Texte grec :
[4,115] Ἧι δὲ ἡμέρᾳ τὴν μάχην ἐν Φιλίπποις συνέβαινεν εἶναι, καὶ
ἐν τῷ Ἰονίῳ τοιόνδε πάθος ἄλλο ἐγίγνετο μέγα. Δομίτιος
Καλουῖνος ἐπὶ ὁλκάδων ἦγεν ὁπλιτῶν δύο τέλη Καίσαρι, καὶ τὸ
διώνυμον ἦν αὐτῶν, τὸ Ἄρειον, ὃ ἐπὶ τιμῇ τῆς ἀλκῆς ὠνόμαζον.
Ἦγε δὲ καὶ στρατηγίδα σπεῖραν, ἐς δισχιλίους ἄνδρας, ἱππέων
τε ἴλας τέσσαρας καὶ ἕτερον πλῆθος ἐπειλεγμένον· καὶ τριήρεις
αὐτοὺς παρέπεμπον ὀλίγαι. Μοῦρκος δ' αὐτοῖς καὶ Ἀηνόβαρβος
ἑκατὸν καὶ τριάκοντα μακραῖς ὑπήντων. Καὶ αὐτοὺς αἱ ὁλκάδες
ἱστίῳ μὲν αἱ πρῶται διέφυγον ὀλίγαι, αἱ λοιπαὶ δέ, χαλάσαντος
ἄφνω τοῦ πνεύματος, ἐν γαλήνῃ σταθερᾷ κατὰ τὸ πέλαγος
ἠλῶντο, ὑπό του θεῶν ἐκδεδομέναι τοῖς πολεμίοις. Ἐνέβαλλον
γὰρ ἀδεῶς ἑκάστῃ καὶ ἀνερρήγνυον· οὐδὲ αἱ παραπέμπουσαί
σφας τριήρεις ἐπικουρεῖν ἐδύναντο, διὰ τὴν ὀλιγότητα
κυκλούμεναι. Ἔργα δ' ἦν τῶν κινδυνευοντων πολλὰ καὶ ποικίλα,
ὁτὲ μὲν τὰ πλοῖα συναγόντων ἀπὸ κάλω σπουδῇ καὶ κοντοῖς
ἁρμοζόντων ἐς ἄλληλα, ἵνα μὴ διεκπλεῖν αὐτὰ ἔχοιεν οἱ
πολέμιοι. Ὅτε δὲ τούτου κρατήσειαν, ὁ μὲν Μοῦρκος αὐτοῖς
ἐπέβαλλε τοξεύματα πυρός, οἱ δὲ τοὺς συνδέσμους ἀνέλυον
ὀξέως καὶ ἀπέφευγον ἀλλήλων διὰ τὸ πῦρ αὖθίς τε ἐγίγνοντο
ταῖς τριήρεσιν ἐς περίπλουν καὶ ἐμβολὴν ἕτοιμοι.
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Traduction française :
[4,115] Le même jour de la bataille de Philippes un autre grand
désastre se produisit dans l'Adriatique. Domitius Calvinus
amenait à Octave deux légions sur des vaisseaux de transport
(une des deux était la légion de Mars, nom qui lui avait été
donné comme distinction pour son courage). Il emmenait aussi
une cohorte prétorienne d'environ 2000 hommes, quatre
escadrons de chevaux, et un corps considérable d'autres
troupes, gardées par quelques trirèmes. Murcus et
Ahenobarbus les abordèrent avec 130 navires de guerre.
Quelques navires de transports qui étaient devant s'enfuirent à
la voile. Mais le vent tomba soudainement et le reste se
retrouva dans un calme plat sur la mer, livré par les dieux aux
mains de leurs ennemis. Ces derniers, sans aucun danger,
attaquèrent chaque bateau et les coulèrent; les trirèmes qui les
escortaient ne pouvaient absolument pas leur venir en aide,
puisqu'ils furent encerclées en raison de leur petit nombre. Les
hommes qui furent exposés à ce danger accomplirent des
exploits héroïques. Ils lièrent à la hâte leurs bateaux avec des
câbles et les attachèrent les uns aux autres avec des gaffes
pour empêcher l'ennemi de traverser leur ligne. Mais quand ils
y arrivèrent, Mucius déchargea sur eux des flèches
enflammées. Alors ils détachèrent aussi rapidement que
possible leurs liens et se séparèrent à cause du feu et de nouveau
ils furent exposés à être encerclés ou éperonnés par les trirèmes.
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