Texte grec :
[4,131] Βροῦτος δὲ καὶ τῆς ἐπιούσης ὁρῶν τὰς ἐφεδρείας τῶν
ἐχθρῶν ἐπιμενούσας, ἔχων οὐ πλήρη τέσσαρα τέλη
συναναβάντα οἱ, αὐτὸς μὲν ἐπελθεῖν ἐπ' αὐτοὺς ἐφυλάξατο,
τοὺς δὲ ἡγουμένους αὐτῶν, αἰδουμένους τε τὸ ἁμάρτημα καὶ
μετανοοῦντας, ἔπεμπεν ἀποπειράσοντας αὐτῶν, εἰ
ἐθελήσουσιν ὤσασθαι διὰ τῶν ἐφεδρειῶν καὶ ἀναλαβεῖν τὰ ἴδια,
ἔτι φυλασσόμενα ὑπὸ τῶν οἰκείων ὑπολελειμμένων. Οἱ δὲ
ἀβουλότατα μὲν ἐς τὸ ἔργον ὁρμήσαντες, εὐψυχότατοι δὲ τὸ
μέχρι πλείστου γενόμενοι, τότε, βλάπτοντος ἤδη τοῦ θεοῦ, τῷ
στρατηγῷ σφῶν ἀπεκρίναντο ἀναξίως βουλεύεσθαι περὶ αὑτοῦ·
αὐτοὶ γάρ, τῆς τύχης πολλάκις πεπειραμένοι, οὐκ ἀνατρέψειν
τὴν ἔτι λοιπὴν διαλλαγῶν ἐλπίδα. Καὶ ὁ Βροῦτος ἐς τοὺς φίλους
εἰπών· « Οὐδὲν οὖν ἔτι εἰμὶ τῇ πατρίδι χρήσιμος, ὧδε καὶ
τούτων ἐχόντων, » ἐκάλει Στράτωνα τὸν Ἠπειρώτην, ὄντα φίλον
ἑαυτῷ, καὶ ἐγχειρεῖν ἐκέλευε τῷ σώματι. Τούτου δὲ ἔτι
βουλεύεσθαι παραινοῦντος ἐκάλει τινὰ τῶν οἰκετῶν. Καὶ ὁ
Στράτων, « οὐκ ἀπορήσεις, εἶπεν, ὦ Βροῦτε, φίλου μᾶλλον ἢ
οἰκετῶν ἐς τὰ ὕστατα προστάγματα, εἰ ἤδη κέκριται. » Καὶ
εἰπὼν ἐνήρεισε ταῖς λαγόσι τοῦ Βρούτου τὸ ξίφος οὔτε
ἀποστραφέντος οὔτε ἐνδόντος.
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Traduction française :
[4,131] Le jour suivant Brutus, voyant l'ennemi toujours à
l'observer, et ayant à peine quatre légions complètes, qui
étaient montées dans la montagne avec lui, pensa qu'il valait
mieux ne pas s'adresser à ses troupes, mais à leurs officiers,
qui étaient honteux et se repentaient de leurs erreurs. Il envoya
des hommes pour les sonder et pour savoir s'ils étaient
disposés à traverser les lignes ennemies et à regagner leur
propre camp, qui était encore tenu par les troupes qui avaient
été laissées là. Ces officiers, bien qu'ils se soient lancés dans
le combat avec imprudence, avaient pour la plupart montré
beaucoup de courage, mais maintenant, l'esprit divin leur
troublant la raison, ils répondirent indignement à leur général
qu'il devait s'occuper de lui-même, qu'ils avaient déjà tenté le
sort beaucoup de fois, et qu'ils ne gâcheraient pas leurs
derniers espoirs de se réconcilier. Alors Brutus dit à ses amis :
"Je ne suis plus utile à mon pays, si tel est le caractère de ces
hommes," et appelant Straton, l'Épirote, qui était un de ses
amis, il lui donna l'ordre de le poignarder. Alors que Straton lui
demandait d'encore réfléchir, Brutus appela un de ses
esclaves. Alors Straton dit : "Ton ami fera mieux que tes
esclaves pour exécuter tes dernières volontés, si ta décision
est définitive." A ces mots il enfonça son épée dans le flanc de
Brutus, qui ne recula pas ni ne de détourna pas.
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