HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

APPIEN d'Alexandrie, Histoire romaine - Les guerres civiles, livre IV

δεύτερος



Texte grec :

[4,14] Ἰδέα τε πᾶσα κακῶν ἦν, οὐχ ὡς ἐν στάσεσιν ἢ πολέμου καταλήψεσιν· οὐ γάρ, ὡς ἐν ἐκείνοις, τὸν μὲν ἀντιστασιώτην ἢ πολέμιον ἐδεδοίκεσαν, τοῖς δ' οἰκείοις σφᾶς ἐπέτρεπον, ἀλλὰ καὶ τούσδε τῶν σφαγέων μᾶλλον ἐδεδοίκεσαν, οὐδὲν μὲν αὐτοὺς ὡς ἐν πολέμῳ καὶ στάσει δεδιότας, σφίσι δὲ αὐτίκα γιγνομένους ἐξ οἰκείων πολεμίους, ἢ δι' ὕπουλον ἔχθραν ἢ ὑπὸ τῶν ἐπικεκηρυγμένων σφίσι γερῶν ἢ διὰ τὸν ἐν ταῖς οἰκίαις χρυσόν τε καὶ ἄργυρον. Ἄπιστος γὰρ δὴ διὰ ταῦτα ἀθρόως ἕκαστος ἐς τὸν οἰκεῖον ἐγίγνετο καὶ τὸ σφέτερον κέρδος τοῦ πρὸς αὐτὸν ἐλέου προυτίθει· ὁ δὲ πιστὸς ἢ εὔνους ἐδεδίει βοηθεῖν ἢ κρύπτειν ἢ συνειδέναι δι' ὁμοιότητα τῶν ἐπιτιμίων. Ἔς τε τὸ ἔμπαλιν αὐτοῖς τοῦ πρώτου τῶν ἑπτακαίδεκα ἀνδρῶν δέους περιέστη. Τότε μὲν γὰρ οὐ προγραφέντος οὐδενός, ἀλλά τινων ἄφνω συλλαμβανομένων πάντες ἐδεδοίκεσαν ὅμοια καὶ συνήσπιζον ἀλλήλοις· ἐπὶ δὲ ταῖς προγραφαῖς οἱ μὲν αὐτίκα πᾶσιν ἔκδοτοι γεγένηντο, οἱ δὲ ἐν ἀμερίμνῳ περὶ σφῶν καὶ ἐπὶ κέρδει γενόμενοι τοὺς ἄλλους ἐπὶ μισθῷ τοῖς σφαγεῦσιν ἐκυνηγέτουν. Ὁ δὲ λοιπὸς ὅμιλος, οἱ μὲν τὰς οἰκίας τῶν ἀναιρουμένων διήρπαζον, καὶ τὸ κέρδος αὐτοὺς ἀπο τῆς συνέσεως τῶν παρόντων κακῶν ἐψυχαγώγει· οἱ δὲ ἐμφρονέστεροί τε καὶ ἐπιεικεῖς ἐτεθήπεσαν ὑπὸ ἐκπλήξεως, καὶ ἦν αὐτοῖς παραλογώτερον, ὅτε μάλιστα ἐνθυμηθεῖεν, ὅτι τὰς μὲν ἄλλας πόλεις ἐλυμήναντο στάσεις καὶ περιέσωσαν ὁμόνοιαι, τὴν δὲ καὶ αἱ στάσεις τῶν ἀρχόντων προαπώλεσαν καὶ ἡ ὁμόνοια τοιάδε ἐργάζεται.

Traduction française :

[4,14] Toutes sortes de calamités s'étaient répandues, mais non comme dans une sédition ordinaire ou dans une prise lors d'une guerre: dans ces cas le peuple n'a qu'à craindre les membres de la faction opposée ou l'ennemi, mais peut compter sur sa propre famille; mais maintenant il la craignait plus que les assassins : celle-ci n'ayant plus rien à craindre de sa part, comme dans des séditions ou des guerres ordinaires, les domestiques se transformèrent tout à coup en ennemis, soit par haine cachée, soit pour obtenir les récompenses prescrites, soit pour posséder l'or et l'argent des maisons de leurs maîtres. Pour ces raisons chaque esclave trahit son maître, préférant son propre profit à la compassion, et ceux qui restaient fidèles et bien disposés craignaient de faciliter, ou de cacher, ou de participer à l'évasion des victimes, parce que de tels actes les exposaient aux mêmes punitions. C'était tout à fait différent de ce qui était arrivé aux dix-sept d'abord condamnés. Alors il n'y avait aucune proscription, mais des personnes furent arrêtées inopinément, et comme tout le monde craignait le même traitement, chacun s'entraidait, mais dans les proscriptions certains deviennent immédiatement la proie de tous, d'autres, exempts eux-mêmes du danger et désireux de profit, deviennent pour les meurtriers des chasseurs par appât du gain; tandis que dans le reste de la foule, les uns pillaient les maisons des gens massacrés et leurs gains privés détournaient leurs pensées des calamités publiques; d'autres, plus prudents et plus honnêtes, étaient remplis de consternation. Il leur semblait fort étonnant, quand ils y réfléchissaient, que alors que d'autres états affligés de guerres civiles s'étaient sauvées en mettant d'accord les différentes factions, dans ce cas-ci les dissensions des chefs avaient été le début de la ruine et leur accord l'avait consommée.





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Dernière mise à jour : 25/01/2007