Texte grec :
[4,46] Ἀπουλήιος δὲ καὶ Ἀρρούντιος ὑποκριθέντες εἶναι λοχαγοὶ
καὶ τοὺς θεράποντας ἐς στρατιώτας σκευάσαντες, τὰς μὲν
πύλας διέδραμον ὡς λοχαγοὶ διώκοντες ἑτέρους, τὴν δὲ λοιπὴν
ὁδὸν διελόμενοι τοὺς δεσμώτας ἐξέλυον καὶ τοὺς ἀποδράντας
συνέλεγον, μέχρι χειρὸς ἱκανῆς ἑκατέρῳ γενομένης σημεῖά τε ἦν
ἤδη καὶ ὅπλα καὶ ὄψις στρατοῦ. Χωρῶν δὲ ἑκάτερος αὐτῶν ἐπὶ
θάλασσαν, ἀμφί τινι λόφῳ σταθμεύουσι, μεγάλῳ δέει
καθορῶντες ἀλλήλους. Ἅμα δὲ ἕῳ περινεύοντες ἐκ τοῦ λόφου
ἔδοξαν ἀλλήλους ἑκάτερος στρατὸν ἐπὶ σφᾶς ἐπιπεμφθέντα
εἶναι καὶ συμπλακέντες ἐμάχοντο, μέχρι ποτὲ ἔγνωσαν καὶ τὰ
ὅπλα ἀπερρίπτουν καὶ ὠλοφύροντο καὶ τὴν τύχην ὡς
ἐπιβαροῦσάν σφισιν ἐς ἅπαντα ἐπεμέμφοντο. Διαπλεύσαντες
δὲ ὁ μὲν ἐς Βροῦτον, ὁ δ' ἐς Πομπήιον, ὁ μὲν τῷ Πομπηίῳ
συγκατῆλθεν, ὁ δὲ ἐστρατήγησε τῷ Βρούτῳ Βιθυνίας καὶ
Βρούτου πεσόντος Ἀντωνίῳ παραδοὺς Βιθυνίαν κατήχθη.
Οὐεντίδιον δὲ ἀπελεύθερος εὐθὺς μὲν προγραφέντα κατέδησεν
ὡς παραδώσων τοῖς σφαγεῦσι, νυκτὸς δὲ τοὺς θεράποντας
ἔπεισε καὶ ἐσκεύασεν ὡς ὁπλίτας καὶ τὸν δεσπότην ὡς λοχαγὸν
ἐξήγαγε· τήν τε ἄλλην Ἰταλίαν μέχρι Σικελίας διώδευσαν καὶ
συγκατέλυσαν πολλάκις ἑτέροις λοχαγοῖς ζητοῦσιν Οὐεντίδιον.
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Traduction française :
[4,46] Apuleius et Arruntius firent semblant d'être des centurions,
armèrent leurs esclaves comme des soldats et traversèrent les
portes feignant poursuivre d'autres personnes, et pour le reste
de leur périple ils prirent des routes différentes, libérant des
prisonniers et rassemblant des fugitifs jusqu'à qu'ils obtiennent
chacun une force suffisante possédant des étendards,
l'équipement, et l'aspect d'une armée. Chacun arriva
séparément le long de la mer et prit position de chaque côté
d'une colline et ils se regardèrent avec grande appréhension.
Au lever du jour le matin suivant, après avoir fait une
reconnaissance, chaque armée prit l'autre pour une armée
envoyée contre elle-même, et ils en vinrent aux mains et
combattirent réellement jusqu'à ce qu'ils s'aperçoivent de leur
erreur : alors ils cessèrent le combat et si mirent à se lamenter,
blâmant le destin cruel qui les poursuivait partout. Alors ils
s'embarquèrent, et l'un rejoignit Brutus et l'autre Pompée. Ce
dernier fut réhabilité lors de la réconciliation avec Pompée. Le
premier prit le commandement de la Bithynie pour Brutus, et
quand Brutus mourut il rendit la Bithynie à Antoine et retrouva
la citoyenneté. Quand Ventidius fut proscrit, un de ses
affranchis lui mit des chaînes comme s'il voulait le livrer aux
meurtriers. Mais la nuit il donna des instructions à quelques
esclaves, qu'il arma comme des soldats, et alors il emmena
son maître déguisé en centurion et traversa toute l'Italie
jusqu'en Sicile, et souvent il passa la nuit en compagnie
d'autres centurions qui étaient à la recherche de Ventidius.
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