, κατέπεσεν, ὄρνεά τε πολλὰ ὑπὲρ τὸ στρατόπεδον αὐτοῦ καθιέμενα κλαγγὴν οὐδεμίαν ἠφίει, καὶ μελισσῶν ἐπεκάθηντο συνεχεῖς ἑσμοί. Βροῦτον δὲ ἐν Σάμῳ γενεθλιάζοντά φασι παρὰ τὸν πότον, οὐδὲ εὐχερῆ πρὸς τὰ τοιαῦτα ὄντα, ἀλόγως τόδε τὸ ἔπος ἀναβοῆσαι· « ἀλλά με μοῖρ' ὀλοὴ καὶ Λητοῦς ἔκτανεν υἱός. » Μέλλοντα δὲ περᾶν ἐκ τῆς Ἀσίας ἐς τὴν Εὐρώπην σὺν τῷ στρατῷ, νυκτὸς ἐγρηγορότα, μαραινομένου τοῦ φωτὸς ὄψιν ἰδεῖν ἑφεστῶσάν οἱ παράλογον καὶ πυθέσθαι μὲν εὐθαρσῶς, ὅς τις ἀνθρώπων ἢ θεῶν εἴη, τὸ δὲ φάσμα εἰπεῖν· « Ὁ σός, ὦ Βροῦτε, δαίμων κακός· ὀφθήσομαι δέ σοι καὶ ἐν Φιλίπποις. καὶ ὀφθῆναί φασιν αὐτῷ πρὸ τῆς τελευταίας μάχης. » Ἐξιόντι δὲ τῷ στρατῷ πρὸ τῶν πυλῶν αἰθίοψ ὑπήντησε· καὶ τόνδε μὲν ὡς οἰώνισμα φαῦλον ὁ στρατὸς αὐτίκα συνέκοψε, δαιμόνια δ' ἦν αὐτοῖς ἄρα καὶ τάδε, Κάσσιον μὲν ἐν ἀμφηρίστῳ νίκῃ πάντα ἀλόγως ἀπογνῶναι, Βροῦτον δὲ εὐβούλου βραδυτῆτος ἐκβιασθῆναι καὶ ἐς χεῖρας ἐλθεῖν ἀνδράσι διωκομένοις ὑπὸ λιμοῦ, δαψιλῶς αὐτὸν ἔχοντα ἀγορᾶς καὶ ναυκρατοῦντα, καὶ τόδε παθεῖν ὑπὸ τῶν οἰκείων μᾶλλον ἢ τῶν πολεμίων, καὶ μὴν πολλάκις ἀγώνων μετασχόντες ἐν μὲν ταῖς μάχαις οὐδὲν ἔπαθον, ἄμφω δ' αὑτῶν ἐγένοντο αὐθένται καθάπερ ἐγένοντο τοῦ Καίσαρος. Κάσσιος μὲν δὴ καὶ Βροῦτος τοιάνδε δίκην ἐδεδώκεσαν.

Traduction française :

[4,134] A l'encontre de toutes ces vertus et de ces mérites on doit opposer le crime perpétré contre César, crime extraordinaire et énorme, parce que il fut commis inopinément contre un ami, avec ingratitude contre un bienfaiteur qui les avait épargnés lors de la guerre, et avec scélératesse contre la tête de l'état, dans le sénat, contre un pontife revêtu de ses vêtements sacrés de cérémonie, contre un pouvoir sans égal, qui était le plus utile surtout pour tous les hommes à Rome et dans son empire. C'est pour ces raisons que le ciel s'enflamma contre eux et les prévint souvent de leur sort malheureux. Un jour que Cassius faisait une lustration pour son armée son licteur plaça sa couronne à l'envers; et la Victoire, un cadeau en or provenant de Cassius, s'écroula. Beaucoup d'oiseaux volèrent au-dessus de son camp, mais aucun ne poussa un cri, et des essaims d'abeilles se déposaient sans arrêt sur lui. Alors que Brutus célébrait son anniversaire à Samos on raconte qu'au milieu du repas, bien qu'il ne fît pas homme à faire de telles citations, il ait cité ce vers sans raison apparente: "Destin cruel, tu m'as tué, avec l'aide du fils de Latone". Alors qu'il allait passer d'Asie en Europe avec son armée, et qu'il était éveillé durant la nuit et que la lumière ne brûlait pas, il vit une apparition de forme extraordinaire se tenant près de lui, et quand il demanda hardiment si elle était un homme ou un dieu, le spectre répondit, "Je suis ton mauvais génie, Brutus. Je t'apparaîtrai encore à Philippes." Et on dit qu'il lui apparut avant la dernière bataille. Alors que les soldats revenaient du combat, un éthiopien le rencontra devant les portes, et comme ils considéraient cela comme un mauvais présage ils l'ont immédiatement mis en pièces. Il fallait aussi quelque chose de plus qu'humain, sans aucun doute, pour que Cassius se mette à désespérer sans raison après une bataille sans vainqueurs, et que Brutus fût forcé d'abandonner sa sage politique d'attentisme pour engager la bataille contre des hommes oppressés par faim, alors qu'il avait lui-même des provisions en abondance et la maîtrise de la mer, de sorte que sa débâcle provint plutôt de ses propres troupes que de l'ennemi. Bien qu'ils aient participé à beaucoup d'engagements, ils ne furent jamais blessés au combat, mais tous les deux devinrent leurs propres meurtriers, comme ils l'avaient été celui de César. Telle fut la punition de Cassius et de Brutus.





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Dernière mise à jour : 25/01/2007