Texte grec :
[4,125] Ὧδε μὲν δὴ καὶ ὁ Βροῦτος ἐξῆγεν ἄκων καὶ ἐς τάξεις
διεκόσμει πρὸ τοῦ τείχους καὶ ἐδίδασκε μὴ πολὺ προύχειν τοὺ
λόφου, ἵνα αὐτοῖς ἥ τε ἀναχώρησις, εἰ δεήσειεν, εὐχερὴς εἴη καὶ
τὰ ἐς τοὺς πολεμίους ἀφιέμενα ἐπιδέξια. Ἦν δὲ ἑκατέρωθεν
παρακέλευσίς τε πάντων ἐς ἀλλήλους καὶ φρόνημα ἐπὶ τῷ ἔργῳ
μέγα καὶ θρασύτης ννπὲρ λόγον ἀναγκαῖον, τοῖς μὲν ὑπὸ δέους
λιμοῦ, τοῖς δὲ ὑπὸ αἰδοῦς δικαίας, βιασαμένοις τὸν στρατηγὸν
ἀναβαλλόμενον ἔτι, μὴ χείροσιν ὧν ὑπέσχοντο ὀφθῆναι μηδὲ
ἀσθενεστέροις ὧν ἐθρασύνοντο, μηδὲ προπετείας ὑπευθύνοις
μᾶλλον ἢ ἀξιεπαίνοις εὐβουλίας. Ἃ καὶ ὁ Βροῦτος αὐτοῖς, ἐπὶ
ἵππου περιθέων, σοβαρῷ τῷ προσώπῳ προενέφαινε καὶ δι'
ὀλίγων ὑπεμίμνησκεν, ὅσων ὁ καιρὸς ἐδίδου· « Ὑμεῖς
ἠθελήσατε μάχεσθαι, ὑμεῖς με ἑτέρως ἔχοντα νικᾶν ἐβιάσασθε·
μὴ δὲ ψεύσησθε τῆς ἐλπίδος μήτε ἐμὲ μήτε αὑτούς. Ἔχετε καὶ
λόφον σύμμαχον καὶ τὰ κατὰ νώτου πάντα ἴδια. Οἱ πολέμιοι δ'
εἰσὶν ἐν ἀμφιβόλῳ· μεταξὺ γάρ εἰσιν ὑμῶν τε καὶ λιμοῦ. »
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Traduction française :
[4,125] Aussi Brutus fit sortir son armée à contrecœur et les plaça
en formation de combat devant ses murs, leur ordonnant de ne
pas trop s'éloigner de la colline pour qu'ils puissent avoir au
besoin une retraite sûre et une bonne position pour lancer des
traits contre l'ennemi. Dans chaque armée les hommes
s'encouragèrent les uns les autres. Il y avait une grande ardeur
pour le combat, et une confiance extraordinaire. D''un côté
c'était la crainte de la famine, de l'autre c'est une juste honte
qui avait contraint leur général à combattre alors qu'il voulait
encore attendre, et c'était la crainte que ceux qui l'avaient forcé
ne puissent tenir ce qu'ils avaient promis et ne soient pas à la
hauteur de leurs vantardises, et ne préfèrent la charge
téméraire au lieu d'écouter de bons conseils, et Brutus,
parcourant les rangs à cheval, montra devant eux un visage
solennel et leur rappela ces choses en quelques mots de
circonstance. "Vous avez choisi de combattre, dit-il; vous
m'avez forcé à lutter alors que je pouvais vaincre autrement.
Ne trompez pas mes espoirs ni les vôtres. Vous avez
l'avantage de la hauteur et de la sécurité de vos arrières. La
position de l'ennemi est périlleuse parce qu'il se trouve entre
vous et la famine."
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