Texte grec :
[4,5] II. Οἱ δὲ τρεῖς ἄνδρες ἐφ' ἑαυτῶν γενόμενοι τοὺς
ἀποθανουμένους συνέγραφον, τούς τε δυνατοὺς ὑφορώμενοι
καὶ τοὺς ἰδίους ἐχθροὺς καταλέγοντες, οἰκείους τε σφῶν αὐτῶν
ἢ φίλους ἐς τὴν ἀναίρεσιν ἀντιδιδόντες ἀλλήλοις καὶ τότε καὶ
ὕστερον. Προσκατελέγοντο γὰρ δὴ καὶ ἕτεροι μεθ' ἑτέρους, οἱ
μὲν ἀπ' ἔχθρας, οἱ δὲ μόνου προσκρούματος ἢ φιλίας ἐχθρῶν ἢ
φίλων ἔχθρας ἢ πλούτου διαφέροντος. Ἐδέοντο γὰρ ἐς τὸν
πόλεμον χρημάτων πολλῶν, Βρούτῳ μὲν καὶ Κασσίῳ τῶν ἀπὸ
τῆς Ἀσίας φόρων δεδομένων τε καὶ προσοδευομένων ἔτι καὶ
βασιλέων καὶ σατραπῶν συμφερόντων, αὐτοὶ δ' ἐπὶ τῆς
Εὐρώπης καὶ μάλιστα τῆς Ἰταλίας πολέμοις τε καὶ εἰσφοραῖς
τετρυμένης ἀποροῦντες· δι' ἃ καὶ τοῖς δημόταις καὶ ταῖς γυναιξὶ
λήγοντες ἐπέγραψαν εἰσφορὰς βαρυτάτας, καὶ τέλη πράσεων
καὶ μισθώσεων ἐπενόησαν. Ἤδη δέ τις καὶ διὰ κάλλος
ἐπαύλεως καὶ οἰκίας προεγράφη. Καὶ ἐγένοντο πάντες οἱ
θανάτου τε καὶ δημεύσεως κατεγνωσμένοι ἀπὸ μὲν τῆς βουλῆς
ἀμφὶ τοὺς τριακοσίους, ἀπὸ δὲ τῶν καλουμένων ἱππέων ἐς
δισχιλίους. Καὶ ἦσαν ἐν αὐτοῖς ἀδελφοί τε καὶ θεῖοι τῶν
προγραφόντων, καὶ τῶν ὑπ' αὐτοῖς ἡγεμόνων, ὅσοι τι τοῖς
ἄρχουσιν ἢ τοῖς ἡγεμόσι προσεκεκρούκεσαν.
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Traduction française :
[4,5] Dès qu'ils se furent proclamés triumvirs ils se réunirent pour
faire la liste de ceux qui devaient être mis à mort. Ils mirent en
tête de liste ceux qu'ils suspectaient en raison de leur
puissance, et aussi leurs ennemis personnels, et ils
s'échangèrent leurs propres parents et amis pour les faire
mourir, à ce moment et plus tard. Ils ajoutaient de temps en
temps au catalogue, certains par hostilité, d'autres uniquement
pour une rancune, ou parce que leurs victimes étaient des
amis de leurs ennemis ou des ennemis de leurs amis, ou à
cause de leur richesse : les triumvirs avaient grand besoin
d'argent pour continuer la guerre, depuis que les revenus
d'Asie avaient été donnés à Brutus et à Cassius, qui les
recevaient encore, et les rois et les satrapes y contribuaient
aussi. Aussi les triumvirs étaient serrés question d'argent parce
que l'Europe, et particulièrement l'Italie, étaient épuisées par
des guerres et des exactions; c'est pourquoi ils prélevèrent des
contributions très lourdes aux plébéiens et même finalement
aux femmes, et envisagèrent des taxes sur les ventes et les
loyers. À ce moment aussi, certains furent proscrits parce qu'ils
possédaient de belles villas ou de belles résidences en ville. Le
nombre des sénateurs qui furent condamnés à mort et à la
confiscation de leurs biens fut d'environ 300, et celui des
chevaliers aux environs de 2000. Il y eut des frères et des
oncles des triumvirs dans la liste des proscrits, et aussi des
officiers qui étant à leur service, avaient eu des difficultés avec
leurs chefs, ou avec leurs camarades.
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