Texte grec :
[4,27] Λεύκιος δὲ ὁ Ἀσινίου τοῦ ὑπατεύοντος τότε πενθερός,
φεύγων διὰ θαλάσσης, οὐ φέρων τοῦ χειμῶνος τὴν ἀηδίαν
ἔρριψεν ἑαυτὸν εἰς τὸ πέλαγος. Καισέννιον δὲ οἱ διώκοντες,
ὑποφεύγοντά τε καὶ βοῶντα οὐ προγεγράφθαι, ἀλλὰ διὰ τὰ
χρήματα ἐπιβουλεύεσθαι πρὸς αὐτῶν, ἐπὶ τὸν πίνακα
ἀγαγόντες ἀναγινώσκειν ἑαυτοῦ τὸ ὄνομα ἐκέλευον καὶ
ἀναγινώσκοντα ἔκτειναν. Αἰμίλιος δὲ ἀγνοῶν, ὅτι προγέγραπται,
διωκόμενον ἄλλον ἰδὼν ἤρετο τὸν λοχαγὸν τὸν διώκοντα, τίς ὁ
προγεγραμμένος εἴη· καὶ ὁ λοχαγὸς τὸν Αἰμίλιον γνωρίσας « Σὺ
κἀκεῖνος » εἶπε καὶ τοὺς δύο ἀπέκτεινε. Κίλλων δὲ ἐκ τοῦ
βουλευτηρίου προϊὼν καὶ Δέκιος, ἐπεὶ τοῖς πίναξιν ἐπύθοντο
σφῶν τὰ ὀνόματα προσγεγράφθαι, οὔπω τινὸς ἐπιόντος αὐτοῖς,
ἔφευγον ἀκόσμως διὰ πυλῶν, καὶ αὐτοὺς τοῖς ἀπαντῶσι τῶν
λοχαγῶν αὐτὸς ὁ δρόμος ἐμήνυσεν.
Ἰκέλιος δέ, ὃς ἐπὶ Βρούτῳ τε καὶ Κασσίῳ δικάζων, Καίσαρος
τοῖς δικαστηρίοις μετὰ στρατιᾶς ἐφεστῶτος καὶ τῶν ἄλλων
δικαστῶν κρύφα τὴν καταδικάζουσαν φερόντων, μόνος τὴν
ἀπολύουσαν ἤνεγκε φανερῶς, ἐκλαθόμενος τῆς μεγαλόφρονος
ἐλευθεριότητος, νεκρὸν σῶμα ἐκκομιζόμενον ὑποστὰς τοῖς
φέρουσι συνεβάσταζε τὸ λέχος. Ἰδόντων δὲ τῶν φρουρούντων
τὰς πύλας, ὅτι πλεονάζουσιν οἱ νεκροφόροι παρὰ τὸ σύνηθες
ἑνὶ ἀνδρί, καὶ τοὺς μὲν φέροντας οὐχ ὑπονοούντων, τὸ δὲ λέχος
ἐρευνωμένων, μὴ νεκρόν τις ὑποκρίνοιτο, οἱ νεκροφόροι τὸν
Ἰκέλιον ἤλεγχον οὐχ ὁμότεχνον σφίσιν ὄντα, ἐπιγνωσθέντα τε οἱ
σφαγεῖς ἀπέκτειναν.
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Traduction française :
[4,27] Lucius, le beau-père d'Asinius, alors consul, s'enfuit par
mer, mais, comme il ne put supporter l'angoisse d'une tempête
il se jeta dans la mer. Caesennius fuyait ses poursuivants,
criant qu'il n'était pas proscrit, mais qu'on lui dressait des
embûches à cause de son argent. On lui apporta la liste des
proscrits et on lui dit que son nom y était, et pendant qu'on la
lisait, on le tua. Aemilius, ignorant qu'il était proscrit et voyant
un autre homme poursuivi, demanda au centurion qui le
poursuivait qui était l'homme proscrit. Le centurion,
reconnaissant Aemilius, lui répondit, "Lui et toi," et il les tua
tous les deux. Cillo et Decius sortaient du Sénat quand ils
apprirent que leurs noms avaient été ajoutés à la liste des
proscrits, mais que personne n'était encore à leur poursuite. Ils
se sauvèrent immédiatement par les portes de César, mais
leur course les trahit aux centurions rencontrés sur la route.
Icelius, qui était un des juges du procès de Brutus et de
Cassius, quand Octave dirigeait le tribunal avec son armée, et
qui, alors que tous les autres juges avaient voté en secret la
condamnation, fut le seul qui publiquement avait demandé
l'acquittement, maintenant oubliant son ancienne grandeur
d'âme et son ancienne indépendance, prit sur ses épaules le
corps d'un mort qu'on enterrait, et prit place parmi les porteurs
de ce dernier. Les gardes aux portes de ville s'aperçurent que
le nombre de porteurs dépassait d'une personne le nombre
habituel, mais ne suspectèrent pas les porteurs. Ils regardèrent
simplement la bière pour s'assurer que ce n'était pas un faux
cadavre, mais, comme les porteurs indiquèrent qu'il ne faisait
pas partie de leur confrérie, il fut reconnu par les meurtriers et tué.
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